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Husserl: Le sens du monde

Publié le 27/03/2005

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De simples sciences de faits forment une simple humanité de fait... Dans la détresse de notre vie... cette science n'a rien à nous dire. Les questions qu'elle exclut par principe sont précisément les questions qui sont les plus brûlantes à notre époque malheureuse pour une humanité abandonnée aux bouleversements du destin : ce sont les questions qui portent sur le sens ou l'absence de sens de toute cette existence humaine... Ces questions atteignent finalement l'homme en tant que dans son comportement à l'égard de son environnement humain et extra-humain il se décide librement, en tant qu'il est libre... de donner à soi-même et de donner au monde ambiant une forme de raison. Or, sur la raison et la non-raison, sur nous-mêmes les hommes en tant que sujets de cette liberté, qu'est-ce donc que la science a à nous dire ? La simple science des corps manifestement n'a rien à nous dire, puisqu'elle fait abstraction de tout ce qui est subjectif. En ce qui concerne d'autre part les sciences de l'esprit, qui pourtant dans toutes leurs disciplines, particulières ou générales, traitent de l'homme dans son existence spirituelle, il se trouve, dit-on, que leur scientificité rigoureuse exige du chercheur qu'il mette scrupuleusement hors-circuit toute prise de position axiologique . Mais est-il possible que le Monde et l'être humain en lui aient véritablement un sens si les sciences ne laissent valoir comme vrai que ce qui est constatable dans une objectivité de ce type ? Husserl

QUESTIONNAIRE INDICATIF • Importance de la notation : « de simples sciences de faits forment une simple humanité de fait « ? • Qu'est-ce que « la science exclut par principe « ? — Selon quel principe ? — Pourquoi ? • Quelles questions sont exclues ? — Pourquoi ? • Cette exclusion atteint l'homme « en tant que « quoi ? Importance de cette notation dans l'économie de ce texte ? • Pourquoi (et « en tant que quoi «) « la simple science des corps n'a rien à nous dire « selon Husserl ? • Pourquoi « la scientificité rigoureuse « des « sciences de l'esprit « mettrait-elle « hors circuit toute prise de positions axiologique « ? — Importance du « dit-on « pour la compréhension de la position de Husserl ? • Pourquoi, selon Husserl, cela amène-t-il à se poser la question de savoir s'il est « possible que le monde et l'être humain aient véritablement un sens, si les sciences... «? — Ne pourrait-on objecter qu'il n'y va pas de la faute des « sciences « mais de ce qui « est « ? — Qu'objecterait à cela Husserl ? • Qu'est-ce que veut faire apparaître ici Husserl ? — Quel est l'enjeu de ce texte ?

 

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« ordre des idées 1) Idée centrale : Des sciences qui ne s'attachent qu'aux faits (les sciences positives) ne peuvent répondreaux questions essentielles et angoissantes qui se posent à l'homme. 2) Explicationa) Les sciences des corps (physique, biologie, etc.) ignorent tout ce qui est subjectif (qui appartient au sujeten tant que conscience).

Or, l'homme est avant tout un sujet conscient et libre, qui se donne et donne aumonde une « forme de raison », un sens, dont ces sciences ne se préoccupent pas.

b) Les sciences de l'esprit(psychologie) prétendent, au nom précisément de leur scientificité, exclure tout jugement de valeur (bien etmal).Elles ne peuvent donc pas non plus éclairer l'homme sur la valeur de ses actes. 3) Conclusion générale : de telles sciences ne se préoccupent pas du sens des choses.

Or c'est le sens oul'absence de sens de son existence qui importe le plus à l'homme. HUSSERL (Edmond).

Né à Prossnitz (Moravie) en 1859, mort à Fribourg-en-Brisgau en 1938. Il fit des études de mathématiques, fut le disciple de Franz Brentano et fut professeur à Halle en 1887, à G6ttingen,de 1906 à 1916, et à Fribourg-en-Brisgau de 1916 à 1933, date à laquelle il fut chassé de l'Université, en tantqu'israélite.

Il fit, en 1929, une série de conférences à la Sorbonne.

— Husserl combattit le psychologisme.

Leproblème de la connaissance n'est plus primordial ; dans l'ordre cognitif, c'est la perception qui domine, de mêmeque, dans l'ordre objectif, c'est le perçu.

Pour Husserl, « la philosophie est une science » ; elle doit être descriptive.Son but est une description exhaustive de l'existence.

— Le critère décisif de l'existence, c'est la présence d'unesignification à la conscience qui la vise.

La conscience est contemplation, intentionnalité et ouverture.

Elle existe«selon un mode d'être qui l'épuise dans la visée de l'autre qu'elle- même».

— La phénoménologie est une méthode :«Elle est un effort pour appréhender, à travers des événements et des s empiriques, des « essences », c'est-à-diredes significations idéales.

Celles-ci sont saisies directement par intuition à l'occasion d'exemples singuliers, étudiésen détail et d'une manière très concrète.

» (Lalande.) Cette méthode comporte deux caractéristiques : l'époché,c'est-à-dire la suspension du jugement, la mise entre parenthèses du problème de l'existence ou de l'inexistence deschoses, de l'existence substantielle du monde extérieur.

« Quand il neutralise le monde, le phénoménologues'aperçoit qu'il n'est pas placé « devant un pur néant ».

Son opération dégage une sphère nouvelle d'existence quepeut atteindre une expérience nouvelle, l'expérience transcendantale.

» (Husserl.) L'autre caractéristique est laréduction éïdétique, c'est-à-dire l'élimination des éléments empiriques du donné pour ramener à leurs pures essencesobjectives les phénomènes donnés à la conscience.

La réduction éïdétique est la substitution de la considérationdes essences à celle de l'expérience au sens usuel.

— La phénoménologie est aussi un système, et on la désigne dunom de phénoménologie transcendantale.« Elle cherche alors à mettre en lumière le principe ultime de toute réalité.Comme elle se place au point de vue de la signification, ce principe sera celui par lequel tout prend un sens, l'« egotranscendantal», extérieur au monde, mais tourné vers lui.

Ce sujet pur n'est d'ailleurs pas unique, car il appartient àla signification du monde de s'offrir à une pluralité de sujets.

L'objectivité du monde apparaît ainsi comme une «intersubjectivité transcendantale ».

La reconnaissance du domaine transcendantal et sa description demandentqu'onadopte une attitude difficile à prendre et très différente de l'attitude naturelle : le moment essentiel en est ce queHusserl désigne du nom de « réduction phénoménologique transcendantale ».

(G.

Berger.) — Dans la terminologiehusserlienne, le noème est l'objet visé par l'intention connaissante ; c'est le sens qui habite la réalité psychique ; lanoèse est l'acte de la conscience tourné vers l'objet ; c'est la réalité psychique concrète.

— Husserl, qui n'eutguère le temps d'achever l'élaboration complète de son système philosophique a eu une influence considérable surtoute la philosophie moderne.. »

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