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KANT: La croyance est un fait de notre entendement...

Publié le 27/02/2008

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La croyance est un fait de notre entendement susceptible de reposer sur des principes objectifs, mais qui exige aussi des causes subjectives dans l'esprit de celui qui juge. Quand elle est valable pour chacun, en tant du moins qu'il a de la raison, son principe est objectivement suffisant et la croyance se nomme conviction. Si elle n'a son fondement que dans la nature particulière du sujet, elle se nomme persuasion. La persuasion est une simple apparence, parce que le principe du jugement qui est uniquement dans le sujet est tenu pour objectif. Aussi un jugement de ce genre n'a-t-il qu'une valeur individuelle et la croyance ne peut-elle pas se communiquer. Mais la vérité repose sur l'accord avec l'objet et, par conséquent, par rapport à cet objet, les jugements de tout entendement doivent être d'accord. La pierre de touche grâce à laquelle nous distinguons si la croyance est une conviction ou simplement une persuasion est donc extérieure et consiste dans la possibilité de communiquer sa croyance et de la trouver valable pour la raison de tout homme, car alors il est au moins à présumer que la cause de la concordance de tous les jugements malgré la diversité des sujets entre eux reposera sur un principe commun, je veux dire l'objet, avec lequel, par conséquent, tous les sujets s'accorderont de manière à prouver par là la vérité du jugement. Emmanuel KANT.

Lorsqu’il écrit la Critique de la raison pure en 1781, Kant constate que la métaphysique est un véritable champ de bataille, et ne parvient pas à répondre aux exigences d’une discipline objective et scientifique. L’entreprise kantienne est de refonder la métaphysique sur des bases solides, en examinant la validité de nos concepts. Pour cela, il faut procéder à une « critique de la raison pure «, c’est-à-dire mettre à l’épreuve la capacité de notre raison à atteindre la vérité, et rechercher les conditions de possibilité de nos jugements en définissant les limites de la raison humaine. Le philosophe empiriste Hume, avant lui, a remis en question notre prétention à la vérité de nos croyances. Si pour Hume, tout notre savoir consiste en une association subjective de nos représentations, le problème pour Kant devient crucial : quelle est la validité objective de nos concepts a priori, c’est-à-dire indépendants de toute expérience ? En définissant les limites de la possibilité de connaître, Kant cherche à laisse intacte la croyance des hommes. L’inconditionné ne sera jamais connaissable, c’est pourquoi il faut distinguer ce qui est de l’ordre de la croyance et ce qui peut être connu objectivement. Dans ce texte, Kant pose cette distinction, et définit la notion de croyance dans une double acception : la croyance comme persuasion, qui ne peut être tenue comme objective et la croyance comme conviction, qui seule peut nous faire accéder à une vérité.

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« 3ème partie : Les conditions de possibilité d'accès à la vérité par la croyance. En fait, la différence fondamentale qui permet de distinguer la conviction de la persuasion est la capacité àcommuniquer la croyance.

Une croyance ne peut se communiquer que si elle est partagée.

En effet, communiquer,c'est mettre en commun.

Il faut donc qu'il y ait une dimension commune possible.

La persuasion reste radicalementparticulière, individuelle et ne peut être mise en commun.

La vérité repose sur un « accord » entre un jugement etson objet, et selon Kant, cet accord n'est valable que s'il l'est pour chacun des hommes, c'est-à-dire, que s'il est unaccord de la raison commune à tous.

L'accord ne doit pas résulter d'un principe de jugement subjectif, mais d'unprincipe de jugement objectif, celui de la raison pure qui se trouve en chacun des hommes.

Si la croyance peut secommuniquer entre tous les hommes, alors c'est que le principe de jugement est objectif, et qu'il s'agit donc d'uneconviction.Ce n'est que par l'expérience de cette communication que l'on peut distinguer une conviction d'une persuasion, cartant que la croyance n'est pas promulguée à autrui, il est impossible de savoir si elle est partagée (donc conviction)ou individuelle (donc persuasion).

C'est ainsi que Kant explique que ce qui permet de distinguer la conviction de lapersuasion est un fait « extérieur ».C'est alors sur une présomption que Kant s'appui pour faire de la conviction une vérité.

