Faut-il accorder de l'importance aux mots ?
Publié le 12/09/2005
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HTML clipboard « La parole est parfois une manière plus habile que le silence de se taire. « D'après Simone de Beauvoir, la parole serait donc utilisée souvent pour ne rien dire, puisqu'elle reviendrait en fait au silence. Par conséquent si l'on parle juste pour ne pas se taire, les mots n'ont donc plus aucun sens et plus aucune signification, car ils deviennent totalement instrumentalisés. Ils n'auraient donc plus d'importance. Cependant, il faut souligner que l'on ne dit jamais rien par hasard et que chaque mot découle d'une réflexion, même si cette dernière est inconsciente. L'importance des mots existe donc avant tout par l'impuissance que l'on a sur eux.
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Les fonctions premières du langage qui sont de communiquer ainsi que de s'exprimer, permettent aux individus, àl'homme d'échanger, d'exprimer des sentiments et des pensées.
Les mots échangés représentent une confianceentre celui qui s'exprime et celui qui reçoit.En effet, celui qui parle exprime ses pensées et celui qui écoute accorde de l'importance à ces mots.Accorder de l'importance à des mots, c'est accorder de l'importance à des concepts, c'est-à-dire à un langageabstrait qui envisage donc plusieurs interprétations: si l'on accorde de l'importance aux mots, on a confiance enleur signification ainsi qu'à leur désignation.
L'enjeu est donc, ici, moral: est-il bon ou mauvais de faire confiance àde simples concepts?Il apparait cependant paradoxal de se demander si l'on doit accorder ou non une importance aux mots qui sontdirectement liés à la pensée: il faut donc s'interroger sur la manière par laquelle les individus communiquent etéchangent les mots entre eux et donc sur la différenciation entre le vouloir-dire du dire.Est-il possible d'utiliser le langage afin de manipuler, c'est-à-dire de rendre légitime des intentions malhonnêtes aulieu de l'utiliser comme expression de la pensée?Pour y répondre, nous montrerons dans une première partie que les mots ont une importance primordialeconcernant la communication entre les hommes.
Puis, nous verrons, au contraire, dans une seconde partie que lelangage connaît des limites: les concepts sont-ils trop abstraits?Ce qui poserait un problème d'interprétation.
Enfin la distance irréductible entre le dire et le vouloir-dire remettrait en cause l'importance que l'on peut accorderaux mots.
I) Les mots : outils d'expression et de communication Parler, utiliser des mots c'est exprimer quelque chose à quelqu'un, autrement dit, c'est accorder un au-delà à laparole.
Il y a un lien étroit entre la pensée et le langage? On accorde de l'importance aux mots dans le sens où ilspermettent aux hommes de transmettre leurs pensées: intentions humaines.Pour les sophistes, il n'y a pas de lien entre la pensée de l'homme et son expression orale.
Pour eux, les mots ontune forte importance, ils possèdent l'art de persuasion.
Une personne sachant s'exprimer parfaitement peut fairepasser un message, influencer ou encore persuader quelqu'un de quelque chose.On peut prendre l'exemple de Gorgias ( Eloge d'Hélène ), un sophiste, qui accentue le fait que maîtriser l'usage du langage permet d'arriver à ses fins même les plus malhonnêtes.
Si les mots sont importants dans le sens où ils mènent à une manipulation, sont-ils alors assez concrets et précislors des échanges entre les individus? II) Un langage conceptuel Les mots sont des concepts, des regroupements qui permettent la désignation d'un objet singulier.
Ils sontabstraits, et par leur évocation, l'homme peut les interpréter, s'imaginer l'objet ou l'idée désigné.
Par leurabstraction, l'homme doit se méfier des interprétations.
Celui qui s'exprime utilise des concepts qui, pour lui, sontconcrets, mais ce n'est pas évident qu'il en soit de même pour le receveur.
Il ne doit donc pas forcément accorderbeaucoup d'importance aux mots qui pourraient provoquer une incompréhension entre l'interlocuteur et ledestinataire (exemple d'une table que l'interlocuteur s'imagine parfaitement, le destinataire va se l'imaginerdifféremment).
Admettre que le langage conceptuel soit un obstacle à la compréhension entre les hommes montre que les mots nesont pas indispensable et qu'il existe une distance entre le dire et le vouloir-dire.
III) Les mots comme obstacle à la transmission de la pensée Les mots sont utilisés par tous, ils sont universels et ne sont donc pas, par conséquent, propre à chacun.
Lessentiments, par exemple sont personnels et unique selon les individus, mais lorsque une personne veut les dévoiler, elle utilise les mêmes mots que toutes les autres personnes, ce qui rend ses sentiments impersonnels et singulier.Pour Benveniste, le langage ne fait que masquer les sentiments, les mots dans ce cas n'ont pas grandeimportance.
Ils ne sont pas fiables.Il ne faut pas accorder d'importance aux mots lorsqu'ils sont utilisés par les sophistes.
La distance entre leurpensée et leurs mots est importante, ils n'expriment en rien leur pensée dans leurs mots.
Ils veulent provoquer unimpact.
Rappeler les intentions du langage permet de comprendre qu'il ne faut pas toujours accorder de l'importance auxmots puisqu'ils peuvent être utilisés comme intention de manipuler ou ils peuvent masquer les pensées notammentl'expression des sentiments.Par conséquent, il faut se méfier de ce langage conceptuel, de l'utilisation différente des mots qui permettentd'affirmer, en ce sens qu'il ne faut pas accorder de réelle importance aux mots..
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