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La liberté humaine est-elle limitée par la nécessité de travailler ?

Publié le 04/02/2004

Extrait du document

Analyse du sujet :

  • Liberté : Avant tout, la liberté désigne l’absence de toute contrainte étrangère et extérieure. A l’origine : libre condition de l’homme qui n’est pas esclave, qui dispose de sa personne et participe à la vie de la cité. La liberté est un statut, une condition sociale et politique, puis elle devient une caractéristique individuelle et morale. Est libre un homme indépendant et autonome qui n’est pas déterminé ou contraint.
  • Travailler : Action d’effectuer un travail, action en vue d’obtenir un résultat. La racine latine du mot travail est trepalium, instrument de torture. Cette notion est vaste et évolue selon les époques historiques. Le travail définit un large panel d’activités humaines socialement rentables : il peut désigner une activité professionnelle rémunérée autant que l’apprentissage de l’écolier. C’est une activité qui transforme la nature et qui est productrice de valeur. Elle joue un rôle économique et social en tant qu’elle met les hommes en relation. Le terme « travail « est donc problématique en soi : puisqu’il désigne plusieurs activités sociales, on peut s’interroger sur sa signification propre, qui varie selon son sens, c’est-à-dire en fonction de ce qui est entendu par ce mot. Il s’agit donc de définir plus précisément ce concept au cours de l’analyse.
  • Limiter : action de circonscrire, de restreindre. Ce terme s’oppose au concept de liberté, dont le principe incarnant l’indépendance est a priori de ne pas être contraint par une volonté extérieure.
  • Nécessité : dont on ne peut pas se passer, qui est essentiel, incontournable et inéluctable. Revêt un caractère d’obligation, d’impératif. Est nécessaire ce qui ne peut ne pas être. Ici, la nécessité qualifie le travail. On considère donc que le travail est incontournable.

Problématique :

Le problème posé par cette question est de savoir si la nécessité dans laquelle l’homme se trouve de travailler pour vivre entre en conflit avec sa liberté. Le travail, considéré comme un impératif social, sans lequel on ne peut subsister, aliène t-il l’homme au point de restreindre sa liberté ? Ne peut-on pas penser au contraire que le travail peut devenir un moyen pour l’homme d’exprimer sa liberté à travers la réalisation de quelque chose ? Dans quel cas le travail commence t-il à poser problème pour le respect de la liberté humaine ?

 

HTML clipboard    Bien souvent le travail est perçu comme une nécessité contraignante : on voudrait se reposer mais il faut travailler, on doit travailler. De là, on glisse facilement à dire que la nécessité de travailler limite la liberté humaine puisque l'on ne peut pas faire ce que l'on veut. Il est vrai que si l'on considère la liberté comme la possibilité de faire ce que l'on veut ( et vouloir ce que l'on fait), la nécessité du travail ne peut que la limiter à ce moment toute contrainte que l'on m'impose ou que je m'impose limite aussi ma liberté. Mais d'où vient cette nécessité de travailler ? La liberté humaine est-elle limitée par la nécessité de travailler ?  

  • 1-Le travail, une nécessité aliénante :
  • 2- Cependant, la nécessité de travailler oblige l’homme à dépasser sa condition :
  • 3- Ainsi, loin de limiter la liberté humaine, le travail est une activité nécessaire à l’homme pour se réaliser et conquérir sa liberté :

« [III.

En fait, le travail inaugure la liberté] C'est que Marx affirme aussi, d'un point de vue strictement philosophique, que le travail participe bien del'humanisation, et qu'il n'y a en conséquence d'humanité authentique qu'à partir de l'apparition du travail.

En effetc'est bien ce dernier qui développe dans l'homme « des facultés qui y sommeillent », autrement dit qui détermine sondéveloppement, tant intellectuel qu'historique et social.

La préfiguration du produit à obtenir, sous l'aspect duprojet, marque la différence relativement à l'animal, et la possibilité d'inaugurer une histoire authentiquementhumaine : « On peut définir l'homme par la conscience, par les sentiments et par tout ce que l'on voudra ; lui-mêmese définit dans la pratique à partir du moment où il produit ses propres moyens d'existence ».Marx se situe sur ce point dans la descendance de Hegel, même s'il entend donner une version « matérialiste » de l'«idéalisme hégélien », et ne plus aborder la liberté comme un concept abstrait ou vide. Hegel, dans sa « dialectique du maître et de l'esclave », a bien montré que,pour la conscience humaine, le stade final de la liberté ne peut apparaître queconséquemment à l'activité laborieuse, lorsque la conscience retrouve dans leproduit transformé la marque de sa propre efficacité, et qu'il lui appartient dèslors d'humaniser le monde objectif.

De ce point de vue, le travail apparaît,plus nettement encore que chez Rousseau, comme transformation simultanéedes choses et de l'homme lui-même.

Les choses, une fois transformées,renvoient à l'homme l'image d'un monde portant sa signature, et suscitent enlui de nouveaux besoins en même temps que de nouvelles compétences.' On peut donc considérer, lorsqu'il s'agit de la liberté de l'homme en général(si l'on peut dire, en tant qu'espèce et non plus comme individu), que letravail mène directement à la liberté authentique, qui est dès lors à distinguerd'une simple indépendance, dans la mesure où cette dernière implique desactivités qui ne transforment suffisamment ni le milieu ni l'être encore pastout à fait humain.

Et même si l'on reproche à Hegel de concevoir une libertéqui n'est pas encore suffisamment inscrite dans le corps de tous les hommes,comme le fait Marx, on en vient à considérer que le travail favoriseral'éclosion de la liberté finale pour toute l'humanité.

Dans un cas comme dansl'autre, le travail signifie l'émergence d'une liberté, qui reste sans douteinlassablement à compléter, mais dont les compléments éventuels nesemblent pouvoir s'affirmer indépendamment de l'activité laborieuse. [Conclusion] Si le travail limitait la liberté, nul ne se sentirait aussi libre qu'un chômeur.

Or, s'il peut éventuellement commencerpar profiter de son temps libre et en faire en effet ce qu'il veut, vient rapidement un moment où il se sent exclu, nonseulement d'un corps social, mais bien de 1'« humanité », et a la pénible impression de perdre ce qui fait sa « dignité» d'homme.

C'est que, radicalement, le travail, même s'il peut être vécu comme contraignant par l'individu, confirmel'existence d'une humanité pour laquelle la liberté est une tâche à accomplir beaucoup plus qu'un donné.

Demande d'échange de corrigé de abel adam ( [email protected] ). Sujet déposé : la liberté humaine est-elle limitée par la nécessité de travailler ? Qui peut affirmer ne s'être jamais laissé aller à dire, étant enfant, 'maman, je n'ai pas envie d'aller à l'école; ou derépondre adulte 'moi non plus, je ne veux pas travailler mais il le faut!'.

La nécessité du travail semble donc parfoistrès contraignante et s'oppose à nos désirs.

Cela nous permet-il de dire que la liberté humaine est limitée par lanécessité de travailler ? Pourquoi l'homme doit-il travailler ? En quoi, à première vue la nécessité du travail semble-t-elle limiter la liberté ? Cette nécessité qui s'impose à nous n'est-elle pas au contraire une chance de libération à plus. »

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