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La foi dans la science

Publié le 20/01/2010

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Dans la seconde moitié du XIXe siècle, on constate en France un extraordinaire développement économique dans tous les domaines : agriculture, industrie, transports. Pour la première fois de son histoire, l'homme semble disposer d'une maîtrise sur la nature et cette maîtrise ne peut s'expliquer que par les progrès foudroyants de la science. Dès 1848, Ernest Renan, rédigeant l'Avenir de la science (qu'il ne devait publier qu'en 1890), exprimait sa confiance dans les possibilités illimitées de la raison. Les découvertes qui se succèdent paraissent justifier cet optimisme. Pasteur publie ses travaux sur la vie microbienne. En chimie, Berthelot réalise les premières synthèses. D'autres recherches portent sur la géologie, l'électricité, l'électromagnétisme, etc. Fort de ces résultats, Claude Bernard donne en 1865 un exposé magistral sur la méthode scientifique fondée sur l'expérimentation. Pour des millions d'hommes, la science devient une véritable religion en mesure de tout expliquer. Les spéculations d'Auguste Comte semblent ainsi confirmées : après les âges théologique et métaphysique, l'humanité entre dans l'âge positiviste.  Cet enthousiasme pour les vertus de la raison, l'analyse mathématique, le mesurable, s'étend à d'autres domaines. Taine explique la littérature par l'influence de la race, du milieu et des circonstances. Sainte-Beuve fixe les méthodes de la critique littéraire. Littré publie son Dictionnaire de la langue française. A l'imitation de Spencer, Ribot jette les bases d'une philosophie et Durkheim publie les Règles de la méthode sociologique. En littérature, les Goncourt, Alphonse Daudet, se piquent de ne transcrire que le résultat de leurs observations. Flaubert est obsédé par ce même souci d'observation, encore que dans Bouvard et Pécuchet il fasse le procès du «scientisme«. Quant à Zola, il ne veut être qu'un «expérimentateur« qui «déduit mathématiquement«.  Le rationalisme est volontiers antireligieux. A la suite de Darwin, les biologistes attribuent à l'homme une origine animale. La science rejette les religions révélées et s'apprête à fournir l'explication des mystères. A ses yeux, les Ecritures ne semblent pas résister à l'analyse scientifique et, pour Renan, Jésus est un «homme presque divin«. En définitive, on espère la venue d'une humanité nouvelle, fraternelle, affranchie des dogmes. Cet enthousiasme ne dépasse pas cependant la fin du siècle. L'apparition de la radioactivité, de la relativité, annoncent la fin de l'univers mécanique et ordonné des scientistes. Le même trouble apparaît dans les lettres. Bergson, Claudel, Bloy, Sangnier, Péguy , etc., marquent le retour au spiritualisme.

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