Faut-il être cultivé pour apprécier l'art?
Publié le 04/01/2005
                            
                        
Extrait du document
On peut alors imaginer que le seul désir de répéter une émotion esthétique originaire - commun cependant à l'expérience des beautés naturelles et à celle des beautés artistiques - peut conduire à une authentique « expérience artistique «.- Mais la fréquentation des oeuvres, à elle seule, peut-elle suffire ? Si elle met en jeu une activité effective du sujet qui les aborde, n'atteste-t-elle pas d'emblée un besoin de culture, qu'elle peut à sa manière satisfaire partiellement, mais que tout aussi bien elle peut appeler, afin de prendre sens ? N'apprend-on pas à regarder un tableau, à écouter une symphonie, à rendre signifiante l'architecture d'un monument ? Le statut de l'éducation artistique dans la culture - mais aussi dans la recherche du bonheur comme accomplissement de soi - se trouve ici mis en jeu. Est-il nécessaire d'être cultivé, ou de le devenir, pour apprécier une oeuvre d'art ? [Etendre ma connaissance de l'art me permet de saisir avec plus de finesse la richesse, les qualités d'une oeuvre. C'est ainsi que le plaisir esthétique peut atteindre a la plénitude.] L'art exige un public qui soit apte le comprendre Pour entrer dans l'univers de l'art, il faut pénétrer dans l'univers de chaque artiste et l'effort est toujours refaire, car l'accès a l'un des univers ne nous dispense pas du travail nécessaire pour entrer dans l'autre. Tout artiste se révolterait à l'idée que son oeuvre soit réduite par un public inculte à un spectacle produisant des impressions aussi subjectives que fausses.
- Analyse du Sujet : Le goût, spontané ou cultivé ? Immédiat ou bien porteur de culture, de concepts et de représentations sociales ?
 
- Conseils pratiques : Une réflexion personnelle est, certes, souhaitable, mais le sujet fait appel à des connaissances sociologiques et philosophiques. Ne les écartez pas.
 
- I) Le plaisir esthétique suppose une culture esthétique.
 
a) L'art exige un public qui soit apte à le comprendre. b) Certaines oeuvres paraissent hermétiques, il faut donc bien apprendre leur langage.
- II) Le plasir esthétique n'a pas besoin d'explication.
 
a) L'oeuvre d'art se donne à celui qui la trouve immédiatement belle. b) L'art n'a pas à être élitiste; à tout le monde la faculté de l'apprécier ou de le rejeter.
.../...
«
                                                                                                                            [Etendre ma connaissance de l'art	me permet de saisir avec plus de finesse la richesse,	les qualités d'une oeuvre.
                                                            
                                                                                
                                                                    C'est ainsi que le plaisir esthétique	peut atteindre a la plénitude.]	
 	
L'art exige un public qui soit apte le comprendrePour entrer dans l'univers de l'art,  il faut pénétrer dans l'univers de chaque artiste  et l'effort est toujoursrefaire, car l'accès a l'un des univers ne nous dispense pas du travail nécessaire pour entrer dans l'autre.
                                                            
                                                                                
                                                                    Toutartiste se révolterait à l'idée que son oeuvre soit réduite par un public inculte à un spectacle produisant desimpressions aussi subjectives que fausses.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il faut donc récuser la subjectivité d'un amateur dont l'appréciationserait réduite a l'alternative: j'aime ou je n'aime pas.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il est indispensable, pour apprécier l'art, de savoir faire ladifférence entre ce qui est beau et ce qui n'est qu'agréable.	
"Pour ce qui est de l'agréable chacun se résigne ce que son jugement,fondé sur un  sentiment individuel,  par lequel il affirme qu'un objet  luiplaît, soit restreint à sa seule personne.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il admet donc quand il dit : levin des  Canaries  est agréable,  qu'un autre corrige  l'expression  et luirappelle qu'il doit dire : il m'est agréable ; il en est ainsi non seulementpour le goût de la langue, du palais et du gosier, mais aussi pour ce quiplaît aux yeux et aux oreilles de chacun.
                                                            
                                                                                
                                                                    L'un trouve la couleur violettedouce et aimable, un autre la trouve morte et terne ; l'un préfère le sondes instruments à vent, l'autre celui des instruments cordes.
                                                            
                                                                                
                                                                    Discuter àce  propos  pour accuser  d'erreur le jugement  d'autrui, qui diffère  dunôtre, comme s'il s'opposait à lui logiquement, ce serait folie ; au pointde vue de l'agréable, il faut admettre le principe : à chacun son goût (ils'agit du goût des sens).
                                                            
                                                                                
                                                                    Il en va tout autrement du beau.
                                                            
                                                                                
                                                                    Car il seraittout au contraire  ridicule qu�un  homme  qui se piquerait  de quelquegoût, pensât justifier ses prétention en disant : cet objet (l'édifice quenous  voyons,  le vêtement  qu'un tel porte,  le concert  que nousentendons, le poème que l'on soumet à notre jugement) est beau pourmoi.
                                                            
