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Kant: Conscience et raison

Publié le 10/01/2004

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Tout homme a une conscience et se trouve observé, menacé, de manière générale tenu en respect (respect lié à la crainte) par un juge intérieur et cette puissance qui veille en lui sur les lois n'est pas quelque chose de forgé (arbitrairement) par lui-même, mais elle est inhérente à son être. Elle le suit comme son ombre quand il pense lui échapper. Il peut sans doute par des plaisirs ou des distractions s'étourdir ou s'endormir, mais il ne saurait éviter parfois de revenir à soi ou de se réveiller, dès lors qu'il en perçoit la voix terrible. Il est bien possible à l'homme de tomber dans la plus extrême abjection où il ne se soucie plus de cette voix, mais il ne peut jamais éviter de l' entendre.

Dans ce texte, Kant énonce un constat, celui qu'il appelle ailleurs le "fait de la raison". Ce constat est celui de la présence en tout homme sans exception de la "conscience morale", qui n'est autre en réalité, que la rationalité dans son usage pratique.    Tout homme étant essentiellement un être de raison, aucun homme n'est "étranger" à l'injonction morale et à son exigence d'universalité (impératif catégorique).    Mais dans la suite du texte, Kant prévient l'objection qui pourrait être faite à ce constat : l'homme manifeste sans cesse son égoïsme radical.    Comment croire alors que tout homme connaisse les injonctions de la raison pratique (morale) ? Kant souligne que l'on peut à la fois connaître son devoir, et y rester sourd ou ne pas s'en soucier.    Mais il estime également que cette "négligence morale" ne peut avoir lieu que dans l'inquiétude et l'oubli de soi.  

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« s'affranchir (sans que ce désir soit pour autant, selon Kant, légitime). La question est donc plutôt de savoir si cet affranchissement est "praticable", dans l'hypothèse où il seraitsouhaitable. Le texte de Kant montre bien comment il est possible de se libérer, ponctuellement et partiellement, de la voixintransigeante de la conscience, ou plutôt de sa vivacité : je peux en étouffer les échos, je peux ne pas m'en"soucier", mais je ne peux pas cesser de "l'entendre". C'est qu'en effet, je ne suis homme qu'autant que je possède une conscience de moi-même, donc une faculté deréfléchir et de critiquer mes actes, impliquant la nécessité d'en répondre, c'est-à-dire le fait même de maresponsabilité. C'est là ce que Rousseau nomme la conscience, "ce principe inné de justice et de vertu" sur lequel nous jugeons,malgré nos propres maximes, nos actions et celles des autres. Et puisque la présence de la conscience est la condition même de l'humanité, le divertissement ne peut m'endétourner définitivement, sauf à renoncer à mon humanité. Mais cela même, sauf événement pathologique radical, est-il en mon pouvoir ? Suis-je libre de cesser d'être unhomme ? III - LES REFERENCES UTILES. PLATON, La République, Livre II. ROUSSEAU, Emile, "La profession de foi du vicaire savoyard". KANT, Critique de la Raison pratique. IV - LES FAUSSES PISTES. Un contresens peut être fait sur le texte : croire que Kant plaide en faveur d'un affranchissement du devoir au nomde l'exigence du bonheur. Il est conseillé d'apercevoir que la "conscience" n'est autre que la "raison pratique".

Evitez les développementsrelativistes sur le caractère arbitraire et subjectif de la morale. KANT (Emmanuel). Né et mort à Königsberg (1724-1804).

Fils d'un sellier d'origine écossaise, il fit ses études à l'Université de Königsberg, et s'intéressa davantage à la physique et à la philosophie qu'à la théologie.

En 1755, ilest privat-dozent de l'Université de sa ville natale, puis il est nommé professeur extraordinaire de mathématiques etde philosophie.

En 1770, il devient titulaire de la chaire de logique et de métaphysique.

Il vécut dans une demi-retraite pendant onze ans ; puis, commença la publication de ses grands livres, les trois Critiques.

La Révolutionfrançaise l'enthousiasma, et l'on raconte qu'il ne se détournait de sa promenade, minutieusement réglée, que pouren aller apprendre les nouvelles.

Il fut, en 1793, réprimandé par Frédéric-Guillaume II pour deux ouvrages sur lapolitique et la religion.

A la mort du Roi, il reprit sa plume et dévoila l'affaire.

Kant mourut le 12 février 1804, aprèsune très longue agonie.

— A ses débuts, Kant fut un disciple de Leibniz et de Wolff.

Il considère la science commeun fait, dont la possibilité, plus que l'existence, doit nous préoccuper.

La lecture de Rousseau lui fait aussiconsidérer la moralité comme un fait.

Nous retrouvons, en conclusion du système kantien, comme postulats, lescroyances dont Kant a ruiné la valeur dogmatique.

Lui-même a défini son entreprise ainsi : « J'ai remplacé le savoirpar la foi.

» — Le monde sensible est seul donné à notre expérience et à notre connaissance : ce sont les faits, lesdonnées de la sensation.

Le monde intelligible est une« illusion théorique».

Le pouvoir de la raison pure est illusoire.Les principes de l'entendement pur ne sont pas applicables aux noumènes, mais seulement aux phénomènes ; c'estla dialectique transcendante.

La raison doit reconnaître ses propres limites ; limiter la raison, c'est réaliser son. »

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