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La politique entre science et art ?

Publié le 11/02/2019

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Il est possible que la complexité de la réalité contemporaine tende à rapprocher la démocratie de la technocratie. C’est que les décisions qui doivent être prises nécessitent en effet des connaissances dans de nombreux domaines - économiques, démographiques, écologiques, etc. Il est donc nécessaire que le dirigeant politique, un ministre par exemple, soit entouré d’un nombre non négligeable de conseillers, choisis en fonction de leurs connaissances spécialisées. Il apparaît alors que la politique, si elle fait appel à différents savoirs éventuellement scientifiques, n’est pas en elle-même une science. Elle est bien plutôt l’art de prendre la décision convenable en fonction des informations rassemblées et délivrées par les « experts ».

« CORRIGÉ [Introduction] Il est de plus en plus fréquent qu'une population critique son personnel politique : on lui reproche volontiers de ne pas tenir ses engagements, de ne chercher que pouvoir, honneurs et parfois enrichissement malhonnête, d'être aussi bavard qu'inefficace ...

De tels reproches impliquent qu'il ne devrait pas se produire d'écart entre un programme et sa réalisation, que la détermination rigoureuse du premier devrait être automatiquement sui­ vie de son application, autrement dit que la réalité d'une nation, après avoir été soigneusement analysée, devrait sans difficulté être façonnée ou transformée par les décisions annoncées.

Dans le monde contemporain, la rigueur évoque souvent la science.

La politique serait-elle donc une science? De celle-ci, on constate pourtant une pluralité d'applications, alors que la politique peut être de ce point de vue impuissante.

Faut-il alors admettre que la politique n'est qu'un vague savoir-faire empirique, une sorte de technique ou d'« art » approximatif dont la réussite est sou­ mise à des conditions sur lesquelles elle n'a pas de maîtrise ? [1.

Du côté de la science] Lorsque Platon élabore ce que devrait être une cité juste.

il prévoit que Je pouvoir y appartiendra aux «philosophes dirigeants ».

C'est que ces derniers sont en effet parvenus, au terme d'un long parcours.

à la connais­ sance du Bien, et seront capables d'en tenir compte pour diriger les affaires publiques.

L'appropriation d'une« science »-évidemment diffé­ rente de ce que nous nommons ainsi -les rend aptes à la direction des hommes.

On doit toutefois noter que la mise en application du savoir ne va pas sans perte : le passage de l'Idée dans la cité soumise au temps implique une dégradation.

Bien que de tels dirigeants prennent soin d'as­ surer l'étanchéité des différentes catégories sociales, et s'autorisent, pour Je bien de tous, à truquer notamment les unions, la cité est condamnée à ne pas demeurer parfaite : l'alliance du savoir et d'un certain «art» nécessaire à l'appliquer semble impuissante pour lu uer contre la corrup­ tion inhérente à tout Je monde sensible.

Bien que plus personne n'adhère au modèle platonicien de la justice.

et que l'on reproche volontiers à la cité juste de ressembler à un camp de concentration, on peut sans doute retenir de Platon la différence qui existe entre la connaissance pure de cc qui doit être fait, et les aléas de sa mise en application : la science politique (au sens strict, il ne s'agit encore que d'organiser une polis) est obligée de mettre en pratique quelques ruses. »

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