                                                                                
                                                                    Car il ne suffit pas qu'une chose lui plaise pour qu'il ait le droit del'appeler belle ; beaucoup de choses peuvent avoir pour lui du charmeet de  l'agrément,  personne ne s'en  soucie  mais quand  il donne  unechose pour belle, il prétend trouver la même satisfaction en autrui ; ilne juge  pas seulement  pour lui mais  pour tous  et parle  alors de la	beauté comme si elle était une propriété d �objets ; il dit donc : la chose est belle, et s'il compte sur l'accorddes autres avec son jugement de satisfaction, ce n'est pas qu'il ait constaté diverses reprises cet accordmais c'est qu'il l'exige.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il blâme s'ils jugent autrement, il leur dénie le goût tout en demandant qu'ils en aient ;et ainsi on ne peut pas dire : chacun son goût.
                                                            
                                                                        
                                                                    Cela reviendrait à dire : il n'y a pas de goût, c'est-à-dire pasde jugement esthétique qui puisse légitimement prétendre l'assentiment universel." KANT
Pour  Kant,  le jugement  du goût,  qui énonce  si une  chose  est belle  ou non,  n'est  pas un jugement  deconnaissance.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il n'est donc pas logique mais esthétique, c'est-à-dire que « son principe déterminant ne peutêtre que subjectif » {Critique du jugement, § 1).
                                                            
                                                                                
                                                                    Cet élément subjectif qui détermine le jugement du goût,c'est une satisfaction.
                                                            
                                                                                
                                                                    Mais cette satisfaction est désintéressée.
                                                            
                                                                                
                                                                    En effet, lorsqu'on me demande si je trouvetelle chose belle, « ce qu'on veut savoir c'est seulement si la seule représentation de l'objet est accompagnéeen moi de plaisir quelle que soit mon indifférence pour l'existence de l'objet de cette représentation » (id., §2).
                                                            
                                                                                
                                                                    En d'autres  termes, je puis  juger  qu'une  chose est belle  sans  désirer  la posséder  ou même  en lacondamnant : je puis dire qu'un palais est beau sans désirer aucunement y habiter ou en estimant que saconstruction ayant coûté beaucoup de souffrance au peuple, il eût mieux valu ne pas le bâtir.
                                                            
                                                                                
                                                                    La satisfactionqui accompagne le jugement du goût est donc bien « un plaisir pur et désintéressé » (id.).
                                                            
                                                                                
                                                                    Par là le beau sedistingue du bon et de l'agréable, lesquels sont liés à un intérêt.
                                                            
                                                                                
                                                                    (Kant s'oppose ainsi à la tradition gréco-latine  qui ramenait  le bon au bien,  comme chez Platon  , et/ou à l'agréable  (êdu) et à l'utile (ôphelimon),comme chez Aristote).
                                                            
                                                                                
                                                                    L'agréable est en effet « ce qui plaît au sens dans la sensation » (id., § 3) tandis quele bon est « ce qui, au moyen de la raison, plaît par simple concept ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Dans le bon « il y a toujours le conceptd'un but, le rapport de la raison à un vouloir (tout au moins possible) ; par suite une satisfaction causée par Yexistence d'un objet ou d'une action, c'est-à-dire quelque intérêt » ( id., § 4).
                                                            
                                                                                
                                                                    Ainsi donc, l'agréable et le bonsont liés à la faculté de désirer alors que « le jugement du goût est simplement contemplatif » ( id., § 5).En résumé « on nomme agréable ce qui donne du plaisir; beau ce qui plaît simplement ; bon ce qui est estimé(approuvé),  c'est-à-dire ce à quoi  l'on attribue  une valeur  objective  » (id.).
                                                            
                                                                                
                                                                     Mais seule  la satisfactionprocurée par le beau est « désintéressée et libre car ici aucun intérêt ni des sens, ni de la raison ne nousoblige à donner notre assentiment » (id.).
                                                            
                                                                                
                                                                    Nous pouvons donc donner une première définition du beau de lamanière suivante :« Le goût est la faculté de juger un objet ou un mode de représentation par la satisfaction ou le déplaisird'une façon toute désintéressée.
                                                            
                                                                                
                                                                    On appelle beau l'objet de cette satisfaction.
                                                            
                                                                                
                                                                    » (Id.).Mais  dès lors il  apparaît  que la satisfaction  causée par le beau  ne peut être  qu'universelle,  puisque toutintérêt en est absent.
                                                            
                                                                                
                                                                    »  Car l'objet  qui donne une satisfaction  dont on a conscience  qu'elle est exempte.
                                                                                                                    »
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Philosophie : Faut il être cultivé pour apprécier une oeuvre d'art?
 - Dissertation "Faut-il être cultivé pour apprécier une oeuvre d'art ?"
 - Faut-il être cultivé pour apprécier l'art ?
 - Faut-il être cultivé pour apprécier une oeuvre d'art ?
 - Faut-il être cultivé pour apprécier l'art ?