Devoir de Philosophie

La critique du jugement chez Kant

Publié le 02/06/2011

Extrait du document

kant

La critique du jugement, ou de la faculté de juger, de Kant, est la troisième et dernière grande critique de celui-ci. La critique de la raison, tout d’abord, qui explique que la raison doit être guidée, orientée. Ensuite, Kant découvre qu’en somme la véritable destination de la raison n’est pas une destination théorique, la vraie faculté qui intervient dans la connaissance, dans la science, ce n’est pas la raison, la véritable faculté est l’entendement. Ainsi, la deuxième critique est celle de la raison pratique, c'est-à-dire que la raison est dirigée à conduire notre action. Enfin, il se trouve que les deux premières critiques ont en quelque sorte établis un véritable gouffre entre deux domaines : le domaine de la nature, que l’on peut connaitre, parce que la nature obéit à des lois, qu’elle relève de la causalité, et, d’autre part, le domaine de la liberté, que la raison pratique a en vue. Rien ne semble-t-il, dans la nature, ne semble permettre à l’homme d’atteindre la liberté puisque justement il s’agit du domaine de la nécessité de lois, indépendantes de notre volonté.

kant

« m’interroge sur une loi du vivant, je me demande ce qui rend cela nécessaire.

On ne peut pas déduire l’homme d’unquelconque théorème.

La téléonomie du vivant indique qu’il y a de la finalité dans le vivant.

Mais il y a risque deconfondre hasard et finalité.Les lois du vivant sont contingentes, elles auraient pu ne pas être, tandis que les lois du cercle sont toutesabsolument nécessaires.

On déduit donc des théorèmes mathématiques à partir de concepts géométriques d’unediagonale, d’un segment, etc.

moyennant une règle : les nombres sont par exemple des règles pour Kant.

Mais, si onpeut faire des choses de ce genre en mathématique, en revanche, on ne pas déduire le chat, l’homme, ni le chantdu rossignol, etc.

qui sont des phénomènes vivants particulièrement beaux, tout comme on ne peut déduire la rose,la violette ou la beauté que l’on perçoit.

Cela vaut aussi de la beauté d’un paysage, c'est-à-dire même de la beautéde quelque chose d’inanimé.

Y a-t-il un théorème du soleil couchant ?...

Cela ne veut pas dire que de tels objets dela perception desquels on voit une finalité, ne subit pas de règles.

Seulement, cette règle n’est pas déductible d’unconcept de l’entendement.

Comment juger de cette légalité du contingent ? La faculté de juger ne va pas êtredéterminante, comme c'est le cas en science.

Kant dit que cette faculté de juger n’est pas déterminante maisréfléchissante, et par conséquence, les jugements qu’elle émet en réfléchissant, il les appelle les « jugementsréfléchissants ».

Ici, ce qu’il faut comprendre, c'est que dans le jugement réfléchissant, la seule chose qui me soitdonnée, c'est l’objet particulier.

Ce qui m’est vraiment donné, c'est l’objet « soleil-couchant ».

Je n’ai pas enrevanche l’universel qui va avec : je ne peux pas définir ce qu’est un soleil couchant.

On va donc subsumer un casparticulier sous une règle, mais on va le faire sans posséder une règle, en ayant que l’objet auquel nous l’appliquonsà cette règle.

Tout va donc se concentrer sur la perception de l’objet, car c'est cette perception, dit Kant, que jevais devoir réfléchir, pour, à partir de là, me représenter une règle qui ne sera pas néanmoins pas déterminantecomme dans le schématisme scientifique.Par ailleurs, dans la mesure où cette faculté de juger est réfléchissante, elle est autonome.

Peu importe qu’onm’explique les lois d’astronomie suivant lesquelles un soleil couchant apparaît, c'est intéressant mais n’est pas ceque je recherche.

Même chose avec la raison qui est aussi déterminante, mais dans son domaine pratique, soitl’action.

Ce qu’a la faculté de juger en commun avec l’entendement et la raison est qu’elle relève d’un usagespéculatif.

Et justement, Kant est très méfiant vis-à-vis de la spéculation.

Pour lui, spéculer est bien mais il fautdéterminer les limites de cette spéculation.

L’idée de la critique, c'est qu’il faut établir des limites à l’usage spéculatifde notre faculté de penser, que ce soit la raison, l’entendement ou la faculté de juger.

Il y a donc la critique de lafaculté de juger esthétique qui fabrique des jugements dits de goût et le plus élémentaire de tous ces jugementsest « ceci est beau ».

