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Faut-il être crédule pour croire ?

Publié le 27/02/2008

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§  Cependant, comment expliquer cette ambiguïté qui persiste lorsqu'il s'agit d'évaluer l'intelligence de celui qui croit ? §  Problème : -          « A une extrémité donc - le « croire que... » [1] -, la croyance se dilue et s'exténue en deçà même de l'opinion plus ou moins fondée, pour rejoindre la conjecture la plus hasardeuse et la plus gratuite, l'impression la moins contrôlée. -          A l'autre extrémité - celle du « croire en... » [2] - , la croyance désigne non seulement un haut degré subjectif de conviction, mais un engagement intérieur et, si l'on peut dire, une implication de tout l'être dans ce en quoi ou celui en qui l'on croit. » (Paul Ricoeur)   D'un côté, le croyant est la quasi fou qui se laisse berner par tout et n'importe quoi, de l'autre il est le vaillant capable de donner à l'indéterminé la forme d'une nécessité.   3-      Les concepts d'opinion et de foi font varier la valeur de la croyance   L'articulation de la crédulité et de la croyance est pertinente lorsqu'il s'agit de mettre en évidence la certitude propre à la connaissance. Croire semble crédulité pour autant que la croyance occupe l'espace délaissé par la raison, c'est-à-dire le domaine de la preuve et de la recherche du vrai. Toutefois, agir engage la croyance et c'est au contraire la raison qui doit s'incliner : s'efforcer de démontrer a priori s'il y aura une bataille navale demain peut nuire à l'action ; notre croyant n'est lus crédule mais « malin » au sens de fin, perspicace. On voit donc que croire procède à la fois, de la crédulité et de l'intelligence, selon que l'on pense la croyance relativement à l'opinion ou relativement à la foi : ·         dans le premier cas, l'opinion, ou intelligence paresseuse clouée au corps et aux sens, tire la croyance du côté de l'ignorance ·         dans le second cas, la foi au sens large de crédit volontaire et reconnu, fait gagner à la croyance un surplus de sens et de valeur.

« Transition : - Parce que la croyance est requise dans l'action efficace, on ne saurait en dégager l'origine dans la crédulité : là où le crédule ignore que ce qu'il croit ne l'est pas, celui qui croit a conscience de croire(d'ignorer quelle sera l'issue véritable de son action). - En un mot, croire ne consiste pas seulement à être abusé : il s'agit aussi de celui qui croit fait preuve de volonté, c'est-à-dire de détermination et de persévérance dans la poursuite d'une fin qu'il se donne, et nétant foncièrement actif, on ne saurait dire qu'il s'agit de crédulité. § Cependant, comment expliquer cette ambiguïté qui persiste lorsqu'il s'agit d'évaluer l'intelligence de celui qui croit ?§ Problème :- « A une extrémité donc – le « croire que...

» [1] –, la croyance se dilue et s'exténue en deçà même de l'opinion plus ou moins fondée, pour rejoindre la conjecture la plus hasardeuse et la plus gratuite , l'impression la moins contrôlée . - A l'autre extrémité – celle du « croire en...

» [2] – , la croyance désigne non seulement un haut degré subjectif de conviction , mais un engagement intérieur et, si l'on peut dire, une implication de tout l'être dans ce en quoi ou celui en qui l'on croit.

» (Paul Ricoeur) D'un côté, le croyant est la quasi fou qui se laisse berner par tout et n'importe quoi, de l'autre il est le vaillantcapable de donner à l'indéterminé la forme d'une nécessité.

3- LES CONCEPTS D 'OPINION ET DE FOI FONT VARIER LA VALEUR DE LA CROYANCE L'articulation de la crédulité et de la croyance est pertinente lorsqu'il s'agit de mettre en évidence la certitude propre à la connaissance .

Croire semble crédulité pour autant que la croyance occupe l'espace délaissé par la raison, c'est-à-dire le domaine de la preuve et de la recherche du vrai.

Toutefois, agir engage la croyance etc'est au contraire la raison qui doit s'incliner : s'efforcer de démontrer a priori s'il y aura une bataille navale demainpeut nuire à l'action ; notre croyant n'est lus crédule mais « malin » au sens de fin, perspicace. On voit donc que croire procède à la fois, de la crédulité et de l'intelligence, selon que l'on pense la croyance relativement à l'opinion ou relativement à la foi : · dans le premier cas, l'opinion, ou intelligence paresseuse clouée au corps et aux sens, tire la croyance du côté de l'ignorance · dans le second cas, la foi au sens large de crédit volontaire et reconnu, fait gagner à la croyance un surplus de sens et de valeur. [1] Sur la façon dont procède l'exploitation des affects par la rhétorique dont usent les sophistes : « Il n'y a pas denécessité, pour qui veut devenir un orateur, de s'instruire de ce qu'est réellement la justice, mais plutôt de ce quepeut bien penser là-dessus la foule, puisque c'est justement elle qui jugera ; pas davantage, de ce qui estréellement bon ou beau, mais de tout ce qui sera pris pour tel ; car c'est de là que procède la persuasion, mais non point la vérité » Phèdre , 260 a [1] il s'agit de désigner la croyance en tant qu'attitude propositionnelle, c'est-à-dire en tant qu'elle porte sur unénoncé que le sujet qui croit affecte l'énoncé d'une certaine valeur de vérité.

Croire peut porter sur des propositionsaberrantes dans la mesure où la croyance peut porter sur n'importe quel énoncé et ici semble coïncider avec la crédulité, le fait d'admettre sans distinction tout ce qui semble vrai.[2] A la différence du « croire que… », il est ici question de la croyance comme confiance, acte de foi oud'estimation du probable.

Ici croire est restreint par la prise en compte des circonstances.. »

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