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La faiblesse de l'homme est-elle la cause ou la conséquence de l'organisation sociale ?

Publié le 17/04/2009

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Mais ce faisant ne risque-t-on pas de manquer la transformation que l'homme subit en société ? Qu'est-ce qui, dans la société, est susceptible d'affaiblir l'homme encore davantage ? L'homme n'entre-t-il pas avec l?organisation sociale dans un cercle vicieux qui l'affaiblit sans cesse et par là même rend l'organisation sociale plus nécessaire encore ?    

La faiblesse de l'homme comme cause de l?organisation sociale.  

a)                  L'idée selon laquelle l'homme est un animal plus faible que les autres et son rapport à sa sociabilité naturelle est présente dès l'Antiquité au travers du mythe de Protagoras. Epiméthée a pour tâche de distribuer aux races de la création un certain nombre de qualités de sorte qu'aucune ne disparaisse. Il donne aux uns la force sans la vitesse, aux faibles la rapidité, puis il distribue des outils naturels tels que des griffes ou des sabots. Il oublie dans sa distribution l'homme. Or, sans qualités l'homme est condamné à succomber dans sa rivalité avec les autres animaux. Prométhée vole alors le feu et les arts pour les donner à l'espèce humaine, mais cela ne suffit pas, Zeus accorde aux hommes selon ce mythe l'art politique.

L'homme est, nous dit Hume, le plus faible des animaux au point de vue de la nature. À ses yeux, c'est cette faiblesse qui a rendu nécessaire l'organisation sociale et elle est donc la cause de la société. Il nous est demandé de discuter cette thèse. La faiblesse de l'homme est-elle bien la cause de l'organisation sociale ou au contraire en constitue-t-elle la conséquence ? Nous verrons en quoi la faiblesse de l'homme pourrait être vue comme une conséquence de l'organisation sociale et ensuite ce qui justifie, au contraire, la thèse de l'auteur.    Il pourrait sembler, à première vue, que la société, et non la nature, est cause de notre faiblesse. La société, en effet, augmente les besoins. La plupart des besoins sont des besoins sociaux. De plus, la société, par les facilités de vie qu'elle nous donne, tend à nous dispenser de gros efforts physiques. Confronté à une vie beaucoup moins rude, n'avons-nous pas tendance à nous dispenser d'actions qui pourraient nous rendre plus forts ?

« L'homme est, nous dit Hume, le plus faible des animaux au point de vue de la nature.

À ses yeux, c'est cettefaiblesse qui a rendu nécessaire l'organisation sociale et elle est donc la cause de la société.

Il nous est demandé dediscuter cette thèse.

La faiblesse de l'homme est-elle bien la cause de l'organisation sociale ou au contraire enconstitue-t-elle la conséquence ? Nous verrons en quoi la faiblesse de l'homme pourrait être vue comme uneconséquence de l'organisation sociale et ensuite ce qui justifie, au contraire, la thèse de l'auteur. Il pourrait sembler, à première vue, que la société, et non la nature, est cause de notre faiblesse.

La société, eneffet, augmente les besoins.

La plupart des besoins sont des besoins sociaux.

De plus, la société, par les facilités devie qu'elle nous donne, tend à nous dispenser de gros efforts physiques.

Confronté à une vie beaucoup moins rude,n'avons-nous pas tendance à nous dispenser d'actions qui pourraient nous rendre plus forts ? C'est exactement ce qu'expliquera Rousseau dans la première partie du Discours sur l'origine et les fondements del'inégalité parmi les hommes.

Rousseau y décrit ce que serait la vie de l'homme à l'état de nature c'est à direjustement en dehors de la société.

L'homme serait obligé dès l'enfance de s'accoutumer aux intempéries, de sedéfendre seul contre les bêtes féroces.

Il serait obligé de se fortifier par l'exercice.

"Le corps de l'homme sauvageétant le seul instrument qu'il connaisse, il l'emploie à divers usages, dont par le défaut d'exercice, les nôtres sontincapables", dit Rousseau.

Il développe l'idée que la technique (qui suppose la société) nous affaiblit.

Si nousn'avions pas d'échelle, il faudrait apprendre à grimper aux arbres.

Sans hache il faut fortifier le bras pour rompre lesbranches et Rousseau conclut : "Laissez à l'homme civilisé le temps de rassembler toutes ses machines autour delui, on ne peut douter qu'il ne surmonte facilement l'homme sauvage ; mais si vous voulez voir un combat plus inégalencore, mettez-les nus et désarmés vis-à-vis de l'autre, et vous reconnaîtrez bientôt quel est l'avantage d'avoirsans cesse toutes ses forces à sa disposition." En somme, s'il faut en croire Rousseau, si la technique, bien sûr,nous donne des avantages, elle ne nous fortifie pas, bien au contraire ! Parce que nous nous fions à elle, nousnégligeons de cultiver nos aptitudes et nous nous affaiblissons au point d'en devenir dépendants.

Privé desavantages que confère la société, l'homme social se montre alors bien plus faible que celui qui, n'en ayant pasbénéficié, a dû se débrouiller seul. On pourrait donc penser que la faiblesse de l'homme est bien une conséquence de la vie sociale.

Cependant, encorefaudrait-il pour admettre cette thèse que l'homme puisse vivre à l'état de nature.

Or, est-ce si sûr ? En réalité, on voit mal comment l'homme pourrait vivre sans la société et c'est bien sa faiblesse qui l'oblige àl'existence sociale. L'homme est d'abord immature à la naissance et cette immaturité dure longtemps.

Il a besoin de ses parents et cebesoin est un lien de dépendance.

Cette forme de société qu'est la famille est liée au dénuement de l'enfant.

Pour laplupart des animaux la famille est inutile car, très rapidement, les petits sont capables de se débrouiller seuls. D'autre part, l'homme n'a pas d'instinct.

L'animal "sait" naturellement ce qu'il a à faire pour survivre.

Il n'a doncnullement besoin (ou assez peu) d'apprentissage.

L'homme, au contraire, doit tout apprendre et, du reste, cetapprentissage est un processus indéfini.

Même le vieillard peut encore apprendre.

Or l'éducation nécessite les autreset donc l'existence sociale. Si l'animal est spontanément adapté à son milieu, il n'en est pas de même pour l'homme.

Il doit s'adapter.

Latechnique (elle aussi d'essence sociale) est nécessaire pour suppléer aussi bien à notre manque d'instinct qu'à notreabsence d'instruments naturels. Ainsi, c'est bien une faiblesse constitutive de l'homme (immaturité à la naissance, absence d'instinct et d'instrumentnaturel) qui a rendu l'existence sociale nécessaire, au point d'ailleurs que l'humanité n'a jamais vécu à l'état denature.

Dès la préhistoire nos ancêtres furent des êtres sociaux car c'était la condition de leur survie. Hume a raison de considérer que la faiblesse de l'homme est la cause de l'organisation sociale.

Mais il faut soulignerque cette faiblesse n'est faiblesse que d'un certain point de vue.

L'absence d'instinct, c'est aussi la possibilité de laraison et de la liberté, l'absence d'instruments naturels, c'est aussi la possibilité d'inventer.

L'homme a quelquechose que l'animal n'a pas : ce qu'il est, il le doit à lui-même.

Kant dira que la nature nous a en fait privilégiés : seulun être sans instinct pouvait être libre et digne.

Nous pouvons nous attribuer le mérite de ce que nous avonsaccompli, assumer aussi la responsabilité de nos fautes.

Bref, nous avons le privilège d'accéder à la morale,inaccessible aux autres espèces.. »

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