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La conscience est-elle à l'origine de toutes nos connaissances ?

Publié le 26/07/2012

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L'analyse psychologique de Freud rejoint à maints égards celle de Nietzsche, en réduisant elle aussi fortement l'importance de la conscience. Reconnaître l'existence d'un inconscient psychique conduit en effet Freud à poser deux thèses : Je ne suis pas ce que j'ai conscience d'être En effet, ce qui en moi est inconscient ne peut précisément pas être accessible au moi conscient. Un désir refoulé, donc inconscient, s'il était (par impossible) présenté au sujet qui l'a effectivement refoulé de sa conscience par un processus involontaire, lui paraîtra nécessairement étranger ; il ne reconnaîtrait pas ce qui est son désir. Bien plus, le sujet conscient, par un processus de rationalisation, remplace le désir réel inconscient qui détermine ses actes et ses pensées, par des motivations conscientes qui renforcent l'illusion qu'il est maître de ses choix.

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« Mais je peux prendre une certaine conscience de cette méconnaissanceToute l'entreprise de Freud en est le témoignage.

Dès lors, je ne suis pas que dans l'illusion sur moi.

La conscience de soi est au moins conscience possible del'illusion sur soi : donc conscience d'une certaine vérité sur soi.

Ce que je suis, je peux partiellement en prendre conscience ; du moins puis-je prendre conscience que« le Moi n'est pas le maître dans sa propre maison ». III/ L'intuition à l' origine de mes connaissancesDès lors, se pose la question de savoir où naît l'origine.Il est clair que dans l'attitude spontanée, les principes sont utilisés comme point de départ sans prise de conscience de leur conditionnement.

Seul un retour sur soi dela pensée permet une véritable saisie du principe en tant que tel.

Leibniz, dont le système accorde une place centrale aux principes de raison suffisante, de continuité,du meilleur, affirme dans les Nouveaux Essais sur l'entendement humain que les principes sont la condition de l'exercice de la pensée et sont tirés de la réflexion de lapensée sur elle-même.

Leibniz compare les principes généraux qui effectuent des liaisons dans l'âme avec les muscles et les tendons qui sont nécessaires pourmarcher mais auxquels on ne pense pas.

Le principe trouve donc sa source dans la pensée et c'est elle qu'il guide ensuite : une démarche réflexive est requise pourcomprendre ainsi la nature du principe dont on saisit alors l'étroite liaison avec la pensée et donc avec le sujet.Une telle liaison est encore plus nette dans la démarche cartésienne.

Descartes met en évidence la priorité de l'activité du sujet par rapport à tout énoncé deconnaissance.

Notons cependant que ce n'est pas la seule façon dont Descartes relativise le statut originaire du principe.

On peut en fait relever cette relativisation àplusieurs moments dans le lien que Descartes établit entre physique et métaphysique et au sein de la métaphysique elle-même.

Cela se manifeste tout d'abord dans lestatut que Descartes accorde au principe d'inertie.

En effet, c'est à Descartes que l'on doit la première formulation claire et complète de ce principe fondamental de laphysique que Newton mettra plus tard à la base de son système.

Descartes énonce ce principe dans les articles 37 et 39 de la seconde partie des Principes de laphilosophie.

Il a alors conscience d'énoncer une loi constituant un point de départ de la physique moderne.

Et pourtant, il fait simultanément de cet énoncé quelquechose de dérivé.

Il le soumet logiquement et ontologiquement à la métaphysique.

Cela est indiqué par la critique qu'il fait de Galilée.

Celui-ci fut le premier, àapercevoir le principe d'inertie, bien que d'une manière encore incomplète.

Dans une lettre du onze octobre 1638, Descartes admet que Galilée a mis la physique surla bonne voie.

Mais il lui reproche de ne pas avoir donné à cette physique son fondement véritable.

Galilée n'a pas découvert les véritables points de départ de laconnaissance.

C'est dire que même dans le cas d'une loi fondamentale de la nature comme le principe d'inertie, il existe quelque chose par rapport à quoi elle estseconde.

Descartes la place• d'ailleurs dans la deuxième partie des Principes de la philosophie.

Auparavant, il y a toute la première partie, consacrée à lamétaphysique de Descartes.

Celle-ci est donc le véritable domaine des propositions premières.

