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Faut-il vouloir penser par soi-même?

Publié le 30/01/2005

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Le motif ne vaut donc qu'une fois. Deuxièmement, ce motif, en particulier s'il ne vaut qu'une fois, ne pourra pas être élevé au rang de devoir. Troisièmement, même s'il était un motif valable, il nous enjoindrait à rester toujours enfermé en nous-même, ce qui reviendrait au plus profond solipsisme. L'autonomie de la pensée ne peut pas équivaloir à un cloisonnement de celle-ci sur elle-même : l'ouverture au monde reste nécessaire. Il convient donc de repenser le statut du « par soi-même » en y intégrant l'ouverture au monde. Une autonomie qui se déploie néanmoins dans le monde revient à une absence de contrainte qui entraverait l'autonomie : en d'autres termes cette autonomie s'appelle liberté. II - Y a-t-il des raisons de vouloir penser librement ?   Nous avons redéfini l'autonomie de la pensée en terme de liberté. Il faut maintenant trouver un motif valable pour préférer cette pensée libre à d'autres. Ici surgit un nouveau problème : le vouloir à un motif qui le détermine à se porter sur un objet, qui est ici la pensée libre.

 

Rappelons que la problématique est l’ensemble des problèmes qui gisent sous le sujet, hiérarchisés en vue de leur résolution dans le corps de la dissertation. Pour qu’il faille vouloir penser par soi-même, il faut déjà que ça soit possible. Le premier problème que nous devons résoudre pour pouvoir répondre à la question du sujet peut donc se formuler sous la forme de la question suivante :

  1. Dans quelle mesure peut-on penser par soi-même ?

Répondre à cette première question limitera déjà le champ de la pensée autonome. Il faudra alors trouver un motif qui nous fera vouloir penser par nous-même, puis nous demander s’il est aussi un devoir. D’où les questions :

  1. Y a-t-il des raisons de vouloir penser par soi-même ?
  2. Ces raisons, s’il y en a, sont-elles des devoirs ?

« même notre corps) ne peut nous assurer, à savoir, que nous existons.

Il semble que la thèse cartésienne réponde àla fois aux deux premières questions que nous nous étions posées : elle démontre la possibilité d'une penséeabsolument autonome, radicalement « par elle-même », et nous fournit le plus valable des motifs pour vouloir penserpar soi-même : l'assurance de notre existence. Trois objections surviennent cependant : premièrement, il suffit de pratiquer cette pensée autonome une fois pours'assurer définitivement de son existence.

Le motif ne vaut donc qu'une fois.

Deuxièmement, ce motif, en particuliers'il ne vaut qu'une fois, ne pourra pas être élevé au rang de devoir.

Troisièmement, même s'il était un motif valable,il nous enjoindrait à rester toujours enfermé en nous-même, ce qui reviendrait au plus profond solipsisme. L'autonomie de la pensée ne peut pas équivaloir à un cloisonnement de celle-ci sur elle-même : l'ouverture aumonde reste nécessaire.

Il convient donc de repenser le statut du « par soi-même » en y intégrant l'ouverture aumonde.

Une autonomie qui se déploie néanmoins dans le monde revient à une absence de contrainte qui entraveraitl'autonomie : en d'autres termes cette autonomie s'appelle liberté . II – Y a-t-il des raisons de vouloir penser librement ? Nous avons redéfini l'autonomie de la pensée en terme de liberté.

Il faut maintenant trouver un motif valable pourpréférer cette pensée libre à d'autres.

Ici surgit un nouveau problème : le vouloir à un motif qui le détermine à seporter sur un objet, qui est ici la pensée libre.

Or le vouloir appartient lui-même à la pensée (il en est une modalité).Comment peut-il être à la fois déterminé par un motif et relever de la pensée libre ? Ce qui est libre n'est précisément déterminé que par soi-même : il semble qu'il y ait contradiction entre l'objet et le motif du vouloir. La seule solution serait que la volonté se détermine sans motif, autrement dit, qu'elle soit autonome.

C'est ce quedémontre Kant : Référence : Kant, Critique de la raison pratique (Analytique, scolie II du § 7) « Le fait que nous venons d'indiquer est incontestable.

Il suffit d'analyser lejugement que les hommes portent sur la conformité de leurs actions à la loi ;et l'on trouvera toujours que, quoi que puisse objecter l'inclination, leur raisoncependant, incorruptible et contrainte par elle-même, confronte chaque foisla maxime de la volonté dans une action avec la volonté pure, c'est-à-direavec elle-même en tant qu'elle se considère pratique a priori .

» Kant nous présente un fait : chaque fois que nous agissons, nous jugeonsnotre action.

Autrement dit, nous savons toujours si elle est bonne ou non.Ce jugement est la comparaison de notre action avec ce que nous commandela raison, à savoir, l'impératif catégorique formulé au § 7 du même ouvrage :« Agis de telle sorte que la maxime de ta volonté puisse en même tempstoujours valoir comme principe d'une législation universelle.

» L'impératifcatégorique auquel nous comparons toujours de fait notre action estproclamé par notre raison comme un devoir, une obligation « Agis [...] ! » L'existence de ce devoir en nous nous démontre chaque fois que noussommes libre de déterminer notre volonté.

La volonté autonome dirige doncchaque fois librement l'action. Ce raisonnement que Kant tient sur l'action, nous tentons maintenant de le tenir sur la pensée : chaque fois quenous pensons « mal », nous savons que nous étions libre de penser autrement parce qu'il existe un devoir moral.

Parconséquent, en nous inspirant de Kant, nous pouvons dire que notre volonté peut se porter sur l'objet qu'elle désire,en particulier, sur le fait de « penser par soi-même », c'est-à-dire librement, comme l'a montré la première partie denotre investigation. Il subsiste cependant un problème : si notre pensée est libre, alors nous pouvons penser de manière immorale.

Mais,d'après ce qui vient d'être dit, dans ce cas, nous nions la liberté de notre volonté, puisque n'est libre que la volontéqui est morale.

Or, si notre volonté n'est pas libre, alors il existe un motif qui la détermine et à nouveau l'existenced'un motif déterminant de la volonté entre en contradiction avec son objet, à savoir la pensée libre. La perspective kantienne apparaît donc très restrictive puisqu'elle permet de répondre positivement à notre questiondans le seul cas d'une pensée qui serait morale.

Nous sommes à nouveau contraint d'envisager une autre hypothèseque celle de la pensée libre. III – Redéfinition de la pensée autonome Concentrons nous à nouveau sur le fait de la raison kantienne appliqué à nos pensées : nous pensons librement,moralement ou non et d'autre part, nous ne pouvons pas ne pas comparer notre pensée à une pensée morale.. »

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