Devoir de Philosophie

La morale nous enseigne, non pas comment nous devons nous rendre heureux, mais comment nous devons nous rendre dignes du bonheur ?

Publié le 19/03/2004

Extrait du document

morale
A. On ne saurait trop approuver KANT dans son opposition aux Morales de l'intérêt personnel. Si noble que soit l'intérêt, tant qu'on reste enfermé en soi-même, on ne s'élève pas au niveau de la moralité; on agit en homme avisé non en homme de devoir ou en homme de bien. Il n'y a de conduite moralement bonne que celle qui nous porte vers quelque chose qui nous dépasse et à quoi nous nous dévouons. Il est donc bien vrai qu'une morale bien comprise ne nous fige pas dans la considération d'un bonheur à atteindre: c'est un idéal à réaliser qu'elle nous propose. B. Mais - et sur ce point nous nous séparons de KANT cet idéal est fait de biens et de valeurs à réaliser et non de devoirs à accomplir ou de lois à observer. La morale kantienne, en effet, nous paraît inacceptable en tant qu'elle fait du devoir et de la loi morale un absolu. L'absolu est le bien ou la valeur. Ce n'est pas son obligation qui fait la bonté morale d'un acte; au contraire, c'est sa bonté morale qui le rend obligatoire.
morale

« Cette dernière proposition, notons-le d'abord, n'est pas très heureusement formulée, car, prise hors ducontexte, elle risque d'être interprétée à contresens :elle pourrait faire croire, en effet, que nous pouvonsrester centrés sur le bonheur par rapport auquel tout le reste ne serait que moyen.

alors que comme on l'a vu,c'est tout le contraire que KANT affirme : il n'y a qu'une fin morale,' la vertu qui consiste dans la fidélité à là loi pour la loi elle-même; .cette fidélité nous rend dignes du bonheur; maiselle est voulue pour elle-même et non en considération du bonheurqu'elle conditionne.

Il serait donc préférable de dire : la morale nousenseigne, non pas comment nous devons nous rendre heureux, maisquelle doit être notre conduite qui, par ailleurs, nous vaudra le bonheur.Que penser de cette conception morale ? A.

On ne saurait trop approuver KANT dans son opposition aux Moralesde l'intérêt personnel.

Si noble que soit l'intérêt, tant qu'on resteenfermé en soi-même, on ne s'élève pas au niveau de la moralité; onagit en homme avisé non en homme de devoir ou en homme de bien.

Iln'y a de conduite moralement bonne que celle qui nous porte versquelque chose qui nous dépasse et à quoi nous nous dévouons.Il est donc bien vrai qu'une morale bien comprise ne nous fige pas dansla considération d'un bonheur à atteindre: c'est un idéal à réaliser qu'ellenous propose. B.

Mais — et sur ce point nous nous séparons de KANT cet idéal est faitde biens et de valeurs à réaliser et non de devoirs à accomplir ou de loisà observer.

La morale kantienne, en effet, nous paraît inacceptable entant qu'elle fait du devoir et de la loi morale un absolu.

L'absolu est lebien ou la valeur.

Ce n'est pas son obligation qui fait la bonté morale d'un acte; au contraire, c'est sa bonté morale qui le rend obligatoire.

Aussi, sans rejeter la notion d'obligation,nous ne la mettons pas au premier plan et lui substituerons celle de bien ou de valeur.

Nous dirons donc, nonpas que la morale nous enseigne comment nous « devons » nous rendre soit heureux, soit dignes du bonheur,mais qu'elle nous montre l'idéal grâce auquel nous parviendrons au bonheur ou au degré de dignité qui nousméritera le bonheur. C.

Par le fait même tombe l'opposition essentielle que KANT établit entre la vertu et le bonheur, 'opposition queseule parvient à surmonter, dans le monde des noumènes, la toute-puissance du créateur.

Si on ne peut obéirà la loi par pur amour de la loi sans réprimer ses tendances naturelles et, par suite, sans renoncer à quelquechose de son bonheur, c'est tout naturellement, au contraire, que nous nous portons vers le bien et lesvaleurs; quand on se place à ce point de vue, vertu et bonheur coïncident.

Qu'on ne dise pas que nousretombons dans une morale de l'intérêt.

Dans la recherche du bien, ce n'est pas vers soi que l'homme estorienté, mais vers plus haut que soi; ce n'est pas le bonheur qu'il cherche, mais le bien sous ses diversesformes : ordre, justice, vérité, etc.

Le bonheur, d'ailleurs, n'arrive jamais, que par surcroît, et celui qui seconcentrerait à sa recherche le manquerait certainement.

C'est la création des valeurs, la promotion du bien,qui nous valent les meilleures joies de la vie. CONCLUSION. — Le tort principal de KANT a peut-être été d'admettre les présupposés psychologiques de ses adversaires les épicuriens.

Pour lai comme pour eux, l'homme ne cherche que son plaisir; ses tendancesnaturelles sont toutes égoïstes.

Avec de tels présupposés, prétendre l'amener,à agir moralement est unegageure; aussi doit-il reconnaître que, depuis que le monde existe, il n'a peut-être pas été accompli un seulacte vraiment moral.Or, l'observation vulgaire nous le montre, nous cherchons bien moins le plaisir personnel que la réalisation d'uneoeuvre; nous aimons l'ordre pour lui-même et non pas seulement pour les avantages que nous comptons enretirer.

Nous sommes axés sur le bien, et non sur le bonheur.

Dès lors, l'alternative que nous avions à discuterrepose en somme sur une ignoratio elenchi.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles