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JOHN LOCKE [PHILOSOPHIE-POLITIQUE-PÉDAGOGIE]

Publié le 01/03/2011

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locke

   Né près de Bristol, John Locke fut étudiant en médecine, puis secrétaire politique de divers hommes d'Etat, particulièrement du comte de Shaftesbury, et fit de nombreux séjours à l'étranger. A trente-huit ans, rien n'annonçait encore sa vocation philosophique. Ce fut seulement dans l'hiver 1670-1671 que ses pensées prirent un cours inattendu et que naquit l'idée de son grand ouvrage : Essai sur l'entendement humain qui parut en 1690. Il est également l'auteur d'un Essai sur la tolérance et de Pensées sur l'éducation.    Locke représente la réaction contre Descartes, contre la doctrine de la raison innée et toute-puissante. Il se propose de mesurer exactement les forces de l'esprit humain de façon à lui épargner les recherches qui le dépassent. Pour y arriver, il va décrire la formation de nos idées, montrer qu'elles ont toutes pour source l'expérience, et constituer l'empirisme en face du rationalisme cartésien. L'essentiel de cette doctrine est donc sa théorie de la connaissance.

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« conscience toute passive, il y a maintenant introduction d'une puissance : l'entendement. Son intervention sur les idées se fait selon deux modes : il considère séparément les idées données comme nonséparées, et c'est P « abstraction » ; il combine certaines idées que l'expérience présente toujours séparées, etc'est l' « association des idées ». A la suite des opérations de l'entendement, nous avons des idées complexes de trois types : des idées de modes(abstractions de qualités, comme beauté, ou nombre), des idées de substances (abstractions d'espèces, commel'homme, l'animal), des idées de relations (perceptions de comparaison : la ressemblance, la causalité). la connaissance proprement dite Par-dessus le tout, Locke admet l'existence de la raison, activité qui permet de tirer les conséquences qui sontimpliquées dans les connaissances que nous avons déjà.

Il distingue dans l'exercice de la raison quatre moments,désignés dans le texte suivant : « Le premier et le plus important consiste à découvrir des preuves ; le second à les ranger régulièrement, et dans unordre clair et convenable qui fasse voir nettement la connexion et la force de ces preuves ; le troisième, àapercevoir leur connexion dans chaque partie de la déduction ; et le quatrième, à tirer une juste conclusion du tout.On peut observer ces différents degrés dans toutes les démonstrations mathématiques, car autre chose estd'apercevoir la connexion de chaque partie (rôle de l'entendement) à mesure que la déduction est faite par uneautre personne, et autre chose d'apercevoir la dépendance que la conclusion a avec toutes les parties de ladémonstration, autre chose de faire voir une démonstration par soi-même d'une manière claire et distincte, etencore une chose différente de ces trois-là, d'avoir trouvé le premier ces moyens termes ou ces preuves dont ladémonstration est composée » (Locke, Essai...

IV, 17). La raison tirant alors les conséquences de tout ce qui a été dit, est capable de démontrer : l'existence du mondeextérieur et l'existence de Dieu. Locke est empiriste puisqu'il admet comme source de notre connaissance seulement les sens et l'expérience.Rappelons-nous qu'il a commencé par nier les idées innées de Descartes.

Cependant Locke est loin de l'empirismeabsolu : il reconnaît à l'homme la Raison qui permet de dépasser le domaine de l'expérience.

Il prétend seulementque dans cet au-delà de l'expérience, nous pouvons connaître l'existence d'autres êtres, mais non leur nature ni leuressence. De Locke naîtront deux tendances : l'idéalisme qu'illustrera Berkeley et qui, conservant cette critique de l'objectivitéde nos sensations, niera l'existence de toute matière ; l'empirisme absolu avec Hume et Condillac qui se passerontde cette raison mystérieuse réintroduite in fine par Locke. les idées politiques Partant de l'idée, courante à l'époque, que l'institution sociale naît d'un pacte ou d'un contrat, Locke (dans Sur legouvernement civil) cherche ce qu'était l'homme à l'état de nature.

Celui-ci ne lui paraît pas caractérisé par la loi duplus fort ni par une conscience morale a priori ; il est la libre disposition de soi, la spontanéité et le libre exercice dela raison. Esquissant la théorie du libéralisme politique, Locke montre que le pacte social ne peut en aucun cas retirer touteliberté et toute disposition de soi ou de son avoir, au citoyen.

Celui-ci délègue temporairement une partie de sapuissance souveraine à l'Etat, qui se trouve donc limité dans ses prétentions par les droits naturels des individus. De là des positions politiques précises : la condamnation de l'esclavage, la condamnation de la monarchie absolue etde tout despotisme, la proclamation du droit de révolte, la recommandation d'un corps législatif (Parlement) élu parles membres du corps social pour une durée limitée, l'exécutif étant confié au roi qui n'aura pas de pouvoir législatif,notion de la séparation des pouvoirs politiques qu'il formule tout à fait clairement, enfin une glorification de latolérance.

Il apportait du même coup une justification et une doctrine à la révolution anglaise de 1688. les idées pédagogiques A l'occasion de conseils demandés à Locke par Edouard Clarke pour l'éducation de son fils, Quelques pensées surl'éducation (1693) nous donnent les idées de notre auteur en fait de pédagogie.

Prenant la suite de Montaigne etannonçant Rousseau, Locke s'oppose à l'éduca-tion-bourrage encyclopédique que la Renaissance et l'humanismeavaient mise en honneur.

Pour lui, il s'agit de développer le jugement, l'intelligence et la méthode, non d'entasserdes connaissances dans la mémoire.

L'éducateur ne cherchera pas à asservir mais à libérer, pas à instruire mais àéveiller.

L'enseignement sera donc concret, vivant, joyeux, fondé sur l'observation et la découverte personnelle,évitant les longs apprentissages de langues mortes et de textes sans rapport avec la vie.

A cela s'ajoute unentraînement physique rude, culture physique, entraînement à la fatigue, à la résistance aux douleurs et aux chocs. Ainsi se développeront de concert l'indépendance personnelle, la conscience personnelle, la virilité, le sentiment dela dignité et la maîtrise de soi.

L'éveil simultané et harmonieux de l'indépendance d'esprit et de la discipline doit être. »

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