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Faut-il fixer des limites à l'esprit critique?

Publié le 07/04/2005

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esprit

Tout d’abord, il est évident qu’en l’absence totale de jugement critique, il y a un danger. En effet, si l’on croit à tout ce qui est dit sans porter de doute, sans analyser les enjeux de ce qui est dit ou fait, on tombe dans ce que l’on peut appeler « l’opinion commune «. Or, l’opinion commune n’est pas toujours juste ou justifiée. On peut d’ailleurs citer pour exemple et appuis à notre réflexion le texte d’Alain qui nous expose comment, en suivant l’opinion commune, un peuple est tombé dans l’engrenage de la guerre sans même l’avoir voulue. Ici, l’absence d’esprit critique a conduit à la guerre alors qu’elle n’était souhaitée par personne.

Cependant, il est important de savoir que l’excès d’esprit critique est tout aussi dangereux car cela reviendrait à s’imposer un doute radical, constant et total. Il n’y aurait ainsi plus de vérité indubitable, d’évidences ; tout serait constamment remis en cause. Il n’y aurait alors plus de cohésion sociale, il n’ y aurait que de la méfiance et cela reviendrait à tomber dans une sorte de psychose.

  • I) Il faut fixer des limites à l'esprit critique.

a) Une critique illimitée se détruit elle-même. b) Une critique absolue est stérile. c) Certains principes ne peuvent être critiqué.

  • II) Il ne faut pas fixer de limites à l'esprit critique.

a) La critique est essentielle à la réflexion. b) L'examen critique est nécessaire à la démocratie. c) Pas de liberté sans critique.

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esprit

« détruit aussi corrélativement la stabilité des choses, des êtres singuliers.

Si le blanc est aussi non-blanc,l'homme non-homme, alors il n'existe plus aucune différence entre les êtres ; toutes choses sot confondues et« par suite rien n'existe réellement ».

Aucune chose n'est ce qu'elle est, puisque rien ne possède une nature définie, et « de toute façon, le mot être est à éliminer » ( Platon ). La réfutation des philosophes qui, comme Protagoras , nient le principe de contradiction a donc permis la mise en évidence du substrat requis par l'idée de vérité.

Celle-ci suppose qu'il existe des êtres possédant unenature définie ; et c'est cette stabilité ontologique qui fonde en définitive le principe de contradiction dans lasphère de la pensée.

C'est donc l'être qui est mesure et condition du vrai, et non l'opinion singulière.

« Ce n'est pas parce que nous pensons d'une manière vraie que tu es blanc que tu es blanc, mais c'est parce quetu es blanc qu'en disant que tu l'es nous disons la vérité » (Aristote ). Puisque, s'il est vrai que tout est vrai, le contraire de cette affirmation ne saurait être faux, le relativismetrouve sa vérité dans le scepticisme.

Dire que tout est vrai, c'est dire tout aussi bien que tout est incertain etque rien ne peut être dit vrai. Il apparaît que le scepticisme comme le relativisme est une position intenable.

Dès qu'il se dit il se contredit. La critique peut être stérileCritiquer, c'est aussi porter un jugement négatif sur quelque chose.

Or, une critique trop systématique peutêtre stérile.

L'homme étant par nature imparfait, toutes ses idées et toutes ses réalisations sont susceptiblesde déplaire par certains côtés.

Il arrive un moment où la critique doit cesser et où il faut, malgré les défautsqui subsistent, donner son assentiment. Certains principes sont intangiblesCertaines valeurs morales ou politiques doivent demeurer intangibles et être soustraites à la critique.

Ladémocratie, la défense des libertés individuelles, le respect d'autrui, la dignité de la personne sont desprincipes qui ne doivent pas être remis en question.

La critique peut servir de prétexte à des attaquesinsidieuses de la part des ennemis de ces principes.Malebranche dira: "Je vois, par exemple, que 2 fois 2 font 4, et qu'il faut préférer son ami à son chien, et jesuis certain qu'il n'y a point d'homme au monde qui ne le puisse voir aussi bien que moi.

Or, je ne vois pointces vérités dans l'esprit des autres, comme les autres ne les voient point dans le mien.

Il est donc nécessairequ'il y ait une raison universelle qui m'éclaire et tout ce qu'il y a d'intelligence.

Car si la raison que je consulten'était pas la même qui répond aux Chinois, il est évident que je ne pourrais pas être aussi assuré que je lesuis, que les Chinois voient les mêmes vérités que je vois.

Ainsi la raison que nous consultons quand nousrentrons dans nous-mêmes, est une raison universelle.

Je dis quand nous rentrons en nous-mêmes, car je neparle pas ici de la raison que suit un homme passionné.

Lorsqu'un homme préfère la vie de son cheval à cellede son cocher, il a ses raisons, mais ce sont des raisons particulières dont tout homme raisonnable a horreur.Ce sont des raisons qui dans le fond ne sont pas raisonnables, parce qu'elles ne sont pas conformes à lasouveraine raison, ou à la raison universelle que tous les hommes consultent." [L'esprit critique ne peut être limité.

La critique est le signe d'une pensée libre et rationnelle.] La critique est essentielle à la penséeLe premier principe de la méthode établie par Descartes dans son Discours de la méthode est «de ne recevoirjamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle; c'est-à-dire d'évitersoigneusement la précipitation et la prévention».

Pour bien penser, il faut d'abord n'accepter aucune véritésans la soumettre à un examen critique.

Mais le doute de Descartes est provisoire et non sceptique, et, apour but de trouver une certitude entière & irrécusable.

On le sait cette certitude sera celle du cogito.On sait que les « Méditations » de Descartes commencent, elles aussi, par l'exercice d'un doute absolu :Descartes rejette le témoignage des sens (en rêve on croit voir, entendre, bouger et ce n'est qu'illusion).

Ilrejette même les vérités mathématiques (car il peut se faire qu'un « malin génie » tout-puissant s'amuse à metromper dans toutes mes pensées).Mais ce doute cartésien s'oppose radicalement au doute sceptique.

D'abord le doute cartésien est provisoire(il prend fin lorsque Descartes s'aperçoit qu'il peut douter de tout sauf du fait même qu'il pense et qu'il doute :et cette évidence invincible : je pense donc je suis est une première vérité d'où bien d'autre vont jaillir).C'est un doute volontaire, un doute « feint », dit Descartes dont la fonction est d'accoutumer « l'esprit à sedétacher des sens » (« abducere mentem a sensibus ») et même de tout objet de pensée pour révéler en sapureté l'acte même de penser.

Le doute cartésien a la valeur d'une pédagogie de l'ascèse qui vise à nous. »

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