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Husserl: science et histoire

Publié le 28/03/2005

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husserl
Les questions que la science exclut par principe sont précisément les questions qui sont les plus brûlantes à notre époque malheureuse pour une humanité abandonnée aux bouleversements du destin : ce sont les questions qui portent sur le sens ou l'absence de sens de toute existence humaine (...) La vérité scientifique, objective, est exclusivement la constatation de ce que le monde - qu'il s'agisse du monde physique ou du monde spirituel - est en fait. Mais est-il possible que le monde et l'être humain en lui aient véritablement un sens si les sciences ne laissent valoir comme vrai que ce qui est constatable dans une objectivité de ce type, si l'histoire n'a rien de plus à nous apprendre que le fait que toutes les formes du monde de l'esprit, toutes les règles de vie, tous les idéaux, toutes les normes qui donnèrent à chaque époque aux hommes leur tenue, se forment comme les ondes fugitives et comme elles à nouveau se défont, qu'il en a toujours été ainsi et qu'il en sera toujours ainsi, que toujours à nouveau la raison se changera en déraison et toujours les bienfaits en fléaux ? Husserl

QUESTIONNAIRE INDICATIF    • Qu'est-ce que « la science exclut par principe «?  — Selon quel principe ?  — Pourquoi ?  • Y a-t-il contradiction à écrire « la vérité scientifique,  objective « et « les sciences ne laissent valoir comme vrai que ce qui est constatable dans une objectivité de ce type « ?  • Pourquoi, selon Husserl, cela amène-t-il à se poser la question de savoir s'il est « possible que le monde et l'être humain aient véritablement un sens si les sciences... «?  — Ne pourrait-on objecter qu'il n'y va pas de la « faute « « des sciences « mais de « ce qui est « ?  — Qu'objecterait à cela Husserl ?  • Qu'est-ce que veut faire apparaître ici Husserl ?  — Quel est l'enjeu de ce texte ?  — Que pensez-vous de la position et de l'argumentation de Husserl ?  • En quoi ce texte a-t-il un intérêt philosophique ?

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« vérifiables d'expériences et d'autre part à des tautologies, c'est-à-dire à des énoncés logico-mathématiques,donc purement formels, qui ne disent rien sur les phénomènes mais définissent les lois des transformationsopérables sur eux.

Les problèmes « métaphysiques » sont des faux problèmes issus de l'inconsistance des «syntaxes grammaticales » des langages ordinaires.

Formulés selon la « syntaxe logique » de la science, ilsapparaissent dénués de sens et disparaissent d'eux-mêmes.

Dans cette perspective, la seule philosophiepossible est une logique de la science.

Mais on a pu objecter au néo-positivisme qu'il donnait à la science uncadre trop étroit.Ces exemples montrent qu'il existe bien des principes qui excluent certaines questions ou problèmes de lascience, mais que ces principes sont moins inhérents à la science elle-même qu'à certaines épistémologiesscientifiques qui reflètent des états ou étapes déterminés de la science.On peut même se demander si la vérité-scientifique se limite bien « à-la constatation de ce que le monde esten fait.

» En effet, les relations d'incertitude de Heisenberg montrent que, au niveau microphysique du moins,la réalité appréhendée est nécessairement dépendante de l'observateur, et elles contraignent à penser cetteréalité en termes de probabilité et de potentialité.

Ainsi la vérité scientifique n'est plus seulement uneconstatation d'un fait — il existe un animal, un être humain — mais aussi d'une probabilité — il est probablequ'existe ici un électron, un neutrino, il est probable qu'existent des particules sans masse, invisibles.

L'objetde la science — l'atome, l'onde lumineuse — prend alors un aspect de plus en plus fantomatique pour sedonner, à la limite, comme un pur système d'équations.

