Devoir de Philosophie

Inhumanité de l'humain ?

Publié le 13/09/2018

Extrait du document

Toujours pour montrer que l’acte rend humain, soulignons qui l’humanité n’est pas une entité statique, que n’évolue pas. Au contraire, Pascal nous dit, dans Les Pensées, qu’il faut considérer l’humanité << comme un même homme qui toujours survit et toujours apprend ». De là, on peut affirmer que l’action d’un homme peut servir d’exemple à d’autres hommes en défiant le temps. L’acte, comme l’humanité, est intemporel. Ainsi, Che Guevara, mort il y a près de trente ans, n’incarne-t-il pas, pour la jeunesse actuelle, un idéal révolutionnaire toujours existant 7 ? 7. Ex. assez judicieux

 

On a donc vu que l’acte, au-delà du fait qu’il est un caractère typiquement humain, est un des éléments constitutifs essentiels de l’humain, qu’il est l’affirmation incontestable de sa raison et de sa liberté.

 

Par conséquent, comment peut-on dire qu’un acte est inhumain ? Cela reviendrait à nier l’essence de l’acte, et de l’homme ! Mais n’est-ce pas justement là que se situe tout le problème ?

 

Nous avons vu que l’acte est indissociable de son sujet. Dire qu’un acte est inhumain reviendrait incontestablement à dire que l’actant, c’est-à-dire celui qui agit, est inhumain : curieux paradoxe qu’un homme inhumain ! En réalité, nul n’oserait affirmer qu’il s’agit à proprement parler de critères biologiques : l’homme biologique demeure.

 

Ici, il s’agit bien de considérer << humain » dans son sens déjà vu plus haut d’entité métaphysique et morale.

 

Dans ces conditions, on peut dire qu’un acte est inhumain dans la mesure où il va affirmer la négation complète de l’humanité. En effet, quel curieux

« roger sur des termes qui apparaissent bien anodins.

En effet, le mot « inhumain » est passé dans notre langage courant en perdant toute sa force.

On parlera aujourd'hui d'un acte inhumain pour évoquer un fait violent, horrible mais sans réellement percevoir les enjeux d'un tel jugement qui implique une mise à l'éc art 4, une véritable exclusion hors de 4.

Oui l'en tité humaine, comme en témoigne le privatif in.

Une fois ce point éclairci, il paraît moins évident d'a ffirmer qu'un acte est inhumain.

On pourrait même dire que l'acte est forcément et nécessairement humain.

En réalité, l'acte (du latin agere, actum) est le monopole de l'homme.

A contrario, l'animal n' agit pas, il réagit et la nuance est fondamentale car il réagit à un stimulus.

Dans le cas de l'animal, il s'a git donc d'instinct : les stimuli le font agir : il est passif 5• L'acte, au contraire , répond à une volonté 5.

Bonne distinction consciente.

Je peux, en toute liberté, choisir de ne pas agir.

L'homme agit en réponse à une problématique auparavant analysée par la raison.

C'est ce que montre Bergson à propos de la fabrication d'un ob jet (qui est un acte) dans l'Évolution créatrice.

Si l'acte est, dans son essence, précédé de raison, alors on peut dire qu'il n'y a pas d' actes inhumains.

Mais plus encore, on peut considérer que l'acte est l'essence de l'humain, qu'il permet de le révé­ ler non en tant qu'entité biologique, mais en tant qu 'entité métaphysique : c'e st l'humanité au sens ou l' entendent Kant dans l'Idée d'une histoire uni­ verselle au point de vue cosmo politique et Condor­ cet dans l'Esquisse d'un tableau des progrès de l' esp rit humain.

L'acte permet à l'homme d'exis­ ter, et par là, de réaliser son essence.

Or le fait d' exister, plus que de vivre, est typiquement une caractéristique humaine.

Ces thèses sont celles des philosophies de l'action qu'incarnent J.-P.

Sartre dans L'exis tentialisme est un humanisme et Mal­ raux à travers son œuvre et notamment dans L'Es­ poir et La Condition humaine 6• En outre, nous dit Aristote, « l'homme est un animal politique » ce qui signifie qu'il vit en 6.

On pourrait être plus explicite. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles