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Le pouvoir politique est-il nécessairement violent ?

Publié le 17/09/2015

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Comme nous l'avons laissé entendre jusqu'ici, les raisons de la violence du pouvoir se trouvent essentiellement dans le fait que le pouvoir est susceptible de s'opposer à la volonté du citoyen. Si le pouvoir me contraint à faire ce que je ne veux pas faire ou m'interdit simplement de faire ce que je veux faire, il exerce sur moi une certaine violence. Autrement dit, le seul moyen de réduire la violence du pouvoir semble être de considérer que le pouvoir, s'il est exercé par quelques personnes, est de la responsabilité de tous. Ainsi, en accordant la volonté du pouvoir à la volonté des individus ou, pour le dire plus précisément, à ce qui danslesvolontés diverses peut se conformer à l'intérêt général, on réduit la violence potentielle du pouvoir. L'invention de la démocratie peut être ainsi comprise comme une tentative de rendre impossible l'imposition de la volonté de quelques-uns sur la masse. En instituant le principe de la souveraineté du peuple, la démocratie a pour but d'étendre le pouvoir ou au moins les raisons et la légitimité du pouvoir à l'ensemble de la population. Si l'acte du pouvoir est, au moins en principe, le produit du choix et de la volonté de tous les citoyens, on voit mal, de prime abord, comment il pourrait s'accompagner d'une quelconque violence. En suivant par analogie les propos de Kant sur la loi morale dans Critique de la raison pratique, on pourrait dire que la démocratie correspond ainsi à la volonté de faire que la possibilité de la contrainte que possède le pouvoir se mue en obligation.

 

Transition

 

Comme on l'a vu, la thématique du contrat social, la séparation des pouvoirs et l'invention démocratique sont en quelque sorte des tentatives de réduction de la violence du pouvoir. Tout cela ne semble que des moyens de réduire la violence du pouvoir sur l'individu. N'y a-t-il pas là autant de signes que le pouvoir est, dans son essence même, accompagné de violence? Ne faut-il pas admettre effectivement que tout pouvoir s'accompagne de violence et que l'histoire de la pensée politique (au moins une histoire de la pensée politique, celle qui est animée par le développement de l'idée de justice) se réduit à l'histoire de l'infléchissement du pouvoir au profit d'une régulation qui évite au maximum les formes de violence?

« on peut, à titr e d' exer cice, compar er cette question à la suiva nte : peut désigner d'a utres forces que la puis sance poli tique.

Aussi, et afin de restr eindr e et de préciser le suje t, faudr a-t-il bien distinguer le pouv oir de la force et de la pu issance.

Sans cela on risq ue de se per dre dans la mul tiplic ité des sens at tribué s au terme. »

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