Exposé sur l'anarchie
Publié le 29/04/2013
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Le terme « anarchie « dérivé du grec « anarkhia « désigne étymologiquement ce qui est dénué de principe directeur et d'origine. On pourrait traduire l'expression par « absence de principe «, « absence de règles «, « absence de chef «, « absence d'autorité « ou encore « absence de gouvernement «. cette définition s'apparente à la conception moderne que la plupart des gens ont à propos de l'anarchisme. En effet, le terme lui-même semble systématiquement renvoyer à des images de chaos, de désordre, d'anomie. On pourrait alors imaginer que la pensée anarchiste n'est qu'une vaste confusion véhiculée par des idéologues désireux de nuire à l'ordre social, politique, moral, voire mondial. C'est simple, l'anarchisme, c'est le mal. Il faut être inconscient pour adhérer à ce mouvement. Cependant, lorsque le théoricien socialiste , Pierre Joseph Proudhon, déclare « quoique très ami de l'ordre, je suis anarchiste « nous ne pouvons qu'être surpris. C'est en 1840 que Proudhon se revendique partisan du mouvement et attribue au système anarchique un aspect mélioratif. L'anarchisme ne serait en fait que la philosophie d'un nouvel ordre social basé sur une liberté non-restreinte par des lois créées par l'homme. Dans son ouvrage, Qu'est-ce que la propriété ?, il précise ce qu'il entend par anarchie : « une forme de gouvernement, sans maître ni souverain «. En somme, l' anarchie n'est justement pas le désordre social mais au contraire l'ordre social absolu grâce au rejet de « la loi du plus fort «, de l'autorité et de la contrainte, associés au capitalisme, pour privilégier l'entraide et l'acceptation volontaire. Entre ces deux conceptions totalement différentes sur le sujet, on est alors amenés à se poser la question de savoir ce qu'est réellement le mouvement anarchique. En effet, doit-on penser que l'anarchisme est exclusivement lié au désordre, ou n'est au contraire que la plus pure expression d'une réelle volonté de créer un ordre idéal ? N'y a t-il donc pas de place pour l'anarchisme dans l'organisation des États et des sociétés ? pour répondre à ces questions, nous nous intéresserons dans un premier temps à la naissance de l'anarchisme, puis nous parlerons des caractéristiques du mouvement, et dans un troisième et dernier temps, nous parlerons des critiques faites sur l'anarchisme. I- L'idéal anarchique. A- les origines Comme nous l'avons dit dans l'introduction, l'étymologie du terme anarchie suppose le refus de se soumettre à un pouvoir qu'un individu aurait sur un autre. Ainsi, sur le plan politique, l'anarchisme propose la suppression des systèmes sociaux hiérarchiques et autoritaires (donc l'abolition de l'État) au profit de la libre coopération entre individus libres. L'idée n'est pas nouvelle. Depuis des millénaires, certains peuples vivent sans soumission à une autorité quelconque, c'est le cas des pygmées, des tivs, ou de santals. Par ailleurs, les premières expressions d'une philosophie libertaire peuvent être trouvées dans le taoïsme ou le bouddhisme. Au taoïsme, l'anarchisme emprunte le principe de non-interférence avec les flux des choses et de la nature, un idéal collectiviste et une critique de l'État ; au bouddhisme, l'individualisme libertaire, la recherche de l'accomplissement personnel et le rejet de la propriété privée. La religion aussi a inspiré le développement de l'anarchisme, en particulier de l'anarchisme chrétien. À partir du Moyen-âge, certaines hérésie et révoltes paysannes attendent l'avènement sur terre d'un nouvel âge de liberté. Enfin, la renaissance et le siècle des Lumières voient aussi émerger des idées et tendances libertaires. Rabelais par exemple, donne une image e ce que pourrait être une société anarchiste : c'est l'abbaye de Thélème f...

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Enfin, la renaissance et le siècle des Lumières voient aussi émerger des idées et tendances
libertaires.
Rabelais par exemple, donne une image e ce que pourrait être une société anarchiste :
c'est l'abbaye de Thélème fondée sur une seule règle : « fais ce que voudra ».
aucune coercition,
mais l'ordre y règne cependant et le bonheur par surcroît.
Avec la révolution industrielle, l'idéal
anarchique dont le nom est encore inconnu fait surface.
