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KANT: Le bonheur et la raison

Publié le 03/05/2005

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Le bonheur est un idéal, non de la raison, mais de l'imagination, fondé uniquement sur des principes empiriques. KANT
Ainsi, ce texte tente de répondre au problème qu'est celui de savoir par quels moyens
l'Homme peut atteindre le bonheur. Nous avons d'abord vu dans la première partie du texte,
que Kant pense que les hommes sont parfaitement incapables de déterminer leurs désirs pour
parvenir à être heureux, car ils ne parviennent pas à définir le bonheur en lui même. Cela
constitue une part de la thèse de Kant puisque les actions de l'Homme sont ajustées en
fonction de ses désirs. Puis, la deuxième partie du texte, qui consistait en une série de
questions visant à illustrer la partie précédente, démontre la possibilité de malheur que

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« au bien-être » Mais lorsqu'il s'agit de la moralité, son impératif catégorique (qui ne concerne que la forme de sonaction) ne saurait relever de suppositions empiriques, ou même s'appuyer sur des exemples.

La moralité ne renvoiepas à l'inclination, à la subjectivité, à la particularité ; elle ne distribue pas de conseils, elle énonce descommandements, elle dit la loi : « Il n'y a que la loi qui entraîne avec soi le concept d'une nécessité inconditionnée,véritablement objective, par suite d'une nécessité universellement valable, et les commandements sont des loisauxquelles il faut obéir, cad se conformer même à l'encontre de l'inclination.

»Mais il y a pourtant selon KANT un lien entre bonheur et moralité.

Ce qu'il y a d'acquis, certes, c'est que le bonheur(qui peut se définir comme la satisfaction de toutes nos inclinations) n'est pas le critère de la moralité, car, marquépar l'empirisme et non la rationalité, il n'est pas capable de fournir le principe d'une législation.

Mais cependant, si laloi pratique qui a pour mobile le bonheur est une loi « pragmatique », une règle de prudence, la loi morale n'a d'autremobile que de mériter le bonheur… Laissons, pour terminer la parole à KANT dans la « Critique de la raison pure » : «A la question « Que dois-je faire ? », voici la réponse : « Fais ce qui te rend digne d'être heureux » ; à la question «Que m'est-il permis d'espérer ? », il faut répondre : il est nécessaire de supposer que « Chacun a un sujet d'espérerle bonheur dans l'exacte mesure où il s'en est rendu digne par sa conduite ».

Il s'ensuit que le système de lamoralité est inséparablement lié à celui du bonheur, mais uniquement dans l'idée de la raison pure.

»Mais le bonheur n'est pas ce qui est premier ; ce qui doit l'être, c'est de nous mettre d'abord, dans nos actions, enaccord avec la loi morale.

C'est cet accord qui nous donnera « le mérite qui rend digne du bonheur ». KANT a sans douter raison de souligner que le bonheur est un idéal de l'imagination et que si tous les hommessouhaitent y parvenir, ils ne peuvent cependant dire de manière déterminée et cohérente ce qu'ils veulent.

Resteque, pour KANT, la recherche du bonheur est seconde par rapport à la loi morale qui commande impérativement etqu'elle n'a de valeur que lorsqu'elle est un devoir, cad lorsque l'homme a définitivement perdu tout espoir d'êtreheureux.

LA MORALE DE KANT Kant, comme tous les grands penseurs du «siècle des lumières », est un humaniste.

Il ne saurait admettre que lamorale se réduise à l'obéissance à un principe extérieur à la personne humaine, que ce principe soit un Dieutranscendant qui nous donnerait des ordres sans les justifier ou qu'il soit un État autoritaire qui opprimerait sessujets sous prétexte de les diriger.

La morale kantienne exclut l'idée que nous puissions être régis par un autre quenous-même.

Elle exclut l'hétéronomie.

C'est la personne humaine elle-même qui est la mesure et la source du devoir.L'homme est le créateur des valeurs morales, il dirige lui-même sa conduite sans quoi l'agent moral n'agirait pas maisserait agi.

Telle est l'exigence kantienne d'autonomie.Mais Kant n'est pas seulement un philosophe humaniste du XVIIIe siècle.

Il est aussi le fils d'une mère piétiste (lepiétisme est un luthéranisme fervent et très austère).

Élevé dans l'idée que la nature humaine est corrompue par lepéché, Kant se méfie des passions, de la sensibilité, des tendances spontanées.

La morale du sentiment telle qu'il l'adécouverte chez les moralistes anglais de son époque et chez Rousseau l'inquiète.

La morale de l'intérêt lui eût faithorreur.

D'un mot, s'il se refuse à fonder les valeurs sur un principe extérieur à la personne humaine, il ne veut pasdavantage les subordonner à la nature, aux tendances, à la sensibilité.

Le principe du devoir sera pour Kant la pureraison.

Comme chez Rousseau (qu'il a lu attentivement), c'est la conscience qui sera pour Kant la source desvaleurs.

Mais il ne s'agit plus d'une conscience instinctive et sentimentale, la conscience morale selon Kant n'estrien d'autre que la raison elle-même. 1° LE FORMALISME DE KANT Le bien pour Kant n'est jamais un objet.

Ni la santé, ni la richesse, ni l'intelligence ne sont indiscutablement desbiens car tout dépend de l'usage bon ou mauvais que je déciderai d'en faire.

Une seule chose est bonneinconditionnellement (toutes les consciences sincères l'accordent), c'est la bonne volonté, autrement dit l'intentionmorale.

Voici deux commerçants qui ont établi un prix fixe, le même pour tout le monde si bien qu'un enfant achètechez eux à tout aussi bon compte que n'importe qui.

Ces deux commerçants agissent identiquement.

La matière deleur acte est la même.

Mais la forme de l'acte peut différer.

L'un d'eux par exemple n'agit conformément au devoirque par intérêt pour conserver une nombreuse clientèle.

L'autre ne se contente pas d'agir conformément au devoir,il agit par pur respect pour la loi morale.

C'est ce dernier seul qui agit moralement, c'est-à-dire dans une bonneintention.

Pour Kant le contenu matériel de l'acte n'est pas ce qui détermine le jugement moral.

Ainsi «ce qui faitque la bonne volonté est telle ce ne sont pas ses oeuvres ou ses succès».

Il n'y a que l'intention qui compte, etalors même que la bonne intention «dans son plus grand effort n'aboutirait à rien, elle n'en brillerait pas moins, ainsiqu'un joyau, de son éclat à elle comme quelque chose qui a en soi sa valeur tout entière». 2° LE RIGORISME DE L'IMPÉRATIF CATÉGORIQUE A partir de là nous comprenons qu'un impératif hypothétique (celui qui est soumis à une condition) n'est pas unimpératif moral (par exemple : ne vole pas si tu ne veux pas aller en prison).

L'impératif moral est toujourscatégorique, c'est-à-dire sans condition (ne mens pas, aime ton prochain comme toi-même !) Par là l'impératifcatégorique est universel et ne saurait changer avec les circonstances.Il reste à se demander comment il se fait que la conscience morale qui se confond avec notre raison s'exprime sousla forme d'un impératif, d'un ordre brutal.

C'est que l'homme n'est pas seulement un être raisonnable.

II est un être. »

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