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Heinrich Barth

Publié le 22/02/2012

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1821-1865 Le 10 octobre 1850, un chrétien pénétrait dans Agadès, capitale prestigieuse de l'Aïr. La scène fait un contraste saisissant avec l'entrée de René Caillié dans Tombouctou quoique les risques fussent sensiblement identiques. Certes le voyageur respectait les formes. Abd el Kerim venait du grand désert comme l'attestaient ses chaussures de Ghadamès et sa tunique noire passée sur son burnous blanc. Un bon fusil en bandoulière, il avançait, balancé sur son chameau, avec une sérénité parfaite vers la cité musulmane. Mais son escorte trop modeste, hétéroclite, mi-targuie, mi-noire, n'inspirait ni crainte ni respect. Pour comble, il ne se cachait pas d'être Kafir, un maudit. Et à voir cette carrure massive, cette lourde mâchoire de têtu que renforçait une barbe imposante, ces yeux tranquilles et doux qui ne se baissaient jamais les premiers, musulmans et idolâtres comprenaient vite qu'il était aussi irréductible qu'eux en fait de croyance. Une force de la nature. Le sultan d'Agadès endossa sur sa pourpre le burnous bleu, présent du chrétien. Le pacte d'amitié était scellé. Ce succès initial, essentiel, typique des qualités humaines du voyageur, en entraînera bien d'autres et contribuera largement à faire des voyages en Afrique du Dr Heinrich Barth "cette prodigieuse exploration, la mieux remplie, sans contredit, de toutes celles qu'a enfantées notre époque". (Vivien de Saint-Martin.)

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