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KANT: Liberté de penser et autonomie

Publié le 06/05/2005

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kant
À la liberté de penser s'oppose en premier lieu la contrainte civile. On dit, il est vrai, que la liberté de parler ou d'écrire peut nous être ôtée par une puissance supérieure, mais non pas la liberté de penser. Mais penserions-nous beaucoup, et penserions-nous bien, si nous ne pensions pas pour ainsi dire en commun avec d'autres, qui nous font part de leurs pensées et auxquels nous communiquons les nôtres ? [...] En second lieu, la liberté de penser est prise au sens où elle s'oppose à la contrainte exercée sur la conscience. C'est là ce qui se passe lorsqu'en matière de religion en dehors de toute contrainte externe, des citoyens se posent en tuteurs à l'égard d'autres citoyens [...]. En troisième lieu, la liberté de penser signifie aussi que la raison ne se soumette à aucune autre loi que celle qu'elle se donne à elle-même. KANT
Analyse.
·         Thème : Le thème est ici clairement donné : la liberté de penser. Nous pouvons considérer que ce terme regroupe l’ensemble des théories d’autonomie de la pensée : la liberté de pensée est l’affirmation de la possibilité pour l’homme de choisir par lui-même, en conscience.
·         Thèse. La thèse de Kant suit le principe de ce que nous venons de voir : la liberté de penser est la marque d’une autonomie pour l’homme .Autonomie de la raison avant tout, la liberté de penser se traduit aussi par une définition négative chez Kant : on voit avant tout ce qu’elle n’est pas, ou plutôt ce à quoi elle s’oppose, avant de parvenir à la thèse principale : la raison est libre, et ne se soumet qu’a ses propres lois. Telle est la liberté de penser selon l’auteur.
·         Enjeux.
o   Le premier enjeu de ce texte est de mettre en évidence la primauté de la raison dans la pensée. Il s’agit donc de poser comme principe premier de la liberté l’autonomie de la raison.
o   L’autre enjeu tiens aussi dans la négation des sphères civiles ou idéologiques quand à leur implication dans la liberté de penser. Autrement dit, Kant va démontrer que le libre penseur n’est pas sous influence. Dès lors que la censure ou la suggestion interviennent dans la pensée, nous ne pouvons plus parler d’autonomie de la raison, et de fait de liberté de penser.
·         Notions.
o   Liberté de penser. Ce texte est une définition, selon Kant, de ce qu’est la liberté de penser. La définition que nous pouvons en donner, hormis celle de Kant, c’est celle d’une attitude philosophique, qui consiste à refuser tout dogmatisme, qu’il soit religieux ou non. Etre un libre penseur consiste à ne se fier alors qu’a sa seule raison.
 
Problématisation.
Afin de définir la liberté de penser, Kant va passer par trois points de définition essentiels : les deux premiers consistent en une définition négative : ce qui n’est pas de la liberté de penser : contrainte civile et contrainte sur la conscience. L’affirmation tiens son sens dans le fait que toute contrainte, même si elle est acceptée de plein grès, s’oppose à la liberté. Le troisième point de définition est le seul qui pose un principe positif : l’autonomie de la raison.
 
« À la liberté de penser s'oppose en premier lieu la contrainte civile. On dit, il est vrai, que la liberté de parler ou d'écrire peut nous être ôtée par une puissance supérieure, mais non pas la liberté de penser. Mais penserions-nous beaucoup, et penserions-nous bien, si nous ne pensions pas pour ainsi dire en commun avec d'autres, qui nous font part de leurs pensées et auxquels nous communiquons les nôtres ? [...] En second lieu, la liberté de penser est prise au sens où elle s'oppose à la contrainte exercée sur la conscience. C'est là ce qui se passe lorsqu'en matière de religion en dehors de toute contrainte externe, des citoyens se posent en tuteurs à l'égard d'autres citoyens [...]. En troisième lieu, la liberté de penser signifie aussi que la raison ne se soumette à aucune autre loi que celle qu'elle se donne à elle-même. «
 

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« · Aussi, la liberté de penser n'est pas l'apanage des sociétés libres.

