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La guerre chez Hobbes

Publié le 15/09/2014

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Aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tienne tous en respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est guerre de chacun contre chacun. Car la guerre ne consiste pas seulement dans la bataille et les combats effectifs ; mais dans un espace de temps où la volonté de s'affronter en des batailles est suffi­samment avérée; on doit par conséquent tenir compte, relative­ment à la nature de la guerre, de la notion de durée, comme on tient compte, relativement à la nature, du temps qu'il fait. De même, en effet, que la nature du mauvais temps ne réside pas dans une ou deux averses mais dans une tendance qui va dans ce sens, pendant un grand nombre de jours consécutifs, de même la nature de la guerre ne consiste pas dans un combat effectif, mais dans une disposition avérée, allant dans ce sens, aussi longtemps qu'il n'y a pas d'assurance du contraire. Tout autre temps se nomme paix.

 

HOBBES

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« Hobbes, dans ce texte, définit la guerre d'une manière qui peut éton­ ner car sa définition ne rejoint pas celle que l'on a habituellement.

Ce contraste commande l'ordre de ses idées.

Définition négative : la guerre n'est pas seulement l'acte violent qui oppose les hommes, "bataille" ou "combats effectifs".

Ces actes sont momentanés et objectivement repérables.

Définition positive : la guerre est la disposition avérée des volontés à s'affronter en batailles.

Ces volontés, le texte le précise, sont celles de "chacun contre chacun" Elle consiste plus en une manière d'être vis-à-vis des autres que dans les actes qui la traduisent.

Or une ma­ nière d'être est une tendance qui peut rester longtemps latente avant de passer à l'acte.

Insister sur l'opposition des termes : "momentanés""longtemps" et "objectivement repérables""latente".

Conséquence : il faut pour définir la guerre introduire "la notion de durée" ou "espace de temps".

Éclaircissement de cette dimension de la définition par une analo­ gie avec la nature.

Ce que l'on appelle "mauvais temps" ne réside pas uniquement dans le fait d"une averse ou deux averses", mais dans la "tendance" météorologique qui promet d'éventuelles averses.

Ce qui est vrai de la nature est applicable à notre sujet : de même, la guerre n'est pas le combat de fait, mais la tendance des volontés à éclater éventuellement en combats, que Hobbes désigne par le terme "dispo­ sition".

Mais poursuivons l'analogie : de même que la tendance au mauvais temps ne dure pas indéfiniment, la disposition à la guerre peut pren­ dre fin.

A quelles conditions? Le texte répond: "aussi longtemps qu'il n'y a pas d'assurance du contraire".

Quel est le sens de cette expres­ sion ? Le début du texte le révèle : ce qui assure du contraire de l'état de guerre, c'est "un pouvoir commun qui les tiennent tous en respect".

La condition nécessaire au passage à un temps de paix est donc la contrainte qu'exerce sur chacun des hommes un pouvoir qui s'impose à tous.

Conséquence sur la condition de l'homme: chaque individu a en lui une disposition à la guerre contre autrui, et seul "un pouvoir com­ mun" peut réfréner cette disposition pour que s'instaure l'état dura­ ble de paix.

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