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Imaginer, est-ce seulement nier la réalité ?

Publié le 22/03/2015

Extrait du document

On portera attention particulièrement au jeu et aux diverses espèces de la fiction (du roman à l'utopie).
 
On remarquera dans le libellé du sujet l'adverbe «seulement« dont on a fait abstraction jusqu'ici.
 
Le problème n'est pas de savoir si imaginer, c'est ou ce n'est pas nier la réalité, mais de savoir si c'est seulement la nier.
 
On pose donc comme allant de soi --- il n'y a pas lieu d'en discuter --- qu'imaginer c'est toujours nier la réalité, mais pas seulement ou pas absolument.
 
problème posé est donc : étant entendu qu'imaginer c'est nier la réalité, est-ce là le tout de l'acte d'imaginer ou une partie seulement?
 
On est donc invité à considérer l'imagination comme comportant, au regard de la réalité, une dimension positive.
 
Envisager une chose comme possible, c'est envisager qu'elle puisse également ne pas être.
 
Il semble bien difficile de nier que ce qui est, est ; dire : «la réalité n'est pas«, c'est une contradiction.
 
En revanche, il est possible de nier que ce qui nous paraît être soit effectivement ; il est possible de nier que le simple fait de l'existence d'une chose nous assure de l'impossibilité pour elle d'être autrement.
 
Dans le premier cas, la conduite est fondée sur le sentiment que certaines règles et certaines valeurs s'imposent à nous, qu'elles sont présentes dans la réalité même à laquelle nous avons affaire et s'imposent avec l'évidence des choses.
 
Dans le second cas on dissocie réalité et valeur, lois naturelles et règles convenues et on considère que c'est toujours librement qu'on donne telle valeur à une chose et qu'on adopte telle règle.
 
nie pas toute réalité, mais seulement la réalité qui s'offre immédiatement à l'observation, à travers la particularité des individus et le hasard des situations.
 

« Dissertations 51 problème posé est donc : étant entendu qu'imaginer c'est nier la réalité, est­ ce là le tout de l'acte d'imaginer ou une partie seulement ? On est donc invité à considérer l'imagination comme comportant, au regard de la réalité, une dimension positive.

II -Subsiste une difficulté : en quel sens faut-il entendre le terme de « nier » ? On l'a pris jusqu'ici en un sens lâche, comme un synonyme de «ne pas prendre en compte», «être incapable d'admettre», «refuser».

Or une négation n'est pas la même chose qu'un refus ou qu'un aveuglement.

Nier est une opération consciente du jugement.

Elle consiste généralement à refuser son assentiment à une proposition (et non pas à décliner l'offre d'une chose ou à ne pas vouloir s'engager dans une action).

Nier une proposition, c'est la tenir pour fausse.

Ainsi, on peut nier la réalité de quelque fait qu'on estime controuvé ou nier l'idée que quelqu'un se forme d'un fait.

La négation intervient aussi dans l'idée de possible.

Envisager une chose comme possible, c'est envisager qu'elle puisse également ne pas être.

Par exemple si j'affirme comme possible qu'il fera beau demain, je suppose qu'il est également possible qu'il ne fasse pas beau.

Quel sens peut avoir alors l'expression « nier la réalité » ? Il semble bien difficile de nier que ce qui est, est ; dire : « la réalité n'est pas », c'est une contradiction.

En revanche, il est possible de nier que ce qui nous paraît être soit effectivement ; il est possible de nier que le simple fait de l'existence d'une chose nous assure de l'impossibilité pour elle d'être autrement.

(On répute souvent chimériques certains projets en se contentant de leur objecter la réalité présente.

Ce n'est pas une objection recevable, car la réalité peut changer et être changée, du moins sous certains de ses aspects.) Imaginer ce pourra être alors non pas nier, absolument, la réalité, mais nier que ce qui s'impose à nous comme réel le soit effectivement, ou nier que la réalité se réduise à ce qu'elle est présentement.

La négation porte sur la réalité telle que nous la croyons être, non sur la réalité même.

III -Une analyse un peu plus serrée de ces idées pourrait être appuyée par la lecture de Sartre.

Dans L'imaginaire, mais aussi dans L'Être et le Néant, il montre que l'esprit de sérieux nous conduit à croire que la réalité se réduit à un ensemble de faits et de choses qui ne sauraient être autrement qu'ils ne sont et dont la nature nous dicterait notre conduite.

Nous sommes enclin à penser que, de l'imagination qui nous détourne d'une réalité ainsi comprise, nous sommes seulement des victimes.

Sartre considère au. »

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