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HOBBES : Éléments de la loi naturelle et politique; Du citoyen; Léviathan

Publié le 13/10/2013

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être absolu. La première objection concerne les consé­quences d'un tel pouvoir sur les conditions d'existence des hommes qui y sont soumis. En effet, conférer un pouvoir absolu aux rois, n'est-ce pas leur délier tota­lement les mains en leur donnant la liberté et les moyens de soumettre leurs sujets à une condition très misérable ? Qui les empêchera d'accomplir toutes espèces d'extorsions et de violences ? Mais, dès lors, où est cet avantage, si fortement souligné par Hobbes, du passage de l'état de nature à l'état civil ? A-t-on vraiment gagné quelque chose en substituant l'arbi­traire et la violence d'un seul à qui on ne peut résister à la violence de plusieurs contre lesquels il était pos­sible et légitime de se défendre ? A la conception du pouvoir absolu, l'objecteur anonyme oppose donc l'existence chez certains peuples d'une procédure solennelle par laquelle les princes prêtent serment de ne pas violer les lois.

L'objection est forte. La réponse est donc argu­mentée : elle comporte trois arguments. 1. Hobbes assume d'abord totalement sa conception du pouvoir absolu. Oui, l'État doit détenir un pouvoir absolu, parce que sans cela il ne disposerait pas des moyens nécessaires pour atteindre son but, à savoir assurer la défense et la protection des sujets.

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« HOBBES 303 cipale était en général assez éloignée de la recherche de la vérité.

Quelle était la teneur de sa philosophie? L'élabora­ tion de celle-ci se situe au point de rencontre d'un projet et d'une crise.

Le projet était considérable et, par certains aspects, comparable à ceux de quel­ ques-uns de ses grands contemporains.

Hobbes enten­ dait, en effet, entreprendre une reconstruction ration­ nelle de l'ensemble du savoir humain afin d'y introduire l'ordre, la certitude et la vérité.

Cette reconstruction rationnelle supposait une double démarche.

La première était analytique : elle visait à atteindre, par l'application d'une méthode résolutive, les concepts les plus universels et les termes les plus généraux, au-delà desquels la connaissance humaine ne pourrait remonter.

La seconde était synthétique : elle visait, par l'application d'une méthode composi­ tive, à retrouver ou à produire progréssivement, selon une déduction rigoureuse, toutes les connaissances auxquelles l'homme pourrait parvenir.

À la différence de Descartes, dont l'ambition était également de par­ venir à la connaissance déductive de toutes les choses que l'homme peut savoir, la spécificité du propos de Hobbes tenait, d'une part, à ce que les préoccupations linguistiques retrouvaient une place prépondérante et, d'autre part, au fait qu'il entendait réintroduire la politique dans le champ de la philosophie.

La crise était d'un autre ordre que le projet, mais tout aussi considérable que lui.

Il s'agissait du commencement de la guerre civile anglaise, dont Hobbes devait lui­ même écrire plus tard l'histoire dans un ouvrage inti­ tulé Béhémoth.

Les premières lignes de cet ouvrage soulignent suffisamment l'importance que cette crise eut pour le philosophe : « Si dans le temps comme dans l'espace il y avait des degrés de haut et de bas, je crois véritablement que le point le plus élevé dans le temps serait la période qui s'est écoulée entre les années 1640 et 1660.

Car celui qui, de cet endroit comme de la montagne du Diable, aurait considéré le monde et observé les actions des hommes, particuliè-. »

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