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Kant: Fondation de la métaphysique des Moeurs

Publié le 26/05/2010

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Texte :   « Mais quelle peut être enfin cette loi dont la représentation doit déterminer la volonté par elle seule et indépendamment de la considération de l'effet attendu, pour que la volonté puisse être appelée bonne absolument et sans restriction ? Puisque j'ai écarté de la volonté toutes les impulsions qu'elle pourrait trouver dans l'espérance de ce que promettrait l'exécution d'une loi, il ne reste plus que la légitimité universelle des actions en général qui puisse lui servir de principe, c'est-à-dire que je dois toujours agir de telle sorte que je puisse vouloir que ma maxime devienne une loi universelle. Le seul principe qui dirige ici et doive diriger la volonté, si le devoir n'est pas un concept chimérique et un mot vide de sens, c'est donc cette simple conformité de l'action à une loi universelle (et non à une loi particulière applicable à certaines actions). Le sens commun se montre parfaitement d'accord avec nous sur ce point dans ses jugements pratiques, et il a toujours ce principe devant les yeux «.

 Kant recherche dans la Fondation de la métaphysique des Mœurs un principe universel et nécessaire de la morale. Il lui faut donc éliminer tout ce qui est contingent et particulier. Le premier concept qu’il a déterminé est celui d’une bonne volonté: une bonne volonté est un bien universel et non pas un bien particulier comme le sont les autres biens; et elle est un bien nécessaire et non pas un bien contingent comme les autres buts de la faculté de désirer. Il faut alors découvrir le principe même de la bonne volonté. Pour ce faire, Kant fait intervenir un second concept, celui du devoir. Agir moralement, c’est vouloir le devoir, c’est-à-dire agir en ayant comme seule intention d’agir par devoir et parce que c’est le devoir. Ainsi la question dirigeant la morale est bien « que dois-je faire ? «. Le texte s’organise alors en trois moments logiques : la mise en exergue de la sainteté de la volonté bonne et autonome (1ère partie : du début du texte à « appelée bonne absolument et sans restriction ? «), la formulation de l’impératif catégorique (de « Puisque j'ai écarté de la volonté toutes les impulsions « à « agir de telle sorte que je puisse vouloir que ma maxime devienne une loi universelle «) et enfin la mise en lumière du rôle du devoir (de « Le seul principe qui dirige ici et doive diriger la volonté « à la fin de l’extrait). C’est suivant ces trois moments que nous entendons rendre compte du texte.

 

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« pas être morale puisque cet élément est, par définition, particulier et contingent.

Puisque Kant cherche un principeuniversel de la bonne volonté (pour qu'une volonté soit universellement bonne), celui-ci ne se trouve que dans laraison elle-même.

Pour être moral, l'homme doit suivre la raison, ou soumettre sa volonté à la raison.

Il ne doit pasl'abandonner aux inclinations sensibles.

C'est-à-dire ce qui serait hétéronomique.

Kant distingue la volonté bonne,pure et autonome, de la simple bonne volonté de faire le bien qui n'est qu'une intention velléitaire non accompagnéede réels efforts pour réaliser de manière effective le bien dans le monde.

La volonté bonne est en fait tout lecontraire de cette bonne volonté faible, paresseuse et donc dépourvue d'effets ; a fortiori pour une volonté absolument bonne, c'est-à-dire sainte.

Cependant il faut bien comprendre qu'une volonté est bonneindépendamment de ses résultats effectifs car ce n'est pas au résultat que l'on juge de la moralité d'un acte.

Il fautdonc articuler nécessairement le « vouloir » et le « pouvoir » ou du moins de le tenter car on ne peut condamnerl'impuissance physique qui nous empêche d'atteindre notre but.

Ainsi les Fondements de la Métaphysique des mœurs louent-ils la volonté bonne définie comme non pas quelque chose comme un simple vœu, mais comme l'appel à tous les moyens dont nous pouvons disposer. Toute intention pour être morale doit être tournée vers l'effectuation de l'acte dans le monde.

Sans cette attention à sa propre réalisation elle ne vaut rien.

Une volonté quine serait que formellement bonne n'a donc pour Kant aucune valeur. c) Ce qui est ici dégagé par Kant est le principe même de l'autonomie de la volonté.

C'est lui qui, en dernier ressort,permet de comprendre la possibilité de l'impératif catégorique et de voir le lien, la synthèse, qui réunit a priori la loimorale et la volonté.

En effet, c'est la volonté qui s'impose d'elle-même la loi morale comme loi de la liberté.

Dès lorsque son contenu même est l'humanité comme fin en soi, donc la personnalité libre de l'être raisonnable, la loi moralen'apparaît plus comme une contrainte arbitraire venant brimer la volonté, notamment sainte, mais au contrairecomme la loi de liberté.

Par conséquent, le moyen que nous avons de savoir si la maxime de notre action est morale,donc si notre action sera elle-même morale, consiste à examiner si cette maxime peut être érigée en loi universellede la volonté ; c'est-à-dire si elle rend compte de la liberté du sujet agissant, donc d'une liberté comprise commeautonomie de la volonté, en tant qu'obéissance de la volonté à sa propre loi.

Et Puisque la moralité est le rapportdes actions à l'autonomie de la volonté, on peut en déduire qu'une volonté sainte est celle dont les maximess'accordent avec les lois de l'autonomie.

Or l'autonomie de la volonté est le principe suprême de la moralité, c'est-à-dire que l'autonomie de la volonté est l'unique principe de toutes les lois morales et des devoirs conformes à ces loi ;et soumission totale à la loi morale.

Ainsi, une volonté qui s'accorderait inconditionnellement à la morale, donc àl'impératif catégorique, suivrait nécessairement la loi de l'autonomie que l'on peut définir comme l'indépendancerelativement aux penchants et aux inclinations, et pourrait être dite, semble-t-il, « sainte ».

Autrement dit, unevolonté sainte serait une volonté absolument bonne, et ne pourra avoir de réalité effective que dans l'action.

Transition : La volonté a été définie comme le pouvoir d'agir d'après des fins ou des principes d'action que l'on se représente.

Or,parmi les principes d'après lesquels la volonté agit, on peut distinguer ceux qui déterminent une volonté particulière,c'est-à-dire les principes subjectifs, et ceux qui déterminent toute volonté en général, c'est-à-dire des principesobjectifs.

Un principe objectif est un principe universel, c'est-à-dire déterminé par la raison.

Or la volonté humaine,en tant qu'elle peut être déterminée par des mobiles sensibles, ne reconnaît pas naturellement, immédiatement, lesprincipes objectifs qui, seuls, sont des principes pratiques, moraux.

Chez un être purement raisonnable, les principesobjectifs s'imposeraient d'eux-mêmes.

Ce n'est pas le cas chez l'homme: les principes objectifs doivent prendre àses yeux la forme de commandements, d'impératifs.

Dès lors quel est cet impératif catégorique ? II – L'impératif catégorique a) L'impératif catégorique commande une action parce que cette action est nécessaire en soi.

Il commande ce qui doit être fait parce qu'il est bien de le faire et que l'action enveloppe sa propre nécessité, ou est à elle-même sa propre fin.L'impératif catégorique seul, qui est une loi, c'est-à-dire une obligation universelle et absolue, pose une nécessité nonseulement réelle mais apodictique.

L'impératif catégorique s'impose de lui-même.

Ce n'est donc pas la volonté qui, voulanttelle chose, s'impose d'elle-même l'action qu'il commande.

L'impératif catégorique s'impose à la volonté par la vertu de sanécessité intrinsèque.

La volonté le reçoit donc, semble-t-il ou en première analyse, de l'extérieur.

Le lien entre volonté etimpératif catégorique est alors synthétique, et non pas analytique.

De plus, cet impératif est absolument pur, détaché detoute expérience et de toute détermination empirique puisqu'il n'est pas rattaché, comme les autres impératifs, à des finsparticulières.

On ne peut donc pas le justifier par des principes empiriques; on ne peut pas prouver sa nécessité en faisantappel à l'expérience, aux faits.

Le lien entre la volonté et l'impératif catégorique est donc non seulement synthétique maisencore pur, a priori. b) Cette formulation de l'impératif catégorique que propose le texte répond à deux problèmes précis : Premier problème: la concrétisation du principe moral.

D'un côté, on a la loi morale pure et a priori; de l'autre, on a la réalité existante,l'expérience, et, dans cette réalité, les hommes qui pensent et qui agissent.

Le problème vient donc ici del'incommunicabilité des deux mondes: comment la loi morale peut-elle s'appliquer à des cas concrets, à des actions qui ont. »

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