La métaphysique est-elle possible ?
Publié le 19/02/2012
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Beaucoup de philosophes ont nié la valeur de la Métaphysique, tous les sceptiques par exemple, et tous les « psychologistes « c'est-à-dire ceux qui ramènent les problèmes de métaphysique aux problèmes de psychologie personnelle des métaphysiciens eux-mêmes. La possibilité même de la Métaphysique et son utilité ont été niées par deux grands philosophes classiques : Emmanuel Kant (1724 - 1804) et Auguste Comte (1798 - 1857).
«
des propositions contradictoires et egalement rationnelles concernant
l'existence du monde, de Paine ou de Dieu.
Dans ce domaine, la Raison
prouve n'importe quoi, parce qu'elle est employee en dehors de sa
fonction normale et unique qui est de rationaliser l'experience.
La D chose-en-soiD, l'au-deli des phenomenes, le
a noumene
comme dit Kant, est et reste inconnaissable, inaccessible it l'experience
puisque celle-ci nous donne seulement des phenomenes, inaccessible
4 la connaissance rationnelle puisque celle-ci n'a d'usage que dans
l'experience.
- II - Auguste Comte (6 Cours de philosophie positive D 1830,
et a Discours sur l'esprit positif D 1844) se place b un tout autre point
de vue et demontre la vault!) de la metaphysique.
Sa these se
fonde sur une Philosophie de l'Histoire.
Selon lui, l'humanite est passee par trois a etats n ou trois a ages D caracterises chacun par une certain
maniere de comprendre ; le premier a etat D ou etat theologique est tout
anthropomorphique l'homme faisant l'univers a son image cherche
la loi des choses dans des a volontes D semblables 4 la sienne, dans des a intentions .0 (animisme), des dieux (polytheisme) ou un Dieu createur
(monothelsme) ; le deuxieme eta ou itat metaphysique est un eta de
transition oa les hommes ont remplace la divinite personnelle par une
entite abstraite, mais ou ils continuent 4 chercher a la nature intime
des etres, les causes premieres et finales de tous les phenomenes,
en un mot, les connaissances absolues D.
Or cet age est pirime -et
done aussi la metaphysique - depuis l'avenement du dernier a eta 1)
de l'Humanite ou a age positif n dans lequel la metaphysique comme
recherche de l'absolu, parait vaine et inutile, et ot la science positive,
animee par l'esprit positif qui est le veritable esprit scientifique,
a renonce 4 connaltre les causes intimes des phenomenes, reconnait
l'impossibilite d'obtenir des notions absolues, et s'attache uniquement decouvrir, par ltusage bien combine de l'observation et du raison-
nement, les /Ws des phenomenes, c'est-a-dire leurs relations invariables
de succession et de similitude B.
- III -En reponse it Kant, on peut dire, avec ceux qui l'ont
critique, que la position d'une a chose-en-soi D comme condition des
phenomenes, comme Realite premiere que les formes a priori de la
sensibilite et de l'entendement vont pour ainsi dire a habiller D pour la
rendre 4 la fois sensible et intelligible, ...est elle-meme une exigence de
la Raison qui cherche des a causes O.
Le noumene que Kant nomme
volontiers inconditionne (c'est-a-dire absolu) est done lui aussi condi-
tionne par la Raison, du moans dans son existence.
Les successeurs de Kant a se passeront D de la chose-en-soi au nom
de cet argument.
Disons simplement ici qu'en parlant de a chose-en-
se' a, Kant fait MA de la metaphysique.
II faut ajouter 4 cette premiere critique que, dans son ouvrage
suivant (a Critique de la Raison pratique D 1788) Kant, ayant etabli que
à des propositions contradictoires et également rationnelles concernant l'existence du monde, de l'âme ou de Dieu. Dans ce domaine, la Raison prouve n'importe quoi, parce qu'elle est employée en dehors de sa fonction normale et unique qui est de rationaliser l'expérience.
La « chose-en-soi », l'au-delà des phénomènes, le « noumène »
comme dit Kant, est et reste inconnaissable, inaccessible à l'expérience puisque celle-ci nous donne seulement des phénomènes, inaccessible
à la connaissance rationnelle puisque celle-ci n'a d'usage que dans
l'expérience.
— II —
Auguste Comte (« Cours de philosophie positive » 1830, et « Discours sur l'esprit positif » 1844) se place à un tout autre point de vue et démontre la vanité de la métaphysique.
Sa thèse se
fonde sur une Philosophie de l'Histoire. Selon lui, l'humanité est passée par trois « états » ou trois « âges » caractérisés chacun par une certaine
manière de comprendre ; le premier « état » ou état théologique est tout anthropomorphique : l'homme faisant l'univers à son image cherche la loi des choses dans des « volontés » semblables à la sienne, dans des « intentions » (animisme), des dieux (polythéisme) ou un Dieu créateur
(monothéisme) ; le deuxième état ou état métaphysique est un état de transition où les hommes ont remplacé la divinité personnelle par une
entité abstraite, mais où ils continuent à chercher « la nature intime des êtres, les causes premières et finales de tous les phénomènes, en un mot, les connaissances absolues ».
Or cet âge est périmé — et donc aussi la métaphysique — depuis l'avènement du dernier « état »
de l'Humanité ou « âge positif » dans lequel la métaphysique comme
recherche de l'absolu, paraît vaine et inutile, et où la science positive, animée par l'esprit positif qui est le véritable esprit scientifique, « renonce à connaître les causes intimes des phénomènes, reconnaît
l'impossibilité d'obtenir des notions absolues, et s'attache uniquement à découvrir, par l'usage bien combiné de l'observation et du raison nement, les lois des phénomènes, c'est-à-dire leurs relations invariables de succession et de similitude ».
— III — En réponse à
Kant, on peut dire, avec ceux qui l'ont critiqué, que la position d'une « chose-en-soi » comme condition des
phénomènes, comme Réalité première que les formés a priori de la
sensibilité et de l'entendement vont pour ainsi dire « habiller » pour la rendre à la fois sensible et intelligible, ...est elle-même une exigence de la Raison qui cherche des « causes ».
Le noumène que Kant nomme volontiers inconditionné (c'est-à-dire absolu) est donc lui aussi condi
tionné par la Raison, du moins dans son existence.
Les
successeurs de Kant « se passeront » de la chose-én-soi au nom
de cet argument. Disons simplement ici qu'en parlant de « chose-en- soi », Kant fait déjà de la métaphysique.
Il faut ajouter à cette première critique que, dans son ouvrage suivant (« Critique de la Raison pratique » 1788) Kant, ayant établi que.
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