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Faut-il suspendre tout jugement pour être heureux?

Publié le 19/02/2016

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Conclusion

Les Hypotyposes pyrrhoniennes constituent une présentation, très certainement à des fins pédagogiques, de la pensée sceptique. En Grèce, il était courant de mettre à la disposition des débutants en philosophie des manuels d’accès facile. La pensée de Pyrrhon, à laquelle s'attache l’école des sceptiques, est brièvement exposée par Sextus Empiricus, lequel prend certaines distances vis-à-vis d’elle. Quoi

qu'il en soit, le scepticisme, s'il ne conduit pas nécessairement à la quiétude, soulève des questions qui seront bien plus tard reprises par Hume, voire par Kant. A bien y réfléchir, que pouvons-nous réellement savoir de la réalité qui nous entoure? N'est-il pas vrai que notre seule certitude réside en ceci: nous ne pouvons pas douter de nos représentations sensibles, de ce que nous voyons et entendons?

« Il ne faut pas s uspendre tout ju gement pour êt re heureux -~[·]~1 Par définition, l'homme est l'être de la connaissance.

L'ignorance est pour lui cause d'angoisse.

Mieux il connaît les choses, plus il les maîtrise.

Plus il les maîtrise , plus il est apte au bonheur.

Il n'y a pas de bonheur sans savoir S elon Marc -A~rè le, pour parvenir au bonheur , il faut «dis­ cerner les idées qui méri ­ tent créan c e, [et] contem- •Formule de mon bonheur : un •our, un "non ", une ligne droite, un but .• • Friedrich Nietzsche , Crépuscule des Idoles pler la na ture univer­ selle et tout ce qui arrive c onfo rmément à sa loi » (Pensées pour moi-même ).

Suspe ndr e tout jugement revient à se laiss er por ­ te r par les événement s.

Or, une vie harmo ­ nieus e repose sur la c onnaissan ce de ce qui Le bonheur est vrai , bien et ju ste.

suppose Connaître la vertu rend heureux C omme le dit Sénèque dans l'une d e ses Lettres à Lucilius , «l'instrum ent le plus e ffi­ cac e pour attei n dre au bonheur ré sid e dans la conviction que l' un ique bien c'est la vertu.» Il se trouve que la rai ­ son , co ntrair e m e nt à ce que pensent les sceptiques , est capab le de définir l a v ertu.

C 'est elle qui préserve la santé de l'âme et du corps et qui permet d' évi­ te r les inimitiés .

la maitrlse des choses C omment pui s-je espérer être heu ­ reux si je sui s sans cesse dominé par mes passion s, si, par ra p­ port au monde qui m 'entoure , je n ' ai au c un point de repère ? L 'homme qui ne croit en rien est un être condamné à l 'errance.

Même Pyrrhon est forcé de croire qu 'i l ne se trompe pas en affirmant la nécessité de suspendre tout jugement.

D ês lo rs que je s us pen s mon jugem en t, les c hoses ces se n t d 'avoir un sens .

Si l'h o mme peut être heu reux , c'est qu 'il cro it en l u i- m êm e, c'est qu 'il pens e q ue s a rai son re ste e n d e rni er lie u son meill e ur guide.. »

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