Devoir de Philosophie

La liberté se définit-elle comme un pouvoir de refuser ?

Publié le 07/11/2009

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Le pouvoir de refuser est infini et rend l'homme semblable à Dieu

Cette détermination dans le refus révèle la puissance de ce pouvoir de refuser. En d'autres termes, le pouvoir de refuser renvoie ici à une faculté, la volonté, qui se distingue par sa puissance. On peut avec  Descartes (Lettre au père Mesland), considérer notre pouvoir de refuser comme le signe de notre ressemblance avec Dieu : la liberté humaine est à l'image de la liberté divine dans la mesure où elle est capable de refuser jusqu'à l'évidence la plus certaine. En d'autres termes encore, de même que la volonté divine n'est pas assujettie à son entendement, de même, la volonté humaine se distingue par sa capacité à nier l'évidence. La liberté comme libre arbitre se caractérise en effet comme un pouvoir d'affirmer et de nier, et de suivre ou non ce que l'entendement nous indique. Quand bien même mon entendement m'indique avec certitude que deux et deux font quatre, ma volonté peut rejeter cette certitude. La volonté est donc plus puissante que l'entendement : elle est capable d'une forme d'indifférence et donc de refus à l'égard de ce que l'entendement conçoit. En ce sens, le pouvoir de refuser est le signe de la toute-puissance du libre arbitre. On pourrait dire qu'ici la définition de la liberté comme pouvoir de refuser se justifie par le fait que cette définition met en avant un caractère exceptionnel de la liberté. Transition On peut néanmoins se demander si la mise en avant de ce caractère singulier de la liberté suffit à la définir. Définir, ce n'est en effet pas seulement révéler un caractère propre, mais cerner la nature d'une chose. Or, si ce pouvoir de refuser, même l'évidence, doit certes être signalé, il peut conduire à une conception relativement vaine et stérile de la liberté. Car l'affirmation de la possibilité de refuser ne permet pas pour autant de penser de manière positive la liberté comme orientation dans l'action.  

 

« faut donc nous résoudre à agir, quand bien même cette résolution est difficile à prendre.

Le pouvoir de refuser estici moins le signe de la liberté que son écueil.

L'homme libre et responsable est celui qui parvient à repousser lerefus, le doute et l'atermoiement pour s'engager efficacement dans l'action.

Transition Si être libre, c'est d'abordêtre capable de s'engager dans l'action, alors la question essentielle est celle de savoir ce que je dois faire.

Danscette perspective, le pouvoir de refuser ne peut donc se concevoir que dans l'horizon d'un devoir qui lui donne sonsens. 3.

Le pouvoir de refuser est un caractère fondamental de la liberté qui découle de sa définition comme autonomie A.

Le pouvoir de refuser caractérise indirectement la liberté Le pouvoir de refuser ne caractérise l'action libre quedans la mesure où l'on a le devoir de refuser.

En d'autres termes, ce n'est pas le refus comme tel qui confère à uneaction son caractère libre, mais le fait que ce refus soit commandé par le devoir.

C'est donc indirectement que lepouvoir de refuser se raccroche à la définition de la liberté.

Celle-ci peut en effet être conçue comme autonomie dusujet, c'est-à-dire selon Kant, comme fait d'agir selon la représentation d'une loi que le sujet s'impose à lui-même.Le devoir fournit une orientation positive, universelle et nécessaire à l'action libre.

C'est à partir de cette définitionde la liberté comme autonomie que l'on peut saisir le caractère fondamental du pouvoir de refuser : l'action libre etautonome est en effet celle qui parvient à s'arracher aux déterminations sensibles qui lui sont pathologiques.

Si doncla liberté se caractérise par un pouvoir de refuser, c'est donc celui de refuser ces déterminations contraires audevoir. B.

La liberté comme autonomie fonde l'efficacité du pouvoir de refuser Pour que le pouvoir de refuser ait un sens,encore faut-il que ce pouvoir soit doté d'une efficacité attestée.

Là encore, c'est le devoir qui permet de fonder cepouvoir comme tel.

En effet, l'efficacité du pouvoir de refuser commandé par le devoir est prouvée indirectement, àpartir de la conscience que nous avons de notre devoir.

Ce devoir est en effet l'expression de la raison pratique.

Orcelle-ci ne peut se contredire lorsqu'elle commande impérativement une action : si la raison dit : « tu dois » ; elle diten même temps : « tu peux ».

Le pouvoir de refuser les sollicitations pathologiques qui se présentent à nous estdonc réel, et l'homme a le pouvoir de refuser et de s'arracher au « torrent de la nécessité » (Critique de la raisonpratique).

Ce pouvoir s'atteste de manière indirecte, à partir du devoir qui permet de définir la liberté commeautonomie. Conclusion Ainsi, si le pouvoir de refuser apparaît comme un caractère essentiel de la liberté, il ne permet pas pour autant de ladéfinir.

Le refus comme tel apparaît comme une détermination négative qui ne permet pas de concevoir pleinementla liberté.

Ce pouvoir ne nous livre en effet aucune orientation dans l'action, et peut même conduire la volonté às'abîmer dans l'atermoiement et l'incapacité à agir.

Ce pouvoir de refuser n'est pourtant pas sans rapport avec laliberté conçue comme autonomie.

C'est en effet cette définition de la liberté qui permet, d'une part de donner unsens au refus, et d'autre part de fonder l'efficience réelle de son pouvoir.

\Sujet désiré en échange : Suis-jeresponsable de mon inconscience ?. »

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