Face à l'injustice sociale et à l'existence de
la propriété privée , Willian Godwin s'indigne en 1793 dans son ouvrage, l' Enquête sur la justice
sociale .
Le texte est contemporain de l’action des Luddistes, ces ouvriers qui brisaient les machines
qui les réduisent au chômage et en appellent à un certain Ned Luddl, personnage fictif qui
ressemble beaucoup à Robin des Bois.
Si l’on s’en tient aux idées, il convient de rattacher à
l’anarchisme le philosophe allemand Max Stirner.
Dans L’Unique et sa propriété (1844), il réfute un
à un tous les idéaux et principes qui ont aliéné la personne humaine et la vie réelle : Dieu,
l’Homme, l’État, le Peuple, la Démocratie.
Or, dit Stirner, il n’existe qu’une réalité et elle est
strictement celle de l’individu, celui qu’il appelle « l’Unique .
» Se fondant sur ce constat, il affirme
la nécessité de l’égoïsme : « Mort au Peuple : bonjour moi ! »… « Le bonheur du Peuple fait mon
malheur .
» Stirner sera le père putatif de tout un courant de l’anarchisme : l’individualisme
libertaire.
B- L'avènement de l'anarchisme : de Proudhon à Chomsky
C’est avec Pierre-Joseph Proudhon( 1809-1865) que l’Anarchisme prend rang de philosophie
politique : il est le premier à s’en revendiquer, le premier à se dire : « anarchiste.
» la France de
1840 est spectatrice de toute sortes d'injustices.
La propriété privée en est la cause : D'ailleurs, pour
Proudhon, la propriété privée est « le vol ».
Dans le contexte politique, la démocratie parlementaire
est alors un illusion.
L’État est contre l'existence libre.
Dans une otique fédéraliste, les producteurs
libre se soucieraient des besoins collectifs et uniraient leu efforts pour permettre à la société de
reprendre le dessus sur l’État oppresseur.
La machine est alors lancée: .
Proudhon lancera, avec
succès, l’idée d’une banque populaire et celle de sociétés mutuelles d’assistance.
Ce succès est dû
au fait que Proudhon (lui-même ouvrier tonnelier) est profondément lié au mouvement ouvrier
français qui sera majoritairement proudhonien pendant près de quarante ans.
Dans la droite ligne de Proudhon, c’est le Russe Michel Bakounine (1814-1876) qui va se présenter
comme le représentant flamboyant de l’anarchisme.
Révolté, démocrate dans la Russie tsariste,
arrêté, torturé, déporté en Sibérie, évadé, participant aux révolutions de 1848 (à Prague et à Dresde),
Bakounine va devenir en peu de temps une des grandes figures de la révolution.
En 1867, il rejoint
l’Association internationale des Travailleurs, la « Première Internationale ».
Un autre Russe va devenir la figure majeure de l’anarchisme : Pierre Kropotkine (1842-1921), né
prince, géographe de réputation mondiale, globe-trotter et abonné aussi bien des revues savantes (où
il publie ses textes scientifiques) que des prisons internationales.
L’anarchisme, pour lui, qui est un
scientifique (on disait alors : « savant »), c’est l’éthique et l’entraide.
Il écrit dans le contexte
idéologique du darwinisme où la « lutte pour la vie » reconnue comme un principe de sélection au
sein du monde animal est revendiquée par certains pour justifier les inégalités et les horreurs des
sociétés humaines.
Kropotkine fait observer comment chez l’homme et certains animaux, l’entraide,
la coopération jouent un rôle déterminant dans la survie, là où, justement, l’égoïsme serait un
sérieux handicap.
Il prône des communautés organisées par le bas sur le mode de la Commune de
Paris ou de la France de 1793, voire sur le modèle des communes médiévales.
Certains aspects des
communautés paysannes russes marquent aussi sa conception de l’anarchisme.
Il convient aussi de mentionner ici le géographe et anarchiste, Élisée Reclus.
Il a inventé l’écologie
scientifique, la chose et non le mot ( L’Homme et la Terre ).
Il a aussi imaginé dans Évolution et
Révolution , une sorte de « réformisme anarchiste » qui pourrait bien, peut-être, donner un lustre
nouveau, voire des perspectives, aux idées libertaires..
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