C'est une réaction contrainte toute contrainte civile, quelque qu'elle soit.

Elle est, selon Kant « le seul trésor qui nous reste encoredans la multitude des fardeaux de la vie civile et qui, seul, peut nous aider encore à trouver unremède à tous les maux de cette société.

» ( qu'est-ce que s'orienter dans la pensée ? ). · La liberté de pensée est donc un détachement de la vie civile, une capacité à modifier les structures qui nous environnes, à ne rien considérer comme poser légitimement et pour toujours. 2.

L'opposition à l'idéologie. · Le second point soulevé par Kant porte sur l'opposition de la liberté de penser et les idéologies. Que se passe-t-il en effet dans les cas de croyance, de foi religieuse ? Ne sommes-nous pas libre denos pensées en de tels cas ? · Ce que Kant remarque en premier lieu, c'est que la contrainte qui s'exerce sur la conscience est une contrainte « souple », sans violences.

Le problème de l'idéologie touche à une question qui varevenir ensuite, celle de la raison. · En effet, ce qui pose problème dans la religion, c'est que l'on exerce une pression, (on étant ceux qui nous donnent à connaitre les fondements religieux) sur notre propre capacité à raisonner. · Ce que Kant montre du doigt, dans le procès qu'il fait contre la religion, c'est le fait qu'il y a un refus du raisonnement dans son institution.

Là se situe la contrainte, et, de fait, l'opposition à laliberté de penser : Lorsque l'on a la foi, il n'est nullement nécessaire d'avoir recours à la raison. · La contrainte morale veut alors bannir « toute épreuve de la raison en marquant les âmes d'une empreinte précoce » ( qu'est-ce que s'orienter dans la pensée ? ).

Ce que Kant souligne donc dans ce passage, c'est la perte de capacité à pouvoir faire appel à la raison pour notre réflexion.

Autrementdit, l'opposition à la liberté de penser est le « Dieu y pourvoira ». · La liberté de penser correspond donc à une capacité à agir par soi-même, sans tutelle extérieure. La contrainte morale, même si elle n'est pas violente, pose tout de même une opposition à la libertéde penser. 3.

La liberté de penser : la soumission de la raison à ses propres lois. · Ainsi, nous avons pu voir, pour l'instant, que Kant définit la liberté essentiellement par ce qu'elle n'est pas.

Pourquoi ? Parce que, d'une part, cette définition négative permet de démontrer qu'enaucun cas, la liberté de penser ne peut se concevoir sous une censure quelconque, ni sous uneidéologie, quelle qu'elle soit. · Mais ce qui apparaît aussi, durant cette définition négative, c'est la place de la raison : toujours, elle est liée à ce qu'est la liberté de penser.

Nous pouvons donc enfin définir positivement cetteliberté de penser, en utilisant la raison. · La raison n'obéissant qu'a elle-même pose donc, en principe ce qu'est la liberté de penser.

Mais la raison, seule, n'est pas cette liberté, nous devons faire la différence. · En effet, il reste un danger, une chose que n'est pas la liberté de penser : la raison, laissée à un usage anarchique, dû, par exemple, à l'orgueil du penseur, à l'envie désordonnée et désorientée. · Kant pose donc comme principe de la liberté de penser une parfaite « soumission de la raison à nulle autre loi qu'elle se donne à elle-même ».

Il faut donc orienter sa raison, qu'elle puissereconnaître ses propres lois. · Ainsi, nous devons savoir ce que signifie, réellement, la liberté de penser : pas de contraintes civiles ou idéologiques, mais aussi une orientation de la raison, une reconnaissance par notre raisonde ses propres lois. Conclusion. Nous avons pu voir que Kant donnait une définition négative de la liberté de penser, une définition en disant cequ'elle n'était pas.

Tout cela nous mène à la raison.

Mais pas la raison pour ce qu'elle est, seule, mais en ce qu'elleobéit à ses lois, qu'elle s'y soumet.

C'est sous cette seule condition que nous pouvons, pour Kant, parler de libertéde penser.. »

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