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Faut-il se libérer du désir ou libérer le désir ?

Publié le 27/01/2015

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Faut-il se libérer du désir ou libérer le désir ? La question : Faut-il etc., fait apparaître une alternative (« ou »), mais place surtout celle-ci sur un terrain contradictoire voire intenable si l'on y réfléchit plus avant. Il est concevable de se libérer de quelque chose, pour gagner quelque chose d'autre à cette libération, mais comment y procéder si ce quelque chose (le désir) est éminemment, voire exclusivement subjectif, dont pas exactement « autre » que soi. Du même coup, l'objet du gain relève également du sujet qui « se » libère. Le sujet ajoute que désir peut lui-même être une source pour un gain subjectif sous la forme de sa libération. Il y aurait donc deux manières de se libérer, avec ou sans le désir pour objectif. Le rapport du désir à la liberté est ici posé, avec le présupposé que l'homme est un être de désir, et qu'il doit, tel est le problème, organiser ce rapport selon deux directions possibles mais toutes deux subjectives : ce n'est donc pas seulement le rapport du désir à la liberté qui intéresse la réflexion, mais le rapport au désir et à la liberté, comme en témoigne le double présupposé subjectif du libellé, exprimé dans le « se ». Il est explicite pour la premiè...

« un acquis de la philosophie moderne, porté notamment par Spinoza, pour qui le « désir » est le moteur de l’affirmation de soi et de la persistance dans l’être, « l’essence de l’homme » comme il l’écrit brièvement dans l’Ethique. Nous aurions donc non seulement des désirs, mais quelque chose à faire , au sens sartrien du terme, avec le désir, qui serait la forme générale de nos projets, et de nos craintes du même coup, qui ont pour point commun, comme le désir lui-même, de s’inscrire dans le temps. 2) Désir et existence : En libérant le désir, il ne s’agit pas de libérer tous les désirs, ni de libérer totalement un seul d’entre eux.

Il n’est donc pas question d’opposer l’existence à la morale, mais bien d’intégrer la morale à l’existence, en plaçant le désir là où il apparaît le plus satisfaisant au sens premier, c’est-à-dire suffisant. Epicure ne procède pas autrement dans son matérialisme éthique.

Les désirs « naturels et nécessaires » doivent gouverner l’action de chacun, il y a donc bien une limitation du désir à cette catégorie seule, mais un épanouissement rendu possible par cette limitation même. Reprendre cours. La personnalité de chacun est à l’œuvre à l’échelle d’une existence, depuis les envies enfantines jusqu’aux projets, souhaits et ambitions de l’âge adulte où est censée régner la délibération rationnelle.

On ne quitte pas définitivement en ce sens le terrain moral, mais la réflexion philosophique, qui se veut rationnelle, doit être capable de reconnaître justement la rationalité d’un criminel, là où fait manifestement défaut son caractère raisonnable : la mythologie et l’Histoire coïncident et collaborent pour donner des exemples, de Satan à Médée, de Don Juan à Sade, de Néron à Hitler, le désir de puissance et de cruauté traverse l’humanité de part en part, sans qu’il faille admettre que la faute, le péché, diraient certains, en est le désir. La religion bouddhiste le fait pourtant radicalement, parce qu’elle ne s’en remet pas au salut divin et à son incarnation en un homme (Christianisme), mais à la seule réalisation spirituelle dont l’homme soi capable précisément en pointant la source de tout mal : le désir, ou plus exactement la « soif ».

Mettre un terme au désir d’exister est le cœur de la « philosophie » de cette religion, et cela se traduirait par le « nirvana », l’extinction du cycle des renaissances, typique des religions indienne et extrême-orientale (le Bouddhisme est né en Inde).

Cette position radicale, qui effrayait même Nietzsche pourtant fasciné par l’Orient ( Ainsi parlait Zarathoustra ), ne peut satisfaire la philosophie, à moins qu’elle ne prenne parti. Mais le désir peut plus largement aider à la réalisation des choix de vie, y compris une vie de sagesse, comme le suggère le nom même de la philosophie, « amour de la sagesse ».

L’artiste, le savant, le chef d’entreprise, le leader politique, bref celui ou celle qui réussit, y compris dans la famille et la sphère privée, sont portés par un désir, qui peut être sur le même plan de réalisation, mais d’un côté opposé, le désir de « s’en sortir ».

Les réussites individuelles, célèbres ou anonymes, ne sont pas incompatibles avec la soumission modeste à des principes raisonnables, et à des désirs limités.

Ils sont des modèles, des sources positives de désir. 2. »

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