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Faire connaître les principales Ecoles modernes depuis Bacon et Descartes.

Publié le 16/06/2011

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La période unique de la philosophie moderne renferme quatre écoles, qui ont pour caractères communs les caractères qui ont été assignés à cette époque, et qui diffèrent entre elles par les caractères suivants : 1. L'Ecole de Bacon (1621) envisage particulièrement celles de nos connaissances qui ont pour objet la nature extérieure; elle incline à ne reconnaître d'autres idées que les idées sensibles, et d'autres êtres que les corps. 2. L'Ecole de Descartes (1637) envisage particulièrement celles de nos connaissances qui ont pour objet l'âme humaine et Dieu ; elle se préoccupe de l'origine rationnelle de nos idées, elle incline à négliger l'expérience sensible et à nier la réalité de la matière ; de plus, étudiant l'esprit humain plutôt comme substance que comme cause, et Dieu, plutôt comme substance infinie que comme cause infinie, elle incline par là à considérer le monde fini comme un simple phénomène de la substance infinie. (Voir Spinoza.)

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« l'attention qu'une sensation plus forte que les autres, et comme la comparaison n'est qu'une double attention, leraisonnement une suite de comparaisons, la réflexion une suite de raisonnements, la mémoire une reproduction deces facultés, l'imagination une combinaison de leurs produits, et que toutes ces facultés réunies fondentl'entendement, il s'ensuit mathématiquement que tout l'entendement se compose tout entier de sensations.10.

D'un autre côté, les sensations agréables et les sensations désagréables forment les désirs, les désirs formentles passions, et tout cela réuni forme la volonté.

La volonté et l'entendement forment la pensée (ce langage estd'ailleurs inexact) : voilà donc toute la pensée expliquée par la sensation, par la seule sensation, c'est-à-dire endéfinitive par l'action fatale du monde extérieur sur nos organes.11.

Tel est le résumé de cette doctrine, simple, il est vrai, comme deux et deux font quatre, mais qui approche duridicule presque autant que de l'absurde par cette simplicité même; doctrine, dis-je , d'où l'on n'a pas eu beaucoupde peine à déduire successivement, 1° la négation de la liberté, 2° celle de la distinction de l'âme et du corps, 3°celle de l'existence de la matière, 4° celle de l'existence de Dieu, 5° et enfin un complet scepticisme.12.

Les auteurs les plus renommés qui ont exposé ces conséquences dans des ouvrages aujourd'hui oubliés, sontHelvétius (1758) , d'Holbach (1767) , Volney (1791) et Saint-Lambert (1798). III.

École de Descartes. 1.

RENÉ DESCARTES (Lahaye , Hollande , 1637) , regardé comme le fondateur de la philosophie moderne (Baconn'ayant appliqué la méthode philosophique qu'aux sciences cosmologiques et non à la philosophie elle-même) , atracé dans son discours de la méthode, analysé plus haut, les règles essentielles de l'observation en philosophie, enfaisant de ces règles une application pleine d'originalité et de profondeur.

Cette application renferme en germe lespoints les plus essentiels de la science ; la base de la certitude philosophique dans le premier fait de conscience, ladistinction nette et fondamentale de l'âme et du corps,étroite et nécessaire de l'idée du fini et de l'idée de l'infini dans notre intelligence, enfin la connaissance de Dieucomme vue immédiate de la raison, et non comme conséquence d'un raisonnement.2.

Ces points a ceux qui ont moins d'importance et de vérité, ont été développés soit dans les Méditations, soitdans les Réponses aux Objections d'Arnauld, de Hobbes, de Gassendi, etc., et dans ses Lettres.3.

Les critiques les plus importantes qu'on puisse faire aux idées de Descartes, c'est I° d'avoir érigé la certitude dela conscience en certitude unique, ce qui est tout à la fois arbitraire et inconséquent; 2° d'avoir, il est vraiforcément, manqué à cette unité de certitude, en admettant aussitôt après celle de la raison, par laquelle il croit àson existence et à l'être infini, et celle du raisonnement, par laquelle il établit les attributs de Dieu ; 3° d'avoir omisla notion de causalité sans laquelle la notion de substance isolée conduit inévitablement à la conception de lasubstance unique, c'est-à-dire au panthéisme.