Nous n’appliquons cependant pas le concept de la beauté à un objet suivant un théorèmedéterminé, car ce serait dans ce cas déterminant.

Il est impossible de procéder à la façon dont procèdel’entendement.Quand je fais l’expérience de la beauté, c'est d’abord une expérience perceptive.

Si je ne perçois rien du tout, je neperçois évidemment rien qui soit beau.

Il n’y a pas de beauté de quelque objet qui soit invisible, intangible,insensible.

C'est une expérience plus perceptive que la sensibilité.

Ce n’est pas recevoir passivement desexpériences sensibles, c'est aussi se représenter en images dans un tout de l’impression, l’objet de la perception.

Jeperçois du vert n’est pas une perception, mais percevoir une feuille de telle forme et de couleur verte, ça, c'est dela perception.Percevoir c'est donc se représenter dans une image tout ce qu’on sent.

Quelle est donc la différence entre uneperception générale et la perception de quelque chose de beau.

La perception esthétique, du beau, me met enprésence d’un objet, tout comme la perception générale, mais en plus, elle me procure du plaisir.

Kant distingue leplaisir esthétique du plaisir sensuel, cependant.

Le plaisir n’est pas un plaisir d’essence.

Comparons plaisirsesthétiques et non-esthétiques.

Le plaisir esthétique, par exemple, peut-être sexuelle ou alimentaire.

Quand jeperçois un objet sexuel ou alimentaire qui me donne du plaisir, je ne me contente pas de le percevoir, ou bien, en lepercevant, si je ne fais rien d’autre que le percevoir, je m’attends au plaisir qui advenir.

C'est donc le plaisir deconsommer, par anticipation ou pas.

La consommation a un effet remarquable : elle produit toujours, plus ou moinsrapidement, après une montée du plaisir, l’incapacité de la jouissance.

C'est le principe de satiété.

Il y a donctoujours un état de déplaisir qui succède au plaisir.

La satiété, c'est le comble du plaisir et l’incapacité à jouir plusavant.

Autre conséquence qui s’en déduit et qu’il y a satiété car l’objet a été détruit, consommé et que le sujets’est détruit lui-même dans sa capacité à consommer.

Il s’agit, notons-le, de la perception d’un organe sensoriel,celui par lequel je songe à satisfaire la consommation de l’objet perdu.

Deuxièmement, cet organe spécialise ceplaisir en même temps qu’il en localise plus ou moins la source.

On ne jouit pas de la même façon dans un plaisiralimentaire et dans un plaisir sexuel.

Troisièmement, enfin, le plaisir a une structure « intermittente ».

La capacitéde jouir chez un homme a une durée limitée, dès lors qu’il s’agit du plaisir sensuel ou sensoriel.

Quand je désire unobjet, j’ai du plaisir par anticipation mais en même temps le déplaisir de ne pas l’avoir et de peut-être ne l’avoirjamais.Qu’il s’agisse du plaisir qu’on atteint ou du plaisir qu’on attend, il y a toujours du déplaisir lié au plaisir.

C'est cetteinquiétude qui est essentielle au désir et que les Grecs appelaient le trouble de l’âme.

Toujours est-il que le plaisir engénéral est une véritable promotion de la vie.

Le plaisir en général est au service de la vie, au service de lapersévérance dans l’existence vivante.

Est-ce de la même façon que je jouis face à un objet que je trouve beau.Non, dit Kant, car c'est seulement l’apparence qui me procure le plaisir.

L’œil et l’oreille ne procure pas de plaisir.

Jene cesse de regarder ou je ne cesse d’écouter, non pas pour consommer au moyen d’un organe particulier.

Tout ceque je veux, c'est que cette perception ne cesse pas, or, le seul moyen d’arrêter cette perception est deconsommer cet objet.

Je puis bien sûr désirer cesser d’orienter ma perception d’un organe pour l’orienter moyennantun autre organe.

Même le chant musical d’un merle, je puis l’abandonner pour me mettre moi-même à chanter.C'est donc un plaisir différent du plaisir sensuel puisque j’essaie d’y rester autant que je peux.

Si je me lasse, il fautque je doute de mon plaisir esthétique.

C'est la raison pour laquelle le plaisir esthétique semble tout à fait différentdu plaisir général.

Le plaisir esthétique semble être le plaisir de la perception elle-même.

Cependant, les organes dela perception ne sont pas des organes de la jouissance esthétique.

Si devant un objet que je trouve beau, je ne me. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles