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La curiosité a-t-elle des limites ?

Publié le 26/09/2005

Extrait du document

Au sens général, la curiosité désigne un certain comportement à l’égard de l’inconnu. L’enfant qui ne connaît rien du monde, ayant peu d’expérience, est ainsi le curieux par excellence et ne cesse de demander le pourquoi de tout ce qui le surprend. Ainsi, la curiosité n’a de limites que celles que constitue l’étendue de mon ignorance : plus je grandis et vieillis, plus j’apprends et ce faisant, de moins en moins de choses me semble curieuses. Ainsi, la curiosité n’a pas de limites (seule l’omniscience pourrait y mettre un terme). Toutefois, la curiosité peut-elle s’étendre à absolument tout ce qui nous intrigue ou nous surprend ? Cette question car la curiosité est aussi intéressée et témoigne d’un appétit de savoir qui n’en fait pas le strict équivalent de l’étonnement philosophique. Du coup, ce type de curiosité (provoqué moins par l’admiration que par la cupidité de satisfaire un penchant) ne doit-elle pas être limitée ? Jusqu’où est-elle légitime (permise) ?

« se spécialiser sous peine de rester science superficielle.

[Cf.

le soupçon platonicien à l'égard des sophistes quiprétendent discourir de tout .

Pour Platon, on ne fait bien que ce pourquoi on est fait] Or la spécialisation n'est-elle pas privation ? Certes, mais toute privation n'est pas un mal : dès lors que l'on fait un choix, on exclut et donc on manque, les possibles que l'on élit pas.

Or parce que nous ne pouvons toutconnaître, autant nous borner à ce qui est en notre pouvoir.

Transition :On ne saurait donc poser que la curiosité est illimitée : sous cette forme, (appétit insatiable), elle voue celui qui enest sujet : ou bien à une insatisfaction, ou bien à une étude diversifiée, variée, mais superficielle.Pourtant , l'idée d'un savoir encyclopédique doit-elle être abandonnée au profit d'une science spécialisée (et donc partielle et bornée)?Enjeu : la curiosité doit-elle être restreinte et du coup, nous amener à renoncer à l'idéal d'une culture vaste et « encyclopédique » ? 3- L'IDÉAL ENCYCLOPÉDIQUE La curiosité, on l'a vu, = l'appétit de découverte de l'homme insatiable qui a pour conséquence la dispersion des recherches.

Pourtant, il existe un projet qui permet de ne pas restreindre cette curiosité.

Car rappelons, un hommequi n'est pas curieux = homme indifférent, que rien n'intéresse, n'étonne ou ne surprend (terriblement ennuyeux).

Demême, un homme aux centre d'intérêts très restreint prend le risque de voir son désir de connaissance virer à lamonomanie. Conséquence : l'illimitation de la curiosité ne doit pas être rejetée ; en revanche il convient de voir si celle-ci est compatible avec une certaine méthode (autrement elle est effectivement, science vouée à la superficialité). Cette méthode = projet encyclopédique : ambition d'un savoir totalisé en un ensemble organisé par un principe thématique ou alphabétique.

a) La curiosité invite à l'échange Si la science d'un homme doit être réglée, c'est-à-dire se fixer sur un objet spécifique au lieu de se disperser, cela n'empêche nullement cet homme de faire partager sa science à autrui tout aussi curieux que lui, mais n'ayantpas le temps de s'attacher à des recherches aussi pointues et concentrées. Tel est l'idéal de l'encyclopédie : une diffusion des savoirs à même d'apaiser la curiosité des hommes, de les instruire au maximum de toutes choses.

La curiosité sur le plan social amène les hommes à communiquer desinformations, à s'enrichir les uns les autres mutuellement.

b) les échanges doivent être universels (illimités) Chacun ayant un domaine de connaissance précis, dispose d'une science particulière, limitée, mais la multiplication des échanges est garante d'un augmentation de notre savoir [le « nôtre » désignant l'humanité dansson ensemble] Ce n'est qu'au prix d'un effort collectif, d'une coopération efficace de tous les savants de tous les domaines, que l'on peut délivrer la curiosité de ses limites et oser tenter l'accès à une science totale.[Sur ce point, l'encyclopédie est proche de la philosophie et la curiosité rejoint l'étonnement.

Cf.

Hegel : laphilosophie est essentiellement encyclopédique « puisque le vrai ne saurait être qu'en tant que totalité »L'encyclopédie des sciences philosophiques , §16.]. »

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