La présence d'autrui nous évite-t-elle la solitude ?
Publié le 08/10/2005
Extrait du document
* La présence d'autrui est première. Si la solitude nous semble douloureuse, c'est parce qu'elle interrompt des relations avec d'autres personnes : la solitude n'est pas un état premier que la présence d'autrui viendrait combler, l'état le plus « naturel « pour nous c'est le contact permanent avec autrui.
* Autrui est présent par le dialogue. Ce contact se concrétise par des signes : la présence d'autrui se manifeste à travers l'échange, le dialogue. Elle m'évite la solitude car il m'est toujours possible de lui parler, même si je ne le connais pas. Dans le train, mon voisin peut devenir un « compagnon de voyage « si j'engage un dialogue avec lui.
* Mais cette présence se révèle fragile.Le seul fait de la présence physique d'autrui non loin de moi semble donc m'éviter la solitude. Et pourtant cette dernière peut apparaître brusquement si la communication échoue ou si elle se révèle trop superficielle.
Pourquoi la solitude est-elle éprouvée comme une souffrance ? Que peut-elle m'apprendre sur moi-même et sur mon rapport aux autres ? Doit-elle toujours être évitée ? Dans quelle mesure peut-on parler d'une solitude irréductible liée au fait que nul ne peut se mettre, littéralement, à notre place ?
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La présence d'autrui peut également être une présence hostile et agressive :Sartre, dans Huis clos, suggère par la célèbre formule « L'enfer, c'est lesautres » que le regard d'autrui, lorsqu'il me méprise ou me condamne sanspitié, peut m'enfermer comme en une prison dans une image atrophiée etdéshumanisée de moi-même.
Si Sartre nous fait sentir toute cette « part du diable » qu'il peut y avoir dansnos rapports avec autrui – qui, comme sa pièce de théâtre « Huis clos » tendà montrer, sont souvent « tordus » - notons cependant que la visionsartrienne n'est pas entièrement négative.
Sartre, à la suite de Hegel,reconnaît que j'ai besoin de la médiation d'autrui pour obtenir quelque véritésur moi.
Des sentiments comme la honte ou la pudeur ne me découvrent-ilspas des aspects essentiels de mon être que j'ignorais sans autrui ? Avoirhonte, n'est-ce pas reconnaître que je suis tel qu'autrui me voit ? Que cetteimage qu'autrui me tend de moi-même n'est pas une vaine image ? Autrui est,ainsi, un médiateur indispensable entre moi & moi-même.
Il me fait passerd'une « conscience non-positionnelle de soi » à « une conscience réflexive ».Autrement dit il me fait accéder à une véritable conscience de moi-même.D'où la formule : « Je suis un être Pour-soi, qui n'est Pour-soi que par unautre.
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Enfin si la relation à autrui est conflictuelle, c'est parce que le projet originel de tout être humain, c'est d'être cause de soi, de coïncider totalement avec lui-même, tel Dieu.
Or, ce projet d'êtreDieu est, comme le dit Sartre, une passion inutile.
La peinture du vécu concret de l'altérité dans « L'être & le néant» ne peut, sans doute, se comprendre qu'en référence à ce projet de l'homme.
Si l'homme pouvait renoncer à cela,peut-être pourrait-il alors accéder à une vie plus authentique en assumant sa liberté et en reconnaissant la libertéd'autrui comme autre.
La rupture et l'isolement réciproque interviennent quand chacun considère l'autre comme seulement autre,c'est-à-dire lorsqu'il n'y a plus de reconnaissance mutuelle.
• La solitude du moi.
Un tempérament plus optimiste pourrait affirmer que le plus souvent le dialogue avec autrui est plus constructif quedestructeur; mais le conseil et la sollicitude d'un ami font parfois ressortir de façon plus criante encore la solitudeirréductible qui est la mienne en tant que sujet conscient qui doit conduire son existence : en fin de compte c'esttoujours moi et moi seul qui décide de faire ou de ne pas faire telle ou telle chose.
Nul ne peut vivre ma situation, entant que sujet je dois assumer un parcours unique.
III.
L'épreuve de la solitude.
Les moments de proximité ou de solitude ne sont cependant pas définitifs et s'articulent dans l'histoire de laconscience et des relations intersubjectives.
La solitude est alors une épreuve qui doit être traversée pour enrichirles relations avec autrui.
• Le deuil de la fusion
Lorsque je découvre que la présence d'autrui ne m'évite pas automatiquement la solitude, je prends conscience de.
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