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Hobbes (1588-1679), Le Léviathan, (1651), Deuxième partie : De la république, Chap. 17. « Des causes, de la génération et de la république ».

Publié le 07/12/2014

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hobbes

HOBBES« La seule façon d'ériger un tel pouvoir commun, qui puisse être capable de défendre les hommes de l'invasion des étrangers, et des torts qu'ils peuvent se faire les uns aux autres, et par là assurer leur sécurité de telle sorte que, par leur propre industrie et par les fruits de la terre, ils puissent se nourrir et vivre satisfaits, est de rassembler tout leur pouvoir et toute leur force sur un seul homme, ou sur une seule assemblée d'hommes, qui puisse réduire toutes leurs volontés, à la majorité des voix, à une seule volonté ; autant dire, désigner un homme, ou une assemblée d'hommes, pour tenir le rôle de leur personne ; et que chacun reconnaisse comme sien (qu'il reconnaisse être l'auteur de) tout ce que celui qui ainsi tient le rôle de sa personne fera, ou fera faire, dans ces choses qui concernent la paix et la sécurité communes ; que tous, en cela, soumettent leurs volontés d'individu à sa volonté, et leurs jugements à son jugement. C'est plus que consentir ou s'accorder : c'est une unité réelle de tous en une seule et même personne, réalisée par une convention de chacun avec chacun, de telle manière que c'est comme si chacun devait dire à chacun : J’autorise cet homme, ou cette assemblée d'hommes, j'abandonne mon droit de me gouverner à cet homme, ou à cette assemblée, à cette condition que tu lui abandonnes ton droit, et autorise toutes ses actions de la même manière. Cela fait, la multitude ainsi unie en une seule personne est appelée une RÉPUBLIQUE. « 

 

Hobbes (1588-1679), Le Léviathan, (1651), Deuxième partie : De la république, Chap. 17. « Des causes, de la génération et de la république «.

 

Comment sortir de l’état de nature pour accéder à l’état politique ? Qu’est-ce qui incite les hommes à vivre en société ? La sociabilité est-elle inhérente à la nature humaine ou le fuit de l’éducation ? Dans le Léviathan, la question se formule comme suit : comment des volontés conflictuelles peuvent-elles constituer une société harmonieuse ?  Par la médiation de l’hypothèse théorique de l’homme dans l’état de nature, Hobbes opère un retour à l’origine de l’humanité afin de dissocier ce qui est naturel de ce qui est culturel en l’homme. Cette approche de l’homme dans l’état de nature lui permettra de dégager de règles pour jauger l’homme dans l’état culturel. Cette grille de lecture se profile à travers le passage à étudier.

            Le problème auquel se heure Hobbes est de savoir comment l’homme peut passer de l’état de nature à l’état politique ou social. En effet, l’homme tel qu’il est décrit est un être violent et agressif à l’égard de ses semblables. Il est un être de passions et de raison, et en vertu de sa « liberté naturelle « il tend à vouloir tout posséder. Mais surtout, il est désirant, et le désir est désir l’autre, puissance du désir de l’autre d’où résulte la lutte perpétuelle entre les hommes. Le paradoxe est que tous les individus sont égaux dans l’état de nature, cette égalité est le fait qu’ils peuvent tous prétendre à la même possession des mêmes choses. Cette égalité provoque la lutte de tous contre tous en vue de leurs intérêts particuliers. Cette rivalité s’accentue par le désir de sécurité, ils s’agressent pour la préservation de leurs biens et de leur vie. Mais au sein même de ce mouvement conflictuel, ils désirent la paix, la tranquillité en vertu de la raison et non des passions. La peur de mourir les incite à vouloir sortir de l’état de nature pour accéder à un état de paix perpétuel. Aussi les hommes cherchent-ils la paix non seulement par intérêt mais aussi et surtout par le désir de l’autre sous le mode de l’échange, du langage, de la communication et du progrès. L’anthropologie hobbesienne pense la nature humaine sur fond de la rivalité des volontés et des désirs et sur la base de la persévérance de leur être ou crainte de la mort. Si les individus sont des êtres solitaires, entièrement libres dans les seules limites des lois de la nature, s’ils sont égaux n’ayant pas reçu le droit de commander comme le suggère Aristote, chacun est pourvu des mêmes droits naturels, de la prétention de désirer les mêmes choses, de raisonner en jugeant du rapport d’efficacité entre moyens à mettre en œuvres et la fin recherchée qui n’est autre que la conservation de la vie. Pour Hobbes, donc, l’homme primitif est mu par des passions fondamentales (désir, peur, besoin de sécurité) et par la raison naturelle en combinant moyens et fin. Or précisément par cette faculté de raison donnée par Dieu, l’individu s’aperçoit que son droit naturel et sa liberté se contredisent : s’il veut conserver son existence, alors il se doit de trouver un moyen efficace d’être en paix.

