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La culture de l' esprit est-elle une entreprise élitiste ?

Publié le 26/09/2005

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CULTURE (lat. colere, mettre en valeur )

Gén. La culture désigne la mise en valeur aussi bien d'un champ (agriculture) que de facultés (éducation). Ainsi, la faculté de penser ne se développe pas spontanément, c.-à-d. sans la médiation d'autres hommes (société). L'inné en l'homme (l'ensemble de ses facultés naturelles) ne s'éveille et l'homme ne s'humanise que par la culture. En ce sens, la culture ne désigne pas l'altération ou l'abandon de la nature humaine mais son accomplissement. Sans culture, l'homme n'est pas même un animal : il est inhumain (comme ces « enfants sauvages » que Lévi-Strauss nomme « monstres culturels »).

Nous verrons en premier lieu dans quelles mesures la culture peut être envisagée comme une entreprise sociale élitiste.

Seulement, comme il apparaîtra ensuite cette vision donne à la culture un sens étroit.  La culture est aussi et plus fondamentalement ce qui permet à l’humanité de se révéler à elle-même.

Enfin, que conclure d’autre sinon qu’elle est ce qui permet à tout sujet de se constituer et de se réaliser en intégrant les valeurs et les représentations du monde qui nous préexistent. Qu’en ce sens il ne saurait y avoir de discrimination entre une culture d’élite et une culture populaire.

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« négligé dans sa jeunesse, ne soit capable d'apercevoir dans l'âge mûr en quoi il a été négligé, soit dans la discipline,soit dans la culture (car on peut ainsi nommer ainsi l'instruction).

Celui qui n'est point cultivé est brut ; celui quin'est point discipliné est discipliné est sauvage ».La culture est pour Kant l'auxiliaire fondamentale dont dispose l'homme particulier en vue de son accession aux finsde l'humanité.

Telle est d'ailleurs la caractéristique de la faculté que Kant appelle faculté pragmatique qui permet :« le progrès de la civilisation par la culture surtout les qualités sociales, et du penchant naturel dans l'espèce de laforce solidaire et à devenir un être policé et destiné à la concorde », Anthropologie du point d vue pragmatique. La culture de l'esprit comme révélation de la subjectivité Dans cette même optique Hegel au cours du paragraphe 187 des Principes de la philosophie du droit , expose que la formation ou discipline qu'impose l'éducation offre à l'homme le moyen de se dresser contre ses proprestendances spontanées mais également elle lui accorde une autre ressource :celle de le mettre en relations avec ses semblables dans un même monde designifications et de sens.

Cette libération est le fruit selon l'auteur d'un « duretravail contre la subjectivité de la conduite, contre l'immédiateté du désir,aussi bien que contre la vanité subjective du sentiment de l'arbitraire du bonplaisir.

»Le fruit de la culture pleinement entendu consiste donc en la liberté disposel'individualité vis-à-vis des contenus traditionnels et sociaux, en la profondeurde la vie intellectuelle et spirituelle personnelle, en la capacité de rencontrerautrui autrement que de manière intéressée.

En d'autres termes un individu« cultivé », est tout le contraire d'un individu qui aurait été mécaniquementdéformé par son milieu : c'est un individu dans la vie psychique duquel lespratiques, les représentations et les valeurs de son monde ainsi que ceux desautres mondes qu'il connaît par l'expérience directe ou par cettefréquentation à la fois indirects et confrontés, médités littéralement ruminésavant d'être exercés ou digérés afin de constituer un être sans doute jamaisachevé, mais incomparablement plus complet qu'avant ce travail.Dans sa destination absolue, la culture est donc la libération et le travail de lalibération supérieure, à savoir l'absolu point de passage vers la substantialité infinie, subjective de la vie éthique, substantialité qui n'est plus immédiate ou naturelle mais spirituelle et élevée à laforme de l'universel. Conclusion -La culture de l'esprit peut apparaître aux premiers abords comme une entreprise vaniteuse fondée sur des fauxsemblants.-Mais si nous envisageons notre rapport au monde à travers la culture, il semble que c'est grâce à elle que nousparvenons à réaliser notre spécificité humaine notamment par rapport au règne animal.-Enfin, si ce monde de la culture est déjà construit il ne constitue pas un frein à notre subjectivité, puisque nousne serions nous constitué en tant que personne sans la culture que nous avons pour charge d'assimiler pour nousaccomplir effectivement.

La culture de l'esprit ne saurait être envisagée comme une entreprise sociale etpolitiquement dirigée, elle est ce qui permet à tout à chacun d'être lui-même.

Elle n'est pas un travestissement, nivanité de l'individu et encore enjeu d'un quelconque pouvoir.. »

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