Il apparaît d'ailleurs que la vérité scientifique estessentiellement une théorie qui a été expérimentalement vérifiée et qui n'est valide que dans la mesure où denouvelles observations et expériences ne l'ont pas encore contredite.Ainsi la théorie de Newton a été vérité scientifique jusqu'à la découverte d'Einstein qui est pour le momentvérité et le restera jusqu'à la l'éventuelle découverte de X qui viendra infirmer sa théorie.

Nous pouvons doncaffirmer que la vérité scientifique n'est pas uniquement la constatation de ce que le monde est en fait.Ces quelques réflexions nous permettent de mieux aborder le problème du sens.

La question traditionnelle, dontse préoccupe ici Husserl, est de savoir comment peuvent se constituer les sciences humaines.

L'homme, eneffet, n'est pas un objet comme les autres, il est un sujet, une conscience productrice de sens.

Mais si l'onveut fonder l'étude de l'homme et de ses comportements de manière rigoureusement scientifique, ne devra-t-on pas, en prenant modèle sur les sciences de la nature, le considérer comme un simple objet, et les faitshumains comme des choses, selon la célèbre formule de Durkheim ? Et si l'on accepte de considérer le sens del'homme et de ses actes, ne faillira-t-on pas à l'objectivité scientifique ? N'introduira-t-on pas une rupture radicale entre science de l'homme et science de la nature ? La science historique, parexemple, devra-t-elle se borner à établir une succession de faits, ou bien s'efforcera-t-elle de dégager le sensde l'histoire des hommes ? En réalité, ce que nous avons dit plus haut de la vérité scientifique nous faitentrevoir que la distinction, établie par Dilthey, entre l'explication, qui recherche le mécanisme desphénomènes, et la compréhension, qui recherche leur sens, n'est pas susceptible d'opposer radicalement lessciences physiques aux sciences humaines, puisqu'il nous est apparu qu'au sein même des sciences de lamatière il n'existait pas de pure objectivité, mais que toute constatation était une interprétation.

Ceci ne veutpas dire bien sûr qu'il revienne au physicien ou à l'astronome de se prononcer sur le sens de l'Univers.Cependant, même si les sciences de la nature excluent les questions portant sur le sens des choses, elles enabordent certaines qui sont d'une importance capitale pour notre représentation du monde et de nous-mêmes,et qui comme telles ont toujours préoccupé les philosophes.

Par exemple : « L'Univers est-il éternel ? ».

Mais sila réponse des philosophes a dépendu de considérations ontologiques, voire religieuses, celle des scientifiquesdépend de la masse d'une particule élémentaire, le neutrino.

Les problèmes scientifiques se distinguent ainsides problèmes métaphysiques par les méthodes utilisées et la délimitation des questions plus que par le fondlui-même.

Il est donc possible d'envisager que la science aborde des questions « métaphysiques » qui seraientparmi « les plus brûlantes à notre époque malheureuse » — car incertaine sur ses choix et en conflit avec sesdevoirs — « pour une humanité abandonnée aux bouleversements du destin.

» HUSSERL (Edmond).

Né à Prossnitz (Moravie) en 1859, mort à Fribourg-en-Brisgau en 1938. Il fit des études de mathématiques, fut le disciple de Franz Brentano et fut professeur à Halle en 1887, à G6ttingen,de 1906 à 1916, et à Fribourg-en-Brisgau de 1916 à 1933, date à laquelle il fut chassé de l'Université, en tantqu'israélite.

Il fit, en 1929, une série de conférences à la Sorbonne.

— Husserl combattit le psychologisme.

Leproblème de la connaissance n'est plus primordial ; dans l'ordre cognitif, c'est la perception qui domine, de mêmeque, dans l'ordre objectif, c'est le perçu.

Pour Husserl, « la philosophie est une science » ; elle doit être descriptive.Son but est une description exhaustive de l'existence.

— Le critère décisif de l'existence, c'est la présence d'unesignification à la conscience qui la vise.

La conscience est contemplation, intentionnalité et ouverture.

Elle existe«selon un mode d'être qui l'épuise dans la visée de l'autre qu'elle- même».

— La phénoménologie est une méthode :«. »

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