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Faut-il libérer le désir ou se libérer du désir?

Publié le 08/07/2005

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  • I/ Se libérer du désir, un ascétisme qui nie la nature de l'homme :              Étant donné que le désir nous fait courir le risque d'être malheureux, peut-être faudrait-il travailler à s'en libérer complètement pour ne plus être esclave de quoi que ce soit. Cela nous est possible parce que nous nous caractérisons comme des êtres raisonnables, capables de maîtriser nos désirs et passions. C'est ce qu'explique Kant dans L'introduction à la Métaphysique des moeurs. Nous sommes selon lui, à la fois des êtres sensibles - ayant des passions et des désirs - et des êtres intelligibles - doué de raison qui nous permet de nous extraire de l'expérience pour nous situer au niveau de l'universel. Notre volonté peut donc être déterminée de 2 façons : soit par une détermination extérieure (agir selon ses penchants et désirs, et suit ainsi les lois de la nature) soit par un principe interne (agir selon sa raison et donc selon l'universel en nous). à La volonté n'étant pas en soi pleinement conforme à la raison, elle peut être déterminée par des penchants, (=hétéronomie de la volonté), et dans ce cas, je peux décider de ne pas agir selon ma raison et mon coté intelligible, mais selon mes penchants et ma nature sensible.             Mais selon Kant, le sage, l'homme parfait et véritablement libre, est celui qui vit selon sa raison, et donc celui qui nie son coté sensible et de ce fait ses désirs. Ainsi, pour parvenir à la sagesse -Kant ne parle pas de bonheur, car pour lui ce terme est rattaché à la nature sensible de l'homme, qui ne le caractérise pas complètement et uniquement comme Homme - il faudrait se libérer de ses désirs, c'est-à-dire n'agir que selon sa raison.             Mais cette manière de procéder revient à nier toute notre partie sensible. Même si cette dernière ne nous caractérise pas en tant que telle comme homme, puisque nous la partageons avec les autres vivants, elle fait néanmoins partie intégrante de notre être.

 

« Le principe de la moralité réside dans l'autonomie, soit la faculté de se déterminer soi-même de par une législation rationnelle.

L'homme est lié à son devoir par une loi qui ne lui est pas extérieure.

Aucun intérêt ne vient leforcer à faire son devoir, aucune force étrangère à sa propre volonté ne vient le contraindre.Si le devoir procédait d'une contrainte, l'homme ne serait pas libre mais hétéronome, c'est-à-dire sous ladépendance d'une loi qui ne procède pas de lui-même.

Le devoir ne se définit que par l'autonomie de la volonté.

Êtrelibre et moral, c'est agir conformément à sa propre volonté législatrice universelle.Cette loi du devoir, bien qu'en nous, vise l'universalité.

Le principe suprême du devoir est inconditionné et absolu.

Lavolonté n'y est pas intéressée, et elle n'est pas non plus motivée par la crainte d'un châtiment ou d'une sanction s'ily a désobéissance.

Dans l'accomplissement du devoir, la volonté est fondée sur un principe d'autonomie :"L'autonomie de la volonté est cette propriété qu'a la volonté d'être à elle-même sa loi (indépendamment de toutepropriété des objets du vouloir).

Le principe de l'autonomie est donc : de choisir de telle sorte que les maximes denotre choix soient comprises en même temps comme lois universelles dans ce même acte de vouloir." Mais selon Kant, le sage, l'homme parfait et véritablement libre, est celui qui vit selon sa raison, et donc celui qui nie son coté sensible et de ce fait ses désirs.

Ainsi, pour parvenir àla sagesse –Kant ne parle pas de bonheur, car pour lui ce terme est rattachéà la nature sensible de l'homme, qui ne le caractérise pas complètement etuniquement comme Homme – il faudrait se libérer de ses désirs, c'est-à-diren'agir que selon sa raison. Mais cette manière de procéder revient à nier toute notre partiesensible.

Même si cette dernière ne nous caractérise pas en tant que tellecomme homme, puisque nous la partageons avec les autres vivants, elle faitnéanmoins partie intégrante de notre être.

Se libérer du désir permet certesde ne pas souffrir de sa non réalisation, mais cela nie en même temps notrepropre nature.

Et il ne semble pas possible de parvenir à la sagesse ou aubonheur en niant notre nature. III/ Il faut apprivoiser le désir : Les deux positions extrêmes proposées par le sujet ne semblent doncpas être satisfaisantes, et mener au même résultat : l'homme qui nie son désirne peut pas être heureux puisqu'il nie sa nature, et celui qui le laisse libre nonplus car il en devient esclave.

Il faudrait donc trouver une position intermédiaire. C'est ce que propose Spinoza dans L'Éthique, où il montre que "le désir est l'essence même de l'homme" III, et qu'il est donc non seulement impossible de s'en libérer, mais aussi inutile.

Ledésir est une dynamique concrète fondée sur le conatus, est la puissancemême d'exister, l'affirmation positive de soi : c'est une force vitale.

Mais il fautcependant apprendre à le connaître et à le maîtriser car selon la chose surlaquelle il porte, il peut provoquer soit la joie – accroissement de la puissanced'exister, soit la tristesse – rend l'homme passif, il subit au lieu d'agir, et n'aplus de puissance. Pour Spinoza, « le désir est l'essence même de l'homme, en tant qu'elle estconçue comme déterminée, par une quelconque affection d'elle-même, à fairequelque chose ».

Le désir est le terme générique englobant tous « les efforts,impulsions, appétits et volitions de l'homme ».

Il constitue l'essence del'homme parce qu'il est le mouvement même par lequel ce dernier s'efforce depersévérer dans son être.

Chacun désire ce qu'il juge utile à la conservationde son être et susceptible d'en accroître la perfection, c'est-à-dire ce qui luisemble bon, ce qu'il aime.

En revanche, il désirera éviter ou détruire ce qui luiparaît faire obstacle au maintien de son être ou entraîner sonamoindrissement.

Ainsi « chacun désire ou tient en aversion nécessairementpar les lois de sa nature ce qu'il juge être bon ou mauvais ».

Le désir est doncune disposition naturelle, et tout désir est en soi légitime.

Cependant ce quel'homme désire parce qu'il le juge comme lui étant utile n'est pasnécessairement ce qui lui est vraiment utile.

C'est que communément « chacun juge selon son propre sentiment cequi est bon, ce qui est mauvais », non selon sa droite raison.

Or le sentiment, en tant que passion de l'âme, est une« idée inadéquate », c'est-à-dire mutilée et confuse, et qui est donc cause d'erreur et de fausseté.

C'est pourquoiles hommes, en croyant observer leur intérêt, désirent souvent comme utile ce qui leur est en fait nuisible. LE « CONATUS » OU EFFORT DE L'ÊTRE. Rien ne va au néant.

Le nihilisme est absurde : « Nulle chose ne peut être détruite, sinon par une causeextérieure » (Éthique, III, P.

4).. »

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