(Voir Spinoza.)4.

SPINOZA (Amsterdam, 1670) , dans son Éthique, exposa le plus vaste et le plus rigoureux système de panthéismequi ait jamais existé.

Il adopte pour l'exposer la méthode géométrique, et marche de théorème en théorème avec unenchaînement qui nécessite une lecture suivie et très-attentive.

Du reste, il importe de bien comprendre que lepanthéisme de Spinoza est tout entier dans son point de départ dont il ne donne aucune démonstration, et que cepoint de départ c'est la définition qu'il donne de la substance, ce qui existe par soi.

Descartes avait donné cettedéfinition sans en mesurer l'étendue.5.

Les principales conséquences de cette définition sont : 1° que la substance est unique, et que c'est l'être infini ;2° que tous les êtres finis sont des modes divers, des attributs de cette substance infinie; 3° que ces attributsdoivent être en nombre infini, mais que deux seulement nous sont connus, savoir l'étendue et la pensée; 4° que lescorps sont donc des modes de l'étendue, les esprits des modes de la pensée, et l'homme l'union d'un mode de lapensée à un mode de l'étendue; 5° que les idées sont ou particulières, inadéquates et confuses, ou générales,adéquates et claires; 6° que les premières périssent avec le corps, les secondes lui survivent ; 7° que la perfectiond'un esprit est de s'élever d'idée générale en idée générale jusqu'à l'idée de la substance unique et infinie ; 8° etque l'immortalité sera le partage de ceux-là seulement qui se seront élevés jusqu'à ce terme suprême.6.

NICOLAS MALEBRANCHE (Paris, 1674), surnommé le Platon chrétien, s'est immortalisé par son ouvrage intitulé laRecherche de la Vérité , par ses Méditations chrétiennes et métaphysiques, ses Entretiens de Métaphysique et sonTraité de Morale.

Partant, comme Spinoza, de l'idée de la substance, telle que Descartes l'avait définie, considérantles créatures comme des êtres sans cati- sauné propre, et le Créateur comme la substance infinie, on peut croireque Malebranche eût été panthéiste, s'il eût été moins croyant.

La foi chrétienne, qui manquait à Spinoza et quiéchauffait le coeur de Malebranche, le préserva de ce monstrueux écart.7.

La partie capitale du système de Malebranche , celle qui l'a illustré même auprès de ceux qui ont tourné sonsystème en ridicule, c'est la théorie de la vision en Dieu.

Cette théorie se réduit aux points suivants : 1° que lesidées sont des objets réels, el les seuls objets directs de notre connaissance ; 2° que ce n'est point notreintelligence qui peut les créer, que ce n'est point non plus les corps; 3° qu'il reste à dire ou que Dieu crée ces idéesen chacun de nous, ou que notre esprit ayant la vue incessante de Dieu , puisque sans cesse il conçoit l'infini, voiten Dieu les idées de tous les êtres; 4° qu'entre ces deux suppositions, la deuxième est la plus simple et la plusparfaite, par conséquent la plus digne de Dieu.8.

Cette théorie singulière et qui étonne les esprits les moins disposés à l'adopter, a le secret de sa grandeur dans lapartie de vérité qu'elle renferme.

Les idées interposées entre les êtres finis et nous est sans contredit imaginaire ;et suivant l'observation d'Arnauld , puisqu'on en est à chercher le moyen le plus simple de connaissance, il suffit dedire que nous connaissons par la faculté que Dieu nous a donnée de connaître.

Mais nous ne connaissons passeulement les êtres finis, nous connaissons des vérités éternelles, immuables, et nous ne pouvons les connaître oules voir que là où elles sont, dans l'être éternel et immuable, en Dieu.9.

Nous mentionnerons en très-peu de mots la théorie des causes occasionnelles.

Être seulement par nos désirs. »

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