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La liberté peut-elle se définir comme l'obéissance à la raison ?

Publié le 10/04/2005

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Cette conception de l'indépendance de la liberté par rapport à la raison trouve chez J.J. Rousseau, une expression plus philosophique et plus pertinente.Pour lui, la raison n'a pu se développer que grâce à la liberté essentielle de l'homme. Celui-ci est essentiellement libre en cela qu'il n'a pas d'instinct spécifique, d'instinct propre, contrairement à l'animal.L'homme est donc rationnel parce qu'il est libre de toute détermination instinctive : c'est ce que Rousseau appelle sa perfectibilité. B - ÊTRE LIBRE SUPPOSE L'USAGE DE LA RAISON.Toute liberté est d'abord liberté d'agir. Or toute action suppose un choix, ne serait-ce que dans la recherche des moyens pour parvenir à la réalisation de la fin de l'action.Toute action implique donc un certain calcul, un usage de la raison.

La question de la liberté peut se poser de différentes façons. Certains philosophes se penchent sur l'existence de celle ci alors que d'autres s'interrogent sur son origine. Nous pouvons nous demander à notre tour quelle est la signification de celle-ci. Plus précisément, la liberté peut-elle se définir comme l'obéissance à la raison? La liberté est un terme qui s'applique à beaucoup de choses. On définit généralement "être libre" comme étant le fait de faire "ce que l'on veut". Lorsque l'on parle d'obéissance, on parle également de soumission à une volonté extérieure. C'est en cela que l'on peut penser ne pas être libre en la présence d'obéissance. Quant à la raison, elle correspond à la faculté de réfléchir, au mode de penser propre à l'homme. On peut donc penser être libre en accomplissant la volonté de son propre raisonnement. Cependant la volonté, bien qu'étant libre d'origine, lorsqu'elle suit la raison n'a plus le choix. Le problème est donc de savoir quels sont les critères de la liberté. A quel moment est on libre? A quel moment ne l'est-on plus ? La question est alors de savoir si, malgré la dictature de la raison, un individu peut atteindre la liberté. Comment être libre en obéissant à la raison? Nous verrons tout d'abord que la liberté ne se définit pas en premier lieu comme compatible avec l'obéissance. Puis que le fait d'obéir ne nie pas toujours la liberté. Enfin nous constaterons qu'une volonté raisonnable ne peut être libre.  

« Introduction -La raison est la faculté qui permet notamment de lier entre eux deux faits données, au sein d'un mêmeenchaînement causal.

La raison est donc la faculté qui permet de rendre compte de la nécessité et du déterminismedes faits naturels.-La liberté, à l'inverse, c'est la sensation d'être tout à fait indépendant par rapport à un quelconque déterminismeextérieur.

Etre libre, c'est se sentir indépendant de toute relation, c'est sentir l'absoluité de notre volonté.-Ainsi, la raison et la liberté semblent en tout point opposées ; or, la liberté ne pourrait-elle pas trouver dans laraison, c'est-à-dire dans la forme même de la rationalité, son fondement ultime ? Ou bien, à l'inverse, la libertén'est-elle qu'un leurre dont le rôle précis de la raison serait de nous en préserver ? I.

La condition d'un usage méthodique de la rationalité, c'est la possibilité d'une liberté absolue(Descartes).

-A travers le doute méthodique, il s'agit de parvenir à une vérité absolument première, indéracinable.

Cette vérité,c'est que je ne peux pas douter que je doute, donc que je suis dans mon activité même de penser.

Or, cette véritén'a été possible qu'à partir du doute, qui procède d'une liberté absolue, celle de se déprendre de toute opinionjusqu'ici acceptée comme vraie.

Avoir une certitude n'est donc originairement possible qu'à partir de la liberté.

Plusprécisément, la liberté constitue la condition absolue à partir de laquelle seulement la raison va pouvoir opérer soncheminement propre à partir des vérités les plus simples et les plus évidentes vers celles plus complexes et moinsévidentes. -Descartes développe également une théorie de la décision, dans lesMéditations métaphysiques , selon laquelle l'homme, contrairement à l'âne de Buridan, peut choisir entre deux options également possibles, même si aucuneraison ne pousse à choisir l'une plutôt que l'autre.

Cette "libertéd'indifférence" permet à l'homme d'éprouver positivement en lui sa libertéabsolue de choix, indépendamment de toute causalité donnée.

Ainsi, laliberté, non seulement constitue la condition sine qua none de la bonne tenue méthodique de la rationalité, mais encore se révèle toute à fait indépendantede la rationalité elle-même : il n'y a donc aucune symétrie entre la raison et laliberté, en ce sens que la liberté ne procède en rien de la raison.

II.

La liberté absolue est un leurre, elle est toujours reliée à une raisondonnée, et cette raison empêche précisément la liberté d'exister entant que telle (Leibniz).

-Selon Descartes (seconde théorie du libre-arbitre), il est possible d'éprouverl'absoluité de notre liberté en faisant un choix inverse à celui pour lequell'entendement inclinerait naturellement.

Cela prouverait donc que la volontéest absolue, puisqu'elle est détachée de la détermination de l'entendement,même si Descartes déplore cette forme inférieure de liberté.-Or, pour Leibniz, cette absoluité constitue un leurre, en ce que rien ne peut être sans avoir une raison pour être ce qu'il est : aucun être ne peut faire l'économie du principe fondamental deraison suffisante.

En ce sens, pour que la liberté choisisse de s'exprimer en s'opposant à la détermination del'entendement, il faut qu'elle ait une raison de le faire : cette raison, c'est précisément d'exprimer l'absoluité de sonêtre.

En ce sens, la liberté, métaphysiquement parlant, n'est rien sans une raison, c'est-à-dire sans une loi qui laprédétermine.

L'absence de symétrie entre la raison et la liberté est donc vérifiée, mais de façon inverse : la libertédépend d'une raison donnée, elle est donc dépassée par une logique qui la dépasse.

L'usage de notre raison permetde relier la chaîne des causes, mais en aucun cas d'exercer notre liberté en tant que telle.

III.

La liberté dépend bien de l'usage de notre raison : mais cet usage doit être pratique, et non théorique. »

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