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La politique est-elle un art ou une science ?

Publié le 23/03/2015

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Car les sociétés animales elles-mêmes obéissent à des lois relativement stables.

 

besoins et ses droits inaltérables, L'égalité et la liberté qui en découle.

 

Or l'état social ne conserve pas ces qualités de l'état de nature : c'est en cela que l'on peut le dire artificiel.

 

Même si Rousseau l'a présenté comme possible, le rôle que joue l'état de nature dans le Contrat social est celui du mythe : ce qui permet de penser que tout état social est donc conventionnel et artificiel.

 

On reconnaît là le mouvement spécifique aux XVII et XVIlle siècles héritiers de la révolution scientifique de l'époque moderne qui brise les cadres culturellement naturels du monde physique, de la morale et de la société.

 

Dans la politique de Hobbes, certes, la société où règne un pouvoir absolutiste est élaborée pour parvenir à satisfaire les besoins fondamentaux de l'état de nature : la sécurité des personnes.

 

Mais pour y parvenir, le contrat social est nécessaire, moment de l'artifice et de la convention.

 

Or ce n'est nullement le cas des systèmes politiques qui se pensent légitimés par l'ordre du monde, comme les monarchies de droit divin, qui pourtant devraient se considérer bien plus en droit d'imposer leur organisation politique.

 

On peut donc se demander si le pacte social, en soulignant l'artificialité des constitutions politiques, ne déclenche pas une véritable crise de valeur.

 

La valeur est une pure fiction élaborée pour connaître et dominer le monde.

 

Les prétentions à la science de la politique ont laissé place à une conception de l'artificialité radicale du règlement des affaires humaines.

 

La répartition des pouvoirs, le droit, et tout ce qui constitue le champ d'action du politique ne repose, après la critique nietzschéenne, que sur une interprétation, parmi d'autres, du monde.

 

Le politique est non seulement conventionnel dans sa pratique, ce que les philosophies du contrat pouvaient à la limite reconnaître, mais il l'est dans ses fondements.

 

De cette ultime constatation peut naître une dernière interrogation : est-il possible de faire de la politique sans croire à la vérité des valeurs?

 

Le mensonge sur les valeurs, la fiction d'une vérité, pour l'homme, la condition même de l'action?

 

« le, la politique philosophique apparaît bien comme une science, un savoir d'éléments et de lois constants.

La méthode dialectique employée est elle aussi le propre d'une recherche scientifique : l'analy­ se des définitions - ici de la justice -, chez Platon, est en effet la voie pour parvenir au savoir.

La vraie politique est donc un savoir du plus haut degré et c'est bien ce que souligne Socrate lorsqu'il précise que, certes, des hommes comme Périclès et Aristide le Juste étaient de bons praticiens de la politique, mais que leur connaissance de ce domaine, restreint à une opinion droi­ te, n'était pas complète puisqu'ils n'ont pu enseigner à leurs fils com­ ment devenir des hommes politiques de premier plan.

Seule la science de la politique aurait pu permettre cette transmission, car c'est là le propre d'une science : elle peut se transmettre.

Cette illustration fait apparaître clairement la possibilité de ce savoir scientifique.

Et de fait, la République, dans un premier temps, ayant déterminé ce qu'est la jus­ tice, construit ce que peut être une cité parfaite et parfaitement diri­ gée.

C'est l'organisation en trois classes -producteurs, gardiens, philo­ sophes -, les lois d'éducation, de mariage, de sélection des membres dans les classes qui permettent la scientificité de la politique.

Les Lois relèvent de la même visée, qui associe législation - ici extrêmement précise -et politique pour parvenir à un savoir véritable.

Mais à l'intérieur même du système s'introduit une difficulté dont on peut se demander si elle n'est pas, précisément, celle de la pratique politique, de la politique comme art, soumise aux capacités aléatoires des dirigeants.

C'est la décadence des régimes qui naît d'un manque d'attention des dirigeants de la cité idéale, décadence inévitable selon Socrate.

Or c'est à partir de ce moment précis que l'on entre véritable­ ment dans la réalité des régimes politiques que pouvait connaître la Grèce des cités.

Cette politique réelle est soumise à une dégradation constante.

L'on ne saurait dire que l'évolution des régimes dans la République est de nature historique, ni même scientifique.

Mais elle apparaît comme le reflet sans cesse plus éloigné de l'idée de cité qu'est la cité idéale.

Il semble que la lecture de Platon ne permette pas de savoir, à proprement parler, comment, dans le monde sensible, orienter la décision.

La cité idéale doit être créée de toutes pièces mais l'on ne sait comment y parvenir.

Et le point fatal, en quelque sorte, est l'entrée dans le temps humain -qui n'est que décadence et dégradation du modèle.

En renversant le problème et en le posant de manière imma­ nente et non transcendante, n'est-il pas possible de considérer la poli­ tique comme une science de l'histoire ? Marx part précisément de ce postulat.

L'étude des rapports de produc­ tion dans le Capital et celui des rapports de classe depuis le début de l'histoire dans L'Origine de La famille, de La propriété privée et de L'Etat, publié par Engels, se présente comme un savoir scientifique et totali- -214-. »

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