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La politique suppose-t-elle nécessairement la violence ?

Publié le 20/01/2004

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), mais n'est-ce pas là aussi une certaine forme de violence ? D'un autre côté, l'homme est-il capable de se plier de bon gré aux contraintes de la vie communautaire ? L'idéal des anarchistes est celui d'une auto-gouvernance de l'individu par lui-même, mais ils sont les premiers à déplorer l'incapacité de l'homme à assurer cette auto-gouvernance. Il semble bien qu'il faille à l'homme des règles venant de l'extérieur, du politique. Quel rapport poser entre ces règles et la violence ? Peut-on dire qu'un état qui réprime par la force ceux qui dévient par rapport à ses règles fait preuve de violence ? Ce sujet demande une réflexion sur les modes du rapport de soumission de l'individu au politique, pour définir à quelles conditions on peut parler de « violence » et quelle est la nécessité de la relation entre la politique et la violence. Références utiles : Platon, Les Lois (livre IX par exemple) Foucault, Surveiller et punir Textes à utiliser : Machiavel, Discours sur la première décade de Tite-Live « Qu'un fondateur de république, comme Romulus, mette à mort son frère, qu'il consente ensuite au meurtre de Titus Tatius, associé par lui à la royauté ; ces deux traits, aux yeux de bien des gens, passeront pour être d'un mauvais exemple : il semblerait convenu que les citoyens peuvent, à en juger d'après la conduite de leur prince, par ambition ou désir de commander, se défaire de leurs rivaux. Cette opinion serait fondée si l'on ne considérait la fin que se proposait Romulus par cet homicide. Il faut établir comme règle générale que jamais, ou bien rarement du moins, on n'a vu une république ni une monarchie être bien constituées dès l'origine ou totalement reformées depuis, si ce n'est par un seul individu ; Il lui est même nécessaire que celui qui a conçu le plan fournisse lui seul les moyens d'exécution.

Si l’on définit la politique comme un rapport de pouvoir, de domination d’un ou de plusieurs sur les autres, il faut pouvoir montrer les mécanismes de cette domination. Il est vrai que l’idée même de domination semble appeler celle de violence, comme si aucun pouvoir ne pouvait s’exercer autrement que par l’intermédiaire de la force. On pourrait envisager des moyens plus doux que la violence physique pour assurer la domination du pouvoir (comme l’éducation à l’obéissance, la censure…), mais n’est-ce pas là aussi une certaine forme de violence ? D’un autre côté, l’homme est-il capable de se plier de bon gré aux contraintes de la vie communautaire ? L’idéal des anarchistes est celui d’une auto-gouvernance de l’individu par lui-même, mais ils sont les premiers à déplorer l’incapacité de l’homme à assurer cette auto-gouvernance. Il semble bien qu’il faille à l’homme des règles venant de l’extérieur, du politique. Quel rapport poser entre ces règles et la violence ? Peut-on dire qu’un état qui réprime par la force ceux qui dévient par rapport à ses règles fait preuve de violence ? Ce sujet demande une réflexion sur les modes du rapport de soumission de l’individu au politique, pour définir à quelles conditions on peut parler de « violence « et quelle est la nécessité de la relation entre la politique et la violence.

« QUELQUES ÉLÉMENTS DE RÉFLEXION • Bien saisir que le problème n'est pas de savoir si le pouvoir politique peut être violent à « l'occasion », ni même —en toute rigueur — si le pouvoir politique est nécessairement violent mais si la violence « appartient » à sonessence, si la violence est constitutive du pouvoir politique (totalement ou partiellement).• Se demander pourquoi existe « le pouvoir politique »? Qu'est-il ?• Distinguer différents sens de « violence ». INDICATIONS DE LECTURE • Le Savant et le politique de Max Weber (Pion).• Introduction à la politique de Maurice Duverger (Gallimard).• Le Rôle de la violence dans l'histoire de Engels.• Et surtout : L'Essence du politique de Julien Freund (Sirey). éléments de réflexion • Qu'est-ce que « le pouvoir politique » ? Peut-on identifier « le pouvoir politique » et « l'État » ? Sur quelle(s)appréhension(s) de l'État peut reposer une telle identification ? a) Position d'Althusser (se réclamant du marxisme) : Distinction entre l'Appareil répressif d'État et les Appareils idéologiques d'État.L'Appareil répressif d'État « fonctionne à la violence » (du moins à la limite).

Il comprend : le Gouvernement,l'Administration, la Police, les Tribunaux, les Prisons.Les Appareils idéologiques d'État fonctionnent « à l'idéologie » (du moins de façon dominante).

Ce sont : le systèmedes différentes Écoles, A.I.E.

familial, A.I.E.

politique, A.I.E.

de l'information...

Ces différents A.I.E.

(Appareilsidéologiques d'État) relèvent aussi bien du public que du privé.Mais Althusser fait remarquer que la distinction du public et du privé est une distinction intérieure au droit bourgeois.Rôle de l'Appareil répressif d'État aussi bien que des Appareils idéologiques d'État : assurer la reproduction desrapports sociaux ; mais dans des domaines et des fonctionnements différents. b) Différencier le politique et la politique. Le politique renvoie-t-il à l'Appareil répressif d'État ?Le politique renvoie-t-il à l'Appareil répressif d'État plus les Appareils idéologiques d'État ?Pour Gramsci, l'État au sens restreint, c'est l'appareil coercitif (répressif) qu'il appelle encore Société politique ; maisl'État compris intégralement, c'est la Société politique et la Société civile. • Qu'est-ce que « la violence »?Aristote définit la violence en opposant le mouvement violent ou forcé au mouvement naturel : est violence tout cequi - survenant de l'extérieur — s'oppose au mouvement intérieur d'une « nature ».La violence est classiquement définie comme contrainte physique.Si l'on considère que les actions et la « volonté » de quelqu'un peuvent naître de l'irruption de discours étrangers,d'une structure sociale, ne doit-on pas admettre l'existence d'une violence, non plus physique, mais symbolique etstructurelle (symbolique ne signifiant nullement ici une non-efficience) ? N'y aurait-il pas des définitions de laviolence telles que, à la limite, on pourrait la voir partout (et ne la voir nulle part).

Ne convient-il pas alors d'opérerdes distinctions et des hiérarchisations si l'on ne veut pas occulter certains problèmes ? • Bien saisir que le problème n'est pas de savoir si le pouvoir politique peut être amené « à l'occasion » à êtreviolent mais s'il « est nécessairement violent ».

On peut être amené à se demander s'il ne serait pas de la naturemême du pouvoir politique d'être violent. Thèse de Max Weber : l'État ne se laisse pas définir par le contenu de ce qu'il fait ; il n'est presque pas de tâches dont ne se soit pas occupé tel ou tel État différent et inversement il n'existe pas de tâches dont tout État ne sesoit occupé exclusivement.

Il faut donc chercher la définition non du côté du contenu mais du côté des moyens.

Cemoyen spécifique c'est la violence physique.

Plus précisément le monopole qu'il s'arroge de la violence légitime (card'autres groupements de la société ou des individus peuvent exercer, dans les faits, des violences mais cesviolences ne sont tolérées que dans la mesure où l'État l'accorde). citation Max Weber : « Il faut concevoir l'État contemporain comme une communauté humaine qui, dans les limites d'unterritoire déterminé...

revendique avec succès pour son propre compte le monopole de la violence physiquelégitime...

»Puis : « L'État est l'unique source du droit à la violence.

» lectures. »

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