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Faut-il dire la science ou les sciences ?

Publié le 15/09/2014

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Signalons d'abord, bien que dans la question posée il s'agisse uniquement de « la science «, que le terme se construit également avec « une « qui peut remplir deux fonctions gram­maticales distinctes : article indéfini (traiter une question avec une science consommée) ; adjectif numéral (la physique n'est plus une science, mais l'ensemble de plusieurs sciences).

 

L'article défini, dans le cas actuel, n'a pas un emploi aussi universel qu'on pourrait le croire. Alors qu'on dit : la physique, la chimie, la biologie, on ne dit pas : la science physique, la science chimique, la science biologique. On dira bien : les mathématiques, la mathématique, les sciences mathématiques, mais non la science mathématique.

« Signalons d'abord, bien que dans la question posée il s'agisse uniquement de " la science '" que le terme se construit également avec " une " qui peut remplir deux fonctions gram­ maticales distinctes : article indéfini (traiter une question avec une science consommée) ; adjectif numéral (la physique n'est plus une science, mais l'ensemble de plusieurs sciences).

L'article défini, dans le cas actuel, n'a pas un emploi aussi universel qu'on pourrait le croire.

Alors qu'on dit : la physique, la chimie, la biologie, on ne dit pas : la science physique, la science chimique, la science biologique.

On dira bien : les mathématiques, la mathématique, les sciences mathématiques, mais non la science mathématique.

On parle des progrès de la science comme des progrès des sciences ; mais les deux termes ne sont pas, semble-t-il, rigoureusement synonymes.

La nuance qui les distingue appa­ raîtra peut-être grâce à cette remarque : on étudie les sciences, mais non la science.

Opposée aux sciences, la science c'est la connaissance, le savoir, ! 'instruction ...

Il est plus classique d'opposer la science à l'art.

L'art a pour fonction de produire soit des choses utiles (l'art de l'arti­ san), soit des œuvres belles (l'art de l'artiste).

La science, elle, procure le savoir ou consiste dans ce savoir même.

Mais l'art, lui aussi, comporte un savoir particulier, un savoir-faim: il y a une science du dialogue, de la vente ; le peintre doit avoir la science des couleurs ; la femme d'un ministre, la science du monde ...

Mais quand on parle des progrès de la science, d'un grand serviteur de la science, on ne songe pas à l'instruction, au savoir individuel ou même collectif.

" La science " désigne alors l'ensemble des sciences particulières dont les acquisitions sont consignées dans les livres et les revues scientifiques.

Ce genre englobant un grand nombre d'espèces comporte évidemment un haut degré d'abstraction.

D'où une tendance à le personnifier, comme on personnifie la justice ou la beauté: il y a des mar­ tyrs de la science.

La science, alors, est considérée comme une réalités transcendante, s'apparentant à la divinité.

11 suffit de peu de chose pour que " science " change de sens.

Ainsi " un homme de science " désigne un individu s'adon­ nant à l'étude des sciences, à la recherche scientifique : ce terme n'a pas, en lui-même, d'acception valorisatrice.

Pour qu'il prenne cette acception, il a besoin d'un qualificatif: un homme de haute, de grande science ; mais alors, c'est la science de cet homme, son savoir, que l'on a en vue.. »

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