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Faut-il se défier de la langue pour penser correctement ?

Publié le 12/11/2012

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Faut il se défier de la langue courante pour penser correctement ?     Selon une définition du philosophe contemporain Rondeau, on entend par langue courante : « l'ensemble des mots et expressions qui, dans le contexte où ils sont employés, ne se réfèrent pas à une activité spécialisée «. Le langage a un double sens : il signifie que tout système ou sens de signes permet l’expression ou la communication. Il exprime également la capacité spécifique des humains à exprimer des pensées distinctes à l’aide de signes distincts.  Certes « c’est dans les mots que nous pensons « a écrit Hegel, mais ce n’est pas la multiplicité des mots utilisés pour penser qui peut rendre compte de la justesse et de l’intelligence d’une pensée. Si pour penser correctement il faut un langage riche et sophistiqué, cela impliquerait qu’un homme lambda communiquant par un langage courant ne serait pas en mesure de penser correctement. On ne peut pourtant pas considérer que toutes les personnes qui s’expriment dans un langage usuel sont incapables de réfléchir, d’aboutir à des raisonnements logiques et pertinents. En effet pour penser il ne faut pas un vocabulaire précis. Tout le monde peut penser, même en ayant un vocabulaire réduit. Cependant, un vocabulaire précis et rigoureux peut être nécessaire afin de faire comprendre à autrui sa pensée. C’est l’emploi « du mot juste «. C’est la diversité des mots et leur précision qui peut exprimer au mieux les subtilités de la réflexion humaine.  Dès lors, nous pouvons nous demander dans quelle mesure l’usage du mot juste permet-il de structurer la pensée ?  Nous aborderons dans un premier temps l’idée que ce ne sont pas les mots qui font la pensée mais la manière dont on les empl...
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«       Tout d'abord nous pourrions parler d'un combat des nominalistes (Guillaume d'Ockham et Bergson par exemple, voire même Hegel) contre les autres.

Combat du mot précis, de la formule juste contre grands concepts fumeux.

En effet certains affirment qu'il faudrait avoir un vocabulaire précis pour penser correctement.

Mais qu'est ce que penser correctement ? Nous faire penser comme la personne en face de nous veut nous faire penser ? Où plutôt chercher des liens entre les éléments de la réalité, comprendre des relations de cause a effet ?  Le langage est signe de la pensée, mais pour qu'il y ait signe, il faut qu'il y ait un signifiant et un signifié ce qui met en évidence sa fonction de communication.

On ne signifie pas dans le vide, et c'est là qu'il faut faire la distinction très précise entre langage et langue : Le langage est l'aptitude à constituer et à utiliser un système de signes tandis que la langue est le système de signes lui-même.   Nous pourrions schématiser en disant que le signifiant procède du sujet pensant et le signifié en réfère à l'objet quel qu'il soit.

Mais, lorsque nous parlons du système de signes, nous admettons que le locuteur n'est pas libre du système lui-même : il doit l'intégrer, l'apprendre, y entrer, c'est une affaire de convention sociale, c'est ce que Saussure explique dans le texte de référence.

Quand le locuteur aura bien intégré le système en question, il deviendra apte à le faire évoluer. Si nous revenons à cette définition du langage comme signe de la pensée, nous définirons le mot comme signe du concept, lui-même fruit de la pensée.  La pensée est la faculté d'abstraire, de conceptualiser, ce qui veut dire abstraire (ou « extraire » le concept de l'objet réel de même que le langage abstrait (« extrait ») le signe de la chose signifiée.   Cela nous montre combien est un faux problème celui de savoir s'il y a antériorité de la pensée par rapport au langage : quand on observe l'enfant, on ne saurait dire ce qui précède, du langage ou de la pensée, mais on sait que la pensée est la condition sine qua non du langage.. »

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