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KANT et la vérité de nos jugements.

Publié le 15/09/2014

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Dégagez l'intérêt philosophique de ce texte en procédant à son étude ordonnée.

 

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L'égoïste logique ne tient pas pour nécessaire de vérifier son juge­ment d'après l'entendement d'autrui, comme s'il n'avait aucun besoin de cette pierre de touche. Il est cependant si certain que ce moyen nous est indispensable pour nous assurer de la vérité de notre jugement que c'est là, peut-être, la raison majeure de l'in­sistance à réclamer, dans le public cultivé, la liberté de la presse; Si cette liberté nous est refusée, on nous retire en même temps un moyen important d'éprouver l'exactitude de nos propres juge­ments, et nous sommes à la merci de l'erreur. Qu'on ne dise pas que la mathématique du moins a le privilège de se prononcer à partir de sa propre souveraineté. Si dans le jugement de l'arpen­teur, il n'y avait pas eu au préalable perception d'une coïncidence générale avec le jugement de ceux qui se consacraient à cette tâ­che avec talent et application, la mathématique n'aurait pas échappé à la crainte de tomber, ici ou là, dans l'erreur. Il y a éga­lement des cas où nous ne faisons pas même confiance au juge­ment de nos propres sens : par exemple, un tintement s'est-il pro­duit dans nos seules oreilles, ou avons nous entendu une cloche qu'on a réellement tirée ? Nous trouvons nécessaire d'interroger les autres pour savoir s'ils ne sont pas du même avis.

KANT

Pierre de touche : moyen de s'assurer de la valeur de quelque chose.

L'argumentation consiste à présenter trois exemples, chacun trai­tant d'un domaine. Le premier traite de l'opinion politique et souli­gne la signification de la liberté de la presse. Quelle en est l'impor­tance ? Si ce n'est qu'elle permet de "nous assurer de la vérité de notre jugement" par la comparaison de notre jugement avec celui des autres. A première vue on comprend mal ce rapprochement si cette liberté consiste à pouvoir interpréter les événements et à exprimer des 

kant

« Mettre en lumière l'articulation logique des idées en les ex­ pliquant.

L'auteur énonce d'abord l'idée qu'il veut réfuter.

"L'égoïste logique", c'est-à-dire l'homme qui croit en la validité suffisante de la logique pour garantir la vérité de ses jugements, n'a pas recours au jugement d'autrui pour vérifier la vérité de ses propres jugements.

Cela ne lui paraît pas nécessaire.

Il convient d'expliquer le sens des mots.

Un jugement est la liaison de deux concepts par laquelle quelque chose est affirmé ou nié.

Quand un jugement peut-il être déclaré vrai ? On peut se référer à la définition classique : est vrai le jugement qui af­ firme ce qui est réel, la vérité étant la correspondance entre ce qui est pensé et le réel.

La question se pose de savoir comment être sûr de la vérité d'un jugement.

Contrairement à "l'égoïste logique", Kant affirme qu'autrui est la "pierre de touche" c'est-à-dire le moyen dont on ne peut se passer pour vérifier cette vérité.

L'argumentation consiste à présenter trois exemples, chacun trai­ tant d'un domaine.

Le premier traite de l'opinion politique et souli­ gne la signification de la liberté de la presse.

Quelle en est l'impor­ tance? Si ce n'est qu'elle permet de "nous assurer de la vérité de notre jugement" par la comparaison de notre jugement avec celui des autres.

A première vue on comprend mal ce rapprochement si cette liberté consiste à pouvoir interpréter les événements et à exprimer des juge­ ments de valeur sur les décisions politiques.

Y a-t-il à ce niveau des jugements vrais et risque d'erreur? Il semble qu'il faille limiter cette liberté à la recherche d'informations sur les événements et à leur dif­ fusion pour que le texte ait un sens.

Alors en effet, une information détaillée est nécessaire pour formuler un jugement exact et éviter l'erreur.

Kant renforce son argument en prenant l'hypothèse de l'ab­ sence de liberté de la presse.

Dans ce cas, on le comprend, nous n'aurions aucune référence pour nous affirmer; ou alors, ce qui serait pire, notre jugement serait éclairé par les seules informations offi­ cielles émanant du pouvoir et serait de cette manière aveugle.

Le deuxième exemple traite de la vérité mathématique et est en­ core surprenant.

En effet, qu'est-ce qui fait qu'une démonstration ma­ thématique est vraie? Si ce n'est qu'à partir de postulats ou axiomes on applique strictement les règles logiques de la déduction.

En ce sens cette science semble jouir d'un privilège : la rigueur logique suffirait à garantir sa vérité, ce que traduit Kant par le mot "souveraineté'', et 27. »

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