LA CRITIQUE DU LIBÉRALISME PAR LE SOCIALISME MARXISTE ?
Publié le 11/02/2004
                            
                        
Extrait du document
«
                                                                                                                            En 1845, 	Marx	 écrit  les « 	Thèses  sur Feuerbach	 ».
                                                            
                                                                                
                                                                     La  onzième	précise que « 	Les philosophes n'ont fait qu'interpréter diversement le monde,	ce qui importe, c'est de le transformer	 ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Contrairement à ce que prétend une	interprétation courante, il ne s'agit pas pour 	Marx	 de répudier la philosophie	et le travail de réflexion, mais de le redéfinir, et de lui donner une nouvelleplace,  une nouvelle  tâche.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Marx	 ne  récuse  pas la pensée,  mais sa	transformation en idéologie, son éloignement de la pratique.	
La onzième thèse clôt la série de note rédigées par 	Marx	 en 1845 qui	constitueront  le point  de départ  de la rédaction,  avec la collaborationd'Engels	, de l' « 	Idéologie allemande	 » (1846).
                                                            
                                                                                
                                                                    Ces thèses, qui ne sont pas	initialement  destinées à  la publication, paraîtront  après la mort de 	Marx	 à	l'initiative  de 	Engels	, qui  les présente  comme un document  d'une valeur	inappréciable  puisque s'y trouve  « 	déposé  le germe  génial de la nouvelle	conception du mode	 ».	
Étape décisive dans la maturation de la pensée de 	Marx	, cet ensemble	d'aphorismes,  en dépit  de son  apparente  limpidité, ne peut  être comprisindépendamment  de ce qui  précède  et de  ce qui  suit  le moment  de sarédaction.
                                                            
                                                                                
                                                                     Nul texte, en ce sens,  ne se prête davantage  au commentaire,alors même,  paradoxalement, que cette  onzième thèse semble dénier toutelégitimité à l'activité d'interpréter.	
Formé à l'école de la philosophie allemande, lecteur de 	Hegel	 avant de devenir émule de 	Feuerbach	 (qui est	un « 	matérialiste	 » au sens des Lumières), 	Marx	 construit sa  propre compréhension du monde en  « 	réglant ses	comptes avec sa conception philosophique antérieure	 ».	
Le terme de « 	philosophie	 » désigne ici la représentation théorique dominante à son époque, qui fait de la	transformation des idées la condition nécessaire et suffisante de la transformation du monde.
                                                            
                                                                                
                                                                    (Ce qui constitue unevision « 	idéaliste	 » de l'histoire et des rapports de la théorie à la pratique.)	
Brocardant ceux qui possèdent « 	la croyance en la domination des idées	 », 	Marx	 leur oppose l'affirmation que « 	les	représentations, la pensée, le commerce intellectuel des hommes apparaissent [...] comme l'émanation directe deleur comportement matériel 	».	
Là gît le fond du désaccord avec 	Feuerbach	 : si celui-ci affirme bien la nécessité de faire commencer la philosophie	avec et dans la « 	non-philosophie	 », dans la vie réelle, il réduit celle-ci à l'existence individuelle d'un homme pensé	de manière abstraite, coupé des rapports sociaux (et par suite restreint à sa dimension sensible).
L'opération critique effectuée ici par 	Marx	 consiste à redéfinir la réalité humaine.
                                                            
                                                                        
                                                                    Il s'agit de rejeter la thèse de	l'existence d'une nature humaine et de lui substituer l'analyse d'une réalité sociale complexe et structurée, où leshommes édifient historiquement leur individualité en « 	produisant leurs conditions d'existence	 ».	
Il s'agit donc de récuser une vue abstraite et éloignée du réel pour s'attacher à ce que sont les hommes concrets etleur évolution historique.
La sixième thèse énonce que « 	L'essence humaine n'est pas une abstraction inhérente à l'individu pris à part, dans	sa réalité, c'est l'ensemble des rapports sociaux.	 » Il ne s'agit aucunement, contrairement à ce que maintes lectures	hâtives ou prévenues affirment, de réduire l'individu aux rapports sociaux, mais d'affirmer que l'essence humaine n'apas la forme du sujet pensé par la psychologie.
Autrement dit, que la clé de la compréhension de la personnalité concrète ne se trouve pas dans la conscienceindividuelle.
                                                            
                                                                                
                                                                    Mais, à l'inverse, celle-ci ne se détermine singulièrement que dans le cadre de rapports sociaux qui luipréexistent et qui constituent de ce fait ses « 	présuppositions réelles	 », base de sa formation effective et point de	départ de son intelligence véritable.
On ne peut donc pas comprendre l'individu en l'isolant de la société dans laquelle il s'insère, travaille, etc.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il faut aucontraire, pour saisir l'individu dans sa singularité, ne pas prendre pour base les illusions qu'il peut se faire sur lui-même, en ce sens qu'il est victime des préjugés de son temps et que « 	les idées dominantes sont les idées de la	classe dominante	 ».	
Par suite, l'activité individuelle est essentiellement, constitutivement, sociale et ne peut en aucun cas être réduite àl'ensemble des perceptions  sensibles de l'individu  isolé et des  représentations  qui en dérivent  : « 	La  véritable	richesse des individus réside dans la richesse de leurs rapports réels	.
                                                            
                                                                                
                                                                    »	
Par suite encore, les formes de conscience, que 	Marx	 désigne du terme d'idéologie, n'ont pas d'autonomie mais bien	une spécificité.
                                                            
                                                                                
                                                                    Car, si « 	ce n'est pas la conscience qui détermine la vie mais la vie qui détermine la conscience	 », il	reste à expliquer historiquement l'apparente séparation et opposition entre la réalité matérielle et les représentationsque l'on s'en fait..
                                                                                                                    »
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- ESSAI SUR LE CATHOLICISME, LE LIBÉRALISME ET LE SOCIALISME (résumé et analyse)
 - Libéralisme (analyse et critique de la doctrine)
 - Le socialisme (analyse et critique de la doctrine)
 - LE SOCIALISME SCIENTIFIQUE ET SA CRITIQUE
 - LE SOCIALISME UTOPIQUE ET SA CRITIQUE ?