En effet, si tous les hommessont d'accord sur un même jugement par rapport à un même objet, alors on peut présumer que cette assertionuniversellement partagée et reconnue comme valable pour tous est une vérité.

Partant, si un tel jugement universelest possible, c'est qu'il existe un « principe commun », présent dans la raison humaine, qui permet d'accéder à lavérité en se posant comme principe de jugement objectif.

La croyance-conviction est ainsi la raison connaissanted'un principe de jugement a priori , qui nous permet de rendre compte de l'objectivité de nos jugements. Conclusion : Tandis que les anciens, héritiers de la philosophie platonicienne, rejettent la connaissance en lui refusant toutecapacité à accéder à la vérité, Kant dans ce texte revalorise la croyance.

Pour l'auteur, la croyance est de deuxtypes.

Lorsqu'elle reste subjective et particulière à un individu donné, elle est une persuasion, et ne peut prétendreêtre une vérité, dans la mesure où elle n'est pas partagée par tous.

En revanche, si la croyance peut secommuniquer, et être acceptée et validée par tous, alors elle est une conviction, et peut prétendre à constituer unjugement objectif.

Kant démontre dans ce texte qu'il existe un principe commun à chacun des hommes, qui setrouve dans la raison pure, et nous permet de rendre compte de l'objectivité de nos jugements.

C'est donc enétudiant le principe de la croyance lorsqu'elle est une conviction universelle chez chacun des sujets particuliers queKant parvient à établir l'existence d'un principe permettant de prouver la vérité de nos jugement.

Il affirme donc icila possibilité pour l'homme doué de raison à accéder à une connaissance véritable.

Ici est annoncée la thèse de ladoctrine kantienne : seuls nos concepts à priori permettent de rendre compte de l'objectivité de nos observations empiriques.

C'est par le détour de l'expérience empirique de la croyance que Kant révèle l'existence d'un principe dejugement dans la raison humaine.

KANT (Emmanuel). Né et mort à Königsberg (1724-1804).

Fils d'un sellier d'origine écossaise, il fit ses études à l'Université de Königsberg, et s'intéressa davantage à la physique et à la philosophie qu'à la théologie.

En 1755, ilest privat-dozent de l'Université de sa ville natale, puis il est nommé professeur extraordinaire de mathématiques etde philosophie.

En 1770, il devient titulaire de la chaire de logique et de métaphysique.

Il vécut dans une demi-retraite pendant onze ans ; puis, commença la publication de ses grands livres, les trois Critiques.

La Révolutionfrançaise l'enthousiasma, et l'on raconte qu'il ne se détournait de sa promenade, minutieusement réglée, que pouren aller apprendre les nouvelles.

Il fut, en 1793, réprimandé par Frédéric-Guillaume II pour deux ouvrages sur lapolitique et la religion.

A la mort du Roi, il reprit sa plume et dévoila l'affaire.

Kant mourut le 12 février 1804, aprèsune très longue agonie.

— A ses débuts, Kant fut un disciple de Leibniz et de Wolff.

Il considère la science commeun fait, dont la possibilité, plus que l'existence, doit nous préoccuper.

La lecture de Rousseau lui fait aussiconsidérer la moralité comme un fait.

Nous retrouvons, en conclusion du système kantien, comme postulats, lescroyances dont Kant a ruiné la valeur dogmatique.

Lui-même a défini son entreprise ainsi : « J'ai remplacé le savoirpar la foi.

» — Le monde sensible est seul donné à notre expérience et à notre connaissance : ce sont les faits, lesdonnées de la sensation.

Le monde intelligible est une« illusion théorique».

Le pouvoir de la raison pure est illusoire.Les principes de l'entendement pur ne sont pas applicables aux noumènes, mais seulement aux phénomènes ; c'estla dialectique transcendante.

La raison doit reconnaître ses propres limites ; limiter la raison, c'est réaliser sonobjectivité.

— La connaissance se ramène à deux éléments : le monde sensible, ou phénomènes liés à l'espace et autemps et le monde intelligible, ou chose en soi, noumènes, pur objet de pensée.

L'intuition et le concept sont les. »

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