Descartes écrit dans une lettre du onze novembre 1640 au PèreMersenne : « ce peu de métaphysique que je vous envoie contient tous les principes de ma physique ».

Il y a donc différents degrés de principes : les principesénoncés au sein même de la physique et ceux, encore plus fondamentaux, qui sont énoncés par la métaphysique.Mais à l'intérieur même de la métaphysique, le principe apparaît à certains égards comme quelque chose de dérivé.

En effet, il est indéniable que le cogito cartésienjoue le rôle de premier principe, de point de départ dans la métaphysique de Descartes.

Le second fondement métaphysique du système cartésien est l'existence d'unDieu vérace.

Or, si l'existence de Dieu est logiquement seconde, elle est première ontologiquement.

Le cogito est ratio cognoscendi de l'existence de Dieu maisl'existence de Dieu est ratio essendi du cogito.

Ce dernier est donc ontologiquement dérivé.

De plus, le principe logiquement premier qu'est le cogito apparaît commetel au terme d'une démarche où lui-même s'explicite.

Ici surgit un décalage entre le principe agissant et le principe consciemment envisagé comme tel.

C'est l'egocogito qui préside au doute hyperbolique et, en même temps, le résultat de l'activité de cet ego cogito est de se faire apparaître lui-même comme principe.

Si l'onconsidère que le principe doit être clairement posé et énoncé pour mériter le titre de principe et pour jouer le rôle de point de départ, il apparaît alors qu'ainsi entendu,le principe est le résultat d'un processus effectué par le sujet.Définir le principe non plus comme une origine absolue mais comme un point de départ ayant lui-même une source dans le sujet permet de ne pas comprendre leprincipe en tant que contrainte s'exerçant sur le sujet.

C'est au contraire du sujet lui-même qu'émanent les principes et ceci permet d'envisager le sujet connaissantcomme actif ainsi que le fait Kant dans l'Analytique des principes, dans la Critique de la raison pure.

Il envisage alors le sujet en tant que son entendement possèdedes principes (Grundsâtze) qui rendent possibles l'expérience.

Le point de départ de l'expérience et de la connaissance réside dans le sujet qui se rapporte à un donnésensible à travers les formes a priori de la sensibilité et à l'aide de concepts et de principes a priori.

Les principes de l'entendement sont des principes a priori de lapossibilité de l'expérience.Entendus ainsi les principes sont un point de départ qui rend l'expérience possible et c'est seulement en envisageant un sujet actif que l'on trouve ainsi les principes del'entendement.

Les principes synthétiques de l'entendement pur émanent du sujet lui-même et sont au nombre de quatre : les axiomes de l'intuition, les anticipations dela perception, les analogies de l'expérience et les postulats de la pensée empirique en général.

La seconde analogie concerne le principe de causalité : ce qui fait de ceprincipe un point `de départ authentique est qu'il puise sa source dans l'entendement pur et donc dans le sujet.

Étant une condition et non plus un résultat del'expérience, il ne peut plus être envisagé dans la perspective de Hume.

C'est de son enracinement dans le sujet que le principe de causalité tire toute sa force.

Ilsemble qu'il en soit ainsi de tout principe : un principe est tel, ne peut s'expliciter comme tel et prétendre au statut de point de départ qu'en tant qu'il a sa source dansle sujet et cela entre dans sa définition.

Il apparaît que tout principe énoncé et qui vaut comme point de départ doit être compris sur fond d'une activité du sujet. ConclusionLa conscience est productrice d'illusions.

Aussi ne suis-je pas nécessairement ce que j'ai conscience d'être.

En ce sens, l'on pourrait dire que je ne suis pas le mieuxplacé pour savoir ce que je suis.

Mais travailler à fonder cette idée conduit à substituer à une conscience source d'illusions sur soi, une conscience qui, se sachanttelle, s'efforce de s'en libérer.

Alors, à la connaissance intuitive de ma subjectivité, seule capable de me saisir en tant que conscience, en tant que sujet, je puis joindrel'objectivité d'une connaissance réfléchie en laquelle je me saisis comme objet.

Je reste donc encore le mieux placé pour savoir pleinement ce que je suis, dès lors queje veux réellement le savoir.

Aussi l'injonction de Socrate : « Connais-toi toi-même » garde-t-elle toute sa valeur.

Je suis, en effet, le seul à pouvoir réellement meconnaitre.. »

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