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Faut-il préférer la vérité au bonheur?

Publié le 10/03/2005

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[Toute l'activité humaine a pour but le bonheur, y compris la recherche de la vérité. La quête du bonheur est universelle et tous les autres biens, y compris la vérité, lui sont subordonnés. Être heureux est un but, tout le reste n'est qu'un moyen d'y parvenir.] Le bonheur est le souverain bien "Tous les hommes recherchent d'être heureux, c'est le motif de toutes les actions de tous les hommes, jusqu'à ceux qui vont se pendre" affirme Pascal dans ses "Pensées". En effet, tout homme cherche le bonheur. Il est ce que chacun désire suprêmement. Et pour reprendre l'analyse aristotélicienne dans l' "Éthique à Nicomaque", le bonheur n'est désiré que pour lui-même. Et à la question "pourquoi être heureux ?", il n'est pas de réponse sinon une réponse aussi absurde que la question elle-même: "pour être heureux". Le bonheur est le souverain bien, le désirable absolu: tout être tend vers son bien; le bonheur étant le bien ultime de l'homme; il est donc la fin de toutes nos actions, de tous nos choix singuliers.

Le bonheur est un état de béatitude qui permet à l’homme de vivre selon sa convenance. Il ôte toute idée de contrainte et crée ainsi une atmosphère de sérénité qui s’associe invariablement aux désirs que l’individu peut éprouver0. Par contre la vérité paraît tout autre. En effet le vérité est du domaine de l’objectivité et de l’universel, elle ne se soucie pas de l’individualité elle est ce qu’elle est indépendamment de tout facteur subjectif et ne peut pas être autre que ce qu’elle. La vérité est invariablement et définitivement. La morale prône la vertu qui comme l’explique Platon, est forcément lié à la vérité. L’homme doit il donc choisir de vivre dans la pure abnégation pour pouvoir satisfaire une exigence morale qui ne prend pas en compte sa qualité d’individu subjectif et donc ne lui permette pas de choisir son propre bien être?

  • I) La recherche de la vérité est nécessaire au bonheur.

a) Le bonheur peut être illusoire. b) La vérité est première, le bonheur secon. c) Il n'y a point de bonheur possible sans vérité (Spinoza).

  • II) L'activité de l'intelligence doit être subordonnée à la quête du bonheur.

a) Bonheur = souverain bien. b) La quête du bonheur est universelle. c) Mieux vaut être heureux dans l'erreur que malheureux dans le vrai.

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« Dans l'Éthique à Nicomaque, Aristote conduit l'analyse de ce qui motive action pratique.

Elle procure un plaisir certain, tant il est vrai qu'il y a plus d'agrément à vivre dans le savoir que dans l'ignorance, et enfin elle est indépendante, ne répondant qued'elle-même : sa finalité lui est immanente (elle ne dépend pas d'un résultat extérieur plus ou moins bon), etelle se nourrit du loisir à la différence de toutes les autres activités qui sont laborieuses. Bien suprême, le bonheur prime sur tous les autres y compris la vérité.

Les hommes préfèreraient une vieheureuse et illusoire à une lucidité désespérante. La quête du bonheur est universelle La philosophie, dès l'Antiquité, s'est elle aussi préoccupée du bonheur; pour les eudémonistes, le bonheur estl'objectif de la vie morale, le but le plus élevé de la vie: la connaissance, la faculté de juger, la liberté, lavérité, tout a pour fin le bonheur.

Pour les hédonistes, la recherche du bonheur doit constituer le seul objet etla seule fin de l'homme intelligent.Épicure dira que "Le plaisir est notre bien principal et inné".

La « Lettre à Ménécée » est une description de laméthode apte à nous procurer le bonheur.

Car si tous les hommes cherchent le bonheur, ils sont, selon le motd'Aristote, comme des archers qui ne savent pas où est la cible, incapables de la définir et de l'atteindre.L'homme est un être de désir, et selon qu'il parvient ou échoue à satisfaire ses désirs, il est heureux oumisérable.Or, le bonheur est d'abord l'absence de souffrance physique ou psychologique.

C'est pourquoi Épicure déclare: « Une théorie non erronée des désirs sait rapporter tout choix à la santé du corps et à la tranquillité del'âme puisque c'est là la perfection même de la vie heureuse.

Car tous nos actes visent à écarter lasouffrance et la peur.

ȃprouver du plaisir, c'est d'abord combler un manque : boire quand on a soif, se rassurer quand on a peur.

Ensoi, un plaisir est toujours bon, une souffrance, un désir non comblé, toujours mauvais.

[La vérité est un bien absolu, tandis que le bonheur peut être illusoire.

La vérité est supérieure au bonheur.] Le bonheur peut être illusoire « Manifestement le soin avec lequel un insecte recherche telle fleur, outel fruit, ou tel fumier, ou telle viande, ou, comme l'ichneumon, une larveétrangère pour y déposer ses oeufs, et à cet effet ne redoute ni peineni danger, est très analogue à celui avec lequel l'homme choisit pour lasatisfaction de l'instinct sexuel une femme d'une nature déterminée,adaptée à la sienne, et qu'il recherche si ardemment que souvent pouratteindre son but, et au mépris de tout sens, il sacrifie le bonheur de savie par un mariage insensé, par des intrigues qui lui coûtent fortune,honneur et vie, même par des crimes, comme l'adultère et le viol, - toutcela uniquement pour servir l'espèce de la manière la plus appropriée etconformément à la volonté partout souveraine de la nature, même sic'est au détriment de l'individu.

Partout en effet l'instinct agit commed'après le concept d'une fin, alors que ce concept n'est pas du toutdonné.

La nature l'implante là où l'individu qui agit serait incapable decomprendre son but ou répugnerait à le poursuivre ; aussi n'est-il, enrègle générale, attribué qu'aux animaux, et cela surtout aux espècesinférieures, qui ont le moins de raison ; mais il n'est guère donné àl'homme que dans le cas examiné ici, car l'homme pourrait sans doutecomprendre le but, mais ne le poursuivrait pas avec toute l'ardeurindispensable, c'est-à-dire même aux dépens de son bonheur personnel.Aussi, comme pour tout instinct, la vérité prend ici la forme de l'illusion,afin d'agir sur la volonté. C'est un mirage voluptueux qui leurre l'homme, en lui faisant croire qu'il trouvera dans les bras d'une femmedont la beauté lui agrée, une jouissance plus grande que dans ceux d'une autre ; ou le convainc fermementque la possession d'un individu unique, auquel il aspire exclusivement, lui apportera le bonheur suprême.

Ils'imagine alors qu'il consacre tous ses efforts et tous ses sacrifices à son plaisir personnel, alors que tout celan'a lieu que pour conserver le type normal de l'espèce, ou même pour amener à l'existence une individualitétout à fait déterminée, qui ne peut naître que de ces parents-là ».

Schopenhauer, Métaphysique de l'amour(1818).. »

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