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La justice est-elle une forme de vengeance ?

Publié le 27/02/2008

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Avant l’arrivée des premières lois dites humaines, c’était les plus forts qui régnaient, puis vinrent les « désignés divins «, c'est-à-dire ceux qui se disaient supérieurs à la demande de Dieu. C’était le cas au Moyen Age ou à la Renaissance (cf. Le Roi Soleil) où les rois se proclamaient souvent selon, soit disant, la volonté divine. Existaient alors de grandes injustices, comme par exemple la mise à l’écart des pauvres, des femmes ou des handicapés qui étaient considérés comme faibles et donc soumis. Avec la venue des lois, ces ères rustiques disparurent, laissant place à un à peu près d’Humanité. Des lois commencèrent à être écrites, ayant pour but de répandre une once d’égalité dans le monde. La Justice était née. Elle permet désormais à ceux qui l’utilisent de se défendre et d’ainsi assurer leur intégrité et leur sécurité grâce aux procès.

Mais la justice, en son tout, est-elle une sorte de vengeance de ceux qui l’utilisent ?

Une interrogation à laquelle nous tenteront de répondre par delà deux points de vue : oui et non, afin d’en dégager les points essentiels et d’y répondre au mieux.

Ces deux points de vue formeront le tout de notre réflexion.

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« Sujet : La justice est-elle une forme de vengeance? La vengeance consiste à se dédommager d'un affront ou d'un préjudice subi.

La justice est considérée comme le pouvoir de faire respecterle droit et l'exercice de ce pouvoir, ou alors peut être perçue comme vertu morale de celui qui reconnaît les mérites et respecte les droitsde chacun.

D'instinct, si on nous inflige un mal, on veut le rendre.

Pour cela, on peut recourir à la vengeance, de façon personnelle, ou àla justice, c'est à dire au nom de toute la société.

En quoi la justice est-elle une forme de vengeance? En quoi diffère-t-elle totalement decette dernière? Pourquoi l'intervention d'un libre arbitre est-elle nécessaire pour arrêter le cycle de la violence? Peut-on se venger contre lajustice? " Le plus fort n'est jamais assez fort pour être le maître, s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir." Le droit est juste, ilfait référence à la justice.

Par opposition à la force, la vengeance.

Pour Rousseau, la vrai force vient de ce qui est juste, ainsi la justice estune force indispensable pour assurer le bon fonctionnement et la sécurité de la société.

La justice constitue le pouvoir judiciaire de l'Etat,c'est à dire qu'elle consiste à contrôler l'application de la loi.

Elle est donc supérieure hiérarchiquement par rapport à la vengeance qui estl'affaire d'un ou d'un groupe d'hommes.La vengeance induit une logique infinie.

Une violence enclenchée, quelle qu'elle soit, ne peut plus être arrêtée, chaque réaction de l'unenvers l'autre accentue le besoin de vengeance qui ne peut plus être assouvie.

Chacun veut être le dernier à se venger.

Par opposition, lajustice aura toujours le dernier mot.

Dans La violence et le sacré de René Girard, les Chouchki ont conscience de se cercle sans fin etcraignent la vengeance et tout le mal qu'elle pourrait entraîner, c'est à dire la destruction de la société, voir même la guerre.

Lors du cerclevicieux de la vengeance, les rôles sont inversés, on se considère toujours comme victime et notre adversaire comme l'agresseur." En tuant un des leurs, les Chouchki prennent les devants; ils offrent une victime à leurs adversaires potentiels, les invitants ainsi à nepas se venger, à ne pas commettre un acte qui constituerait un nouvel affront [...] " Ainsi, la justice ne peut être une forme de vengeancepuisqu'elle met un terme au mal dès lors que l'agresseur a été jugé coupable et qu'il se voit contraint à subir sa peine.On ne peut se venger contre la justice; en effet elle ne représente pas une personne à elle-même, cette personne est abstraite,supérieure.

Celui qui punit n'est pas l'individu qui juge le coupable, mais c'est l'Etat qu'il représente.

Par ailleurs ce jugement découle deslois, et on ne peut pas se venger contre les lois qui expriment la volonté du peuple tout entier.

Ainsi, c'est la société toute entière qui jugele criminel y compris la victime et le criminel lui-même.

Dans la justice, on prend en compte les deux partis, on écoute la parole del'accusé, de la victime, et même des témoins.

Lors d'une vengeance la décision est arbitraire et l'on écoute que ce que la soif devengeance nous dicte de faire, et souvent, reliée par la passion et les sentiments, le mal infligé en échange est bien plus terrible quecelui qu'on a reçu, bien que l'on croit le contraire.

