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Faut-il renoncer au désir ?

Publié le 27/02/2005

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Le sage ne saurait vivre sans désirs car il existe des désirs nécessaires c'est-à-dire ceux qui conduisent au bonheur.     II Thérapeutique du désir : du renoncement à la maîtrise   A :Le stoïcisme ne prône pas la maîtrise des désirs. Le sage n'est pas celui qui domine ses désirs mais plutôt celui qui en est exempt. Le désir chez les stoïciens est de l'ordre de « ce qui dépend de nous ». L'idéal apathique consiste à affirmer que le désir est une maladie qu'il faut éradiquer. Le désir est une erreur de jugement et il dépend de nous comme tous les troubles de notre âme. Il faut le supprimer en raisons de son principe ( erreur de jugement ) qui l'oppose à toute rationalité. A ce souhait irraisonné qu'est le désir et qui entraîne ces affections comme l'indigence, la haine, la rivalité, la colère , l'amour, les stoïciens opposent trois bonnes affections : la joie, la prudence, la volonté . La joie est le contraire du plaisir car elle est un désir raisonné. La prudence est le contraire de la crainte car elle est une fuite raisonnée.

Le désir revêt des formes diverses comme l’amour , la soif, la volupté, la curiosité, il est un moteur essentiel qui pousse l’être humain à agir .En ce sens le désir est une force qui permet à l’homme de s’accomplir. Mais comme toute force, celle-ci doit faire l’objet d’un contrôle, d’une maîtrise . Sans ce contrôle le désir peut facilement nous rendre esclave. Ainsi il est nécessaire pour l’homme de maîtriser ses désirs s’il ne veut pas en devenir la proie. Le désir est donc un être polycéphale car il revêt plusieurs formes : il y a donc des désirs . Mais il est aussi une force : ce qui nous autorise à parler du Désir. Ainsi la question est de savoir s’il faut renoncer aux désirs ou au Désir ? Dans le premier cas il s’agit de renoncer à certains désirs, dans l’autre il s’agit de renoncer à cette force nécessaire à toute action : un tel renoncement est-il possible ?

 

« Les désirs peuvent faire l'objet d'un choix voire aussi d'un contrôle.

Mais qu'en est-il du Désir .

Peut-on ramener ladiversité empirique du désir sous un seul concept appelé le Désir ? Un renoncement au Désir est-ce possible ? A :Pour Platon le désir est essentiellement défini comme manque.

Dans Le Banquet le désir est associé à l'Amour : « l'Amour parce qu'il est manque des bonnes et des belles choses, désire ces mêmes choses dont il manque » Erosne saurait être un dieu car le désir tient le milieu entre le savoir et l'ignorance ; il est donc avant tout un démon . Tel est le mythe de la naissance d'Eros livré par Diotime dans le Banquet 201d-207c : l'Amour est fils de Pénia (manque) et de Poros (expédient).

Or la philosophie est définie comme aspiration vers le savoir dont le premiermoteur est l'Amour.

Ainsi toute connaissance passe tout d'abord nécessairement par un désir de connaître dont l'apprenti philosophe fait l'expérience.

« Étant fils de Poros et de Pénia , l'Amour en a reçu certains caractèresen partage.

D'abord il est toujours pauvre, et loin d'être délicat et beaucomme on se l'imagine généralement, il est dur, sec, sans souliers,sans domicile, sans avoir jamais d'autre lit que la terre, sanscouverture, il dort en plein air, près des portes et dans les rues ; il tientde sa mère, et l'indigence est son éternelle compagne.

D'un autre côté,suivant le naturel de son père, il est toujours à la piste de ce qui estbeau et bon ; il est brave, résolu, ardent, excellent chasseur, artisan deruses toujours nouvelles, amateur de science, plein de ressources,passant sa vie à philosopher, habile sorcier, magicien et sophiste.

Iln'est par nature ni immortel, ni mortel ; mais dans la même journée,tantôt il est florissant et plein de vie, tant qu'il est dans l'abondance;tantôt il meurt, puis renaît, grâce au naturel qu'il tient de son père.

Cequ'il acquiert lui échappe sans cesse, de sorte qu'il n'est jamais ni dansl'indigence, ni dans l'opulence.

» PLATON. [Introduction] Loin de toute froide analyse du concept d'amour, Platon brosse dans ce texteun portrait vivant d'Éros, de l'Amour personnifié.

En le dépeignant comme lefils de la Pauvreté et de l'Expédient, il nous place au coeur même de l'amour,comme sentiment unissant des contraires.

L'amour n'a pas en effet decaractère un : sa nature semble insaisissable, incompréhensible.

Pour nous permettre de saisir cette difficulté propreà l'idée d'amour, Platon nous retrace sa filiation, qu'il détaille ensuite avant d'en tirer les conséquences sur la naturede l'Amour. [I.

Présentation du mythe d'Éros.] Dans une première phrase, Platon donne à son texte la dimension d'un mythe.

L'amour est personnifié sous les traitsd'Éros, cette divinité grecque.

L'allégorie de l'amour commence ainsi par l'étude de sa généalogie.

On retrouve là l'undes thèmes principaux de toute la mythologie grecque : les figures légendaires nous sont connues par leur filiation.Nous sommes ce que notre hérédité a fait de nous.

Nous portons en nous les qualités ou les défauts de nos parents,et Éros, fils de deux parents aux vertus opposées, Poros, son père, l'Expédient, et Pénia, sa mère, la Pauvreté, enest un exemple significatif. [II.

Amour et pauvreté.] [1.

L'Amour manque de tout.]Aussitôt après avoir indiqué cette filiation, Platon passe à une analyse des qualités issues de la mère d'Éros.

L'Amourest dans le dénuement : Platon nous brosse son portrait comme celui d'un vagabond, d'un va-nu-pieds.

Aimer, c'esten effet être dans la pauvreté.

Lorsque j'aime, je ne possède en effet en un sens plus rien; car ce que j'aime, c'estautrui, c'est-à-dire ce qui ne m'appartient pas et ne saurait m'appartenir.

L'amour suppose la séparation radicaleentre l'amant et l'aimé.

Du coup, celui qui aime, quand bien même il serait comblé au plus haut point par l'objet deson amour, en reste toujours séparé.

Aimer, c'est, parce que justement on n'a plus d'intérêt que pour l'objet aimé,expérimenter la solitude, éprouver le dénuement, ressentir que l'on ne possède rien et que l'être aimé est encoreplus éloigné de nous que tout autre être.

L'amant ne se soucie plus de soi-même, se fait indigent par amour. [2.

L'Amour se satisfait de peu.]Cet état de dénuement n'est pas présenté par Platon comme une punition, un châtiment infligé à l'amant.

Aucontraire, l'amant néglige de son plein gré ce qu'il possédait avant d'avoir découvert ce qu'il aimait.

C'est de sonpropre chef que l'amour est démuni, et d'ailleurs il ne souffre pas de coucher à la dure, de mener une existencebesogneuse.

En apprenant que ce qu'il chérit au plus haut point est étranger à lui, il découvre en même temps querien de ce qu'il croyait lui importer ne compte en vérité pour lui.

Aimer m'apprend à reconnaître quels sont lesvéritables biens, que je ne possède jamais, et comment les autres biens ne sont que des biens contingents, derencontre.Ce tableau de l'Amour, Platon nous le trace comme allant à l'encontre de ce qu'on «imagine généralement».

En ce. »

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