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« Comment sortir de l’état de nature pour accéder à l’état politique ? Qu’est-ce qui incite les hommes à vivre en société ? La sociabilité est -elle inhérente à la nature humaine ou le fuit de l’éducation ? Dans le Léviathan, la question se formule comme suit : comment des volontés conflictuelles peuvent -elles constituer une société harmonieuse ? Par la médiation de l ’hypot hèse théorique de l’homme dans l’état de nature , Hobbes opère un retour à l’origine de l’humanité afin de dissocier ce qui est naturel de ce qui est culturel en l’homme .

Cette approche de l’homme dans l’état de nature lui permettra de dégager de règles pour jauger l’homme dans l’état culturel.

Cette grille de lecture se profile à travers le passage à étudier.

Le problème auquel se heure Hobbes est de savoir comment l’hom me peut passer de l’état de nature à l’état politique ou social.

En effet, l’homme tel qu’il est décrit est un être violent et agressif à l’égard de ses semblables.

Il est un être de pas sions et de raison, et en vertu de sa « liberté na turelle » il tend à vouloir tout posséder.

Mais surtout, il est désirant, et le désir est désir l’autre, puissance du désir de l’autre d’où résulte la lutte perpétuelle entre les hommes.

Le paradoxe est que tous les individus sont égaux dans l’état de nature, cette égalité est le fait qu’ils peuvent tous pr étendre à la même possession des mêmes choses.

Cette égalité provoque la lutte de tous contre tous en vue de leurs intérêts particuliers.

Cette rivalité s’accentue par le désir de sécurité, ils s’ agressent pour la préservation de leurs biens et de leur vie.

Mais au sein même de ce mouvement conflictuel, ils désirent la paix, la tranquillité en vertu de la raison et non des passions.

La peu r de mourir les incite à vouloi r sortir de l’état de nature pour accéder à un état de pa ix perpétuel.

Aussi les hommes cherchent -ils la paix non seulement par intérêt mais aussi et surtout par le désir de l’autre sous le mode de l’échange, du langage , de la communication et du progrès.

L’anthropologie hobbesienne pense la nature humaine sur f ond de la rivalité des volontés et des désirs et sur la base de la persévérance de leur être ou crainte de la mort.

Si les individus sont des êtres solitaires, entièrement libres dans les seules limites des lois de la nature, s’ils sont égaux n’ayant pas r eçu le droit de commander comme le suggère Aristote, chacun est pourvu des mêmes droits naturels, de la prétention de désirer les mêmes choses, de raisonner en jugeant du rapport d’efficacité entre moyens à mettre en œuvres et la fin recherchée qui n’est autre que la conservation de la vie.

Pour Hobbes, donc, l’homme primitif est mu par des passions fondamentales (désir, peur, besoin de sécurité) et par la raison naturelle en combinant moyens et fin.

Or précisément par cette faculté de raison donnée par Dieu, l’individu s’aperçoit que son droit naturel et sa liberté se contredisent : s’il veut conserver son existence, alors il se doit de trouver un moyen efficace d’être en paix.

Il existe ainsi un e contradiction entre ses passions originaires asociales et la raison qui pousse à la coexistence.

Cette paix civile comme sécurité tant externe qu’interne pousse l’homme à vivre dans une société civile.

Il est entendu qu e cette approche n’est pas celle d’un historien ni celle d’un anthropologue.

L’état de nature e st une expérience de pensée, c’est -à -dire une hypothèse de lecture de l’homme présocial .

Dans cet état primitif, il apparaît comme toujours en conflit avec ses congénères.

Cet état est , dira Hobbes, « une guerre généralisée », l’homme est alors un loup pour l’homme.

« Homo homini lupus » écrira-t- il dans Du citoyen en précisant « certainement il est également vrai, et qu’un homme est un dieu à un autre homme, et qu’un homme est aussi un loup à un autre homme ».

Cette form ule si elle n’e st pas un néologisme hobbesien, est revendiquée à cette différence près que chez Hobbes l’homme pré-social n’est pas purement et uniquement un animal puisqu’il est capable d’industrie, d’artifice.

C’est dir e que l’homme naturel n’est pas foncièrement « méchant » comme l’aura remarqué aussi Machi avel.

Il ne faut donc pas prendre cette sentence au sens littéral, mais au sens métaphorique.

Reste que l’homme n’est pas uniquement un être désirant, il est aussi un être apeuré.

La peur est alors une affection qui l’incite à vouloir sortir de l’état de nature en faveur d’un état social pour se voir garantir la sécurité et la paix sociale.

Ce qui conduira le philosophe a posé que l’homme est un zoo politikon, un « ani mal politique » rep renant ce que pensait Aristote.

Mais Hobbes renverse la thèse aristotélicienne : ce n’est pas parce que l’homme est enclin en vertu du finalisme naturel à vivre en société qu’il est de fait sociable ; mais inversement parce qu’il n’est p as spontanément sociable ayant en sa nature des forces destructrices qu’il. »

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