Les sentiments sont aléatoires et ne sont juste qu'envers celui qui les ressent.

On penseque le mal que l'on subit est bien pire que tout et que l'on ne trouvera jamais un équivalent aussi affreux.

C'est pourquoi le cycle devengeance augmente toujours plus en amplitude et en dégâts.La justice rend la société plus sûre en enfermant les coupables, par exemple.

Alors que la vengeance soulagera peut être une ou ungroupe de personne ayant subi le mal, mais ne soulagera pas toute la société.

La vengeance est un mal contre un mal poussé par lapassion et le sentiment, alors que la justice est guidée par la raison et les sentences sont proportionnelles au mal encouru, sachant quecette sentence protégera la société entière pour éviter que d'autres maux se reproduisent.Par ailleurs, la vengeance témoigne de l'emportement, de la colère, c'est une réaction émotive, impulsive et individuelle.

Elle estgouvernée par la passion et nos sentiments l'emportent sur la raison.

Elle témoigne de la spontanéité des remords.

La justice n'entrainepas la violence car elle est légale, et la raison l'emporte sur les sentiments individuels.

La vengeance est souvent forme de méchanceté,de colère, et peut être très violente, provoque de la frustration.

Tandis que la justice punit de manière à ce que le coupable reconnaisseses actes, qu'il puisse demander pardon et qu'en étant par exemple emprisonné, il soit privé de liberté et qu'il se résigne à commettre untel acte.

De toute évidence la victime ne va pas se venger une seconde fois contre l'agresseur déjà punit.

Et si la justice ne parvenait pas àsatisfaire les désirs de vengeance? La vengeance et la justice ne visent elles pas tout de même le même objectif? La vengeance est-elle une justice de ceux qui l'utilisent? D'un point de vu moral, si quelqu'un accable une personne de quelque mal que ce soit, il est normal que l'on veut que justice soit faite,c'est à dire qu'il y est égalité de part et d'autre et donc que l'agresseur subisse un mal égal à celui qu'il a commis.

Dans l'acte devengeance, on inflige à l'autre une punition en réparation de ce que l'autre nous a fait subir.

Se venger consiste à faire en sorte qu'uncrime ou qu'un préjudice ne demeure pas impuni.

La justice a exactement le même objectif, excepté qu'elle soit raisonnée et juste enverstout le monde.Pour Spinoza, " [...] nulle société ne peut subsister sans [...] des lois qui modèrent et contraignent l'appétit du plaisir et les passions sansfrein ".

Ce sont notamment ces passions sans fin qui sont, entre autres choses, à l'origine de la vengeance.

La justice est nécessaire pouréviter le constant théâtre des conflits d'intérêts personnels, et donc du cycle de vengeance.

La justice est donc une forme améliorée de lavengeance, qui, grâce aux lois, permet la survie de la société.La vengeance et la justice ont un autre objectif commun.

La vengeance rend un mal pour un mal, comme la justice qui rend un mal maiscette fois pour un bien.

En effet, lors d'une vengeance il s'agit de blesser et de faire souffrir de la même manière que l'on nous a faitsouffrir, sachant pertinemment que cela ne sera pas sans retombée.

Cette nouvelle action éveillera une colère de même ordre que cellequi l'a causée.

La justice, quant à elle, punit le mal afin que celui-ci ne se reproduise pas.

Bien que la justice soit une institution quirecherche le bien de tous et qui défend l'intérêt commun de la société, elle rend quand même un mal.

De plus, les peines encouruespeuvent frustrer, faire réfléchir et résonner le coupable.

La vengeance à un moment peut être fera également que les individus seremettent en question et s'interrogent sur ce qui est en train de se passer.L'idée d'une justice vengeresse est concevable: les deux partis doivent accepter le jugement quel qu'il soit, qu'il satisfasse leur intérêt oupas, et se mettre d'accord sur ceci avant le procès.

Or celui qui demande vengeance ne sera pas satisfait de la sentence si elle ne répondpas à ses attentes, à ses exigences, et ne l'acceptera pas.Dans certains Etats où la peine de mort persiste, on peut admettre que la justice est une forme de vengeance puisqu'une condamnation àmort "légale" est tout aussi cruelle que si c'était la victime qui tuerait pour se venger. La vengeance personnelle peut passer par la justice, car la vengeance est l'acte de se faire justice soi-même.

La justice est un moyend'autant plus raisonné que la vengeance est issue d'une sorte d'instinct visant à détruire l'équivalent de ce que l'on nous a détruit.

Lajustice est une vengeance au nom de tous et la vengeance une justice personnelle.

La justice est objective tandis que la vengeance estsubjective.Finalement, ne faudrait-il pas mieux pardonner?. »

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