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La nature de l'homme c'est l'artifice ?

Publié le 03/10/2005

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Nous prenons le mot art dans un sens très général, tel que les Grecs le pensaient sous le nom de technè. Ainsi l'art est toute forme de production, d'artifice, de surnature matérielle. Dans toute société humaine, quelle que soit la phase de son développement, on trouve toujours un niveau, fût-il élémentaire, de la technique, c'est-à-dire des outils qui ne sont rien d'autre que le prolongement de la main. La création d'outils est non seulement la preuve de l'intelligence de l'être humain, mais c'est aussi la preuve que l'être humain se transforme lui-même. La machine n'est pas uniquement un objet extérieur à l'homme, elle participe de son intelligence, elle prolonge les pouvoirs de son cerveau, elle est un adjuvant de son corps. En créant par la technique, l'homme se crée lui-même. L'artifice lié aux machines, à la technique, nous apparaît comme fondamental dans toute société, mais il y a encore un autre aspect de l'artifice qu'il faut considérer, à savoir la capacité à orner le corps, à le parer de bijoux, à le traiter comme un espace particulier. Ici l'artifice peut paraître artificiel, accessoire, en fait il n'en est rien car on voit bien que selon les travaux des ethnologues, les peuples dits primitifs, pour se livrer à certains actes tels que la guerre, le mariage, la danse ont besoin de se grimer, ont besoin de se couvrir de vêtements spéciaux. Que ce soit l'outil ou la machine, que ce soit le corps couvert d'accessoires, dans les deux cas nous retrouvons le caractère artificiel de l'homme, celui qui le rattache à la production d'objets qui ne sont pas naturels.   Troisième partie : l'homme complet.

La représentation commune qu’on a de l’homme est floue, elle est à la fois création et animalité. C’est-à-dire que l’homme semble à la fois relever d’une force supérieure, et participer de la nature  (en tant que tel, il est un animal comme un autre) ; il y a donc en lui la nature et la culture. C’est précisément en vue de préciser la vraie nature de l’homme qu’il est nécessaire d’interroger cette vision floue et imprécise en vue de lui apporter une réflexion pertinente. Car comment faut-il penser la double nature de l’homme ? Quelle est la part de culturel et la part d’artifice que l’on peut subsumer  chez l’être humain ?

« une nature humaine originelle dont nous nous éloignons chaque jour davantage.

Qu'entendait-on alors par naturehumaine ? Un ensemble de caractéristiques universelles innées, d'ordre biologique, intellectuel, moral, et mêmemétaphysique.

Les conceptions s'opposaient sur le fait de savoir si cette nature déterminait visiblement noscomportements ou si elle demeurait enfouie, écrasée par le milieu et l'histoire, si elle était bonne ou mauvaise, maisrarement cherchait-on à la nier.

En effet, si cette nature n'existait pas, qu'était alors l'homme ? Fallait-il se résignerà admettre que l'humanité était un artifice humain social, arbitraire, que les hommes se produisaient les uns lesautres, par l'éducation, par le milieu, indépendamment d'un créateur ? »Si ces considérations sont vraies, la juste pensée de l'homme serait celle qui l'aborderait dans sa complétude.

Lephilosophe Heidegger dans la plupart de ses travaux a mené une interrogation très serrée autour de la technique. Voulant montrer par là la différence qu'il faut faire entre le savoir scientifiqueet la concrétisation de ce savoir à travers la production qu'avère latechnique.

Ce qu'il reproche essentiellement à la technique c'est d'être un desmoyens par lequel l'homme pratique ce qu'il appelle l'oubli de l'être.

En sommeHeidegger jette une suspicion moderne sur le règne de la machine, sur laprévalence accordée à celle-ci par rapport au vrai pouvoir créateur del'homme.

Le sens de cette démarche peut se voir à travers sa réticence parrapport à l'utilisation que la physique contemporaine fait des découvertesconcernant l'atome.

Heidegger: La technique 1.

Le projet cartésienPour Heidegger, l'ère moderne réalise le projet cartésien de maîtrise et dedomination de la nature.

Elle est l'ère où se manifeste dans toute son ampleurla technique, la mobilisation de toutes les forces en vue d'une exploitation.Toute la nature est devenue, non plus objet de contemplation ou de pensée,mais un fonds exploitable et calculable, y compris l'homme lui-même qui n'enest que le gérant.

Ainsi, le Rhin, dont le poète savait dire le mystère, n'estplus qu'une énergie électrique potentielle, qu'une source d'énergie sommée dese livrer (La Question de la technique). 2.

La signification de la techniqueCette description du monde technique n'est pas, pour Heidegger, l'occasion de s'inquiéter pour l'homme, au sens oùil le croirait menacé par des catastrophes, mais de diagnostiquer un nouveau rapport de l'homme à l'Être quis'annonce.

D'une part, l'étant, l'ensemble de ce qui est, est sommé de se livrer sous une forme calculable (ainsi, lescientifique questionne tel ou tel phénomène pour en obtenir une maîtrise mathématique) ; d'autre part, l'homme lui-même est sommé d'étendre sa main ordonnatrice, de tout planifier et soumettre à ses calculs.

Le danger de latechnique est l'illusion qu'elle suscite chez l'homme de pouvoir se rencontrer lui-même dans ce qui est, et donc dene jamais pouvoir exister authentiquement. HEIDEGGER : DIRE "OUI" ET "NON" À LA TECHNIQUE Le développement accéléré et envahissant de la technique dans le monde moderne oblige à repenser les rapportsque l'homme entretient avec elle : primitivement instrument de l'homme, la technique semble en effet en passe defaire de l'homme son instrument.

Aussi est-ce au moyen de se libérer de la technique tout en l'utilisant que nousinvite à réfléchir Heidegger. « Nous pouvons utiliser les objets techniques et nous en servir normalement, mais en même temps, nous en libérer,de sorte qu'à tout moment nous conservions nos distances à leur égard.

Nous pouvons faire usage des objetstechniques comme il faut qu'on en use.

Mais nous pouvons, du même coup, les laisser à eux-mêmes comme ne nousatteignant pas dans ce que nous avons de plus intime et de plus propre.

Nous pouvons dire "oui" à l'emploiindispensable des objets techniques et nous pouvons en même temps lui dire "non", en ce sens que nous lesempêchions de nous accaparer et ainsi de fausser, brouiller et finalement de vider notre être.

Mais si nous disonsainsi à la fois "oui" et "non" aux objets techniques, notre rapport au monde technique ne devient-il pas ambigu etincertain ? Tout au contraire.

Notre rapport au monde technique devient, d'une façon merveilleuse, simple etpaisible.

» ordre des idées 1) Une idée centrale : Nous pouvons utiliser les objets techniques sans être asservis par eux.. »

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