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La psychanalyse s'oppose-t-elle à la religion ?

Publié le 23/02/2004

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psychanalyse
Plus particulièrement le terme d'illusion. Une telle notion n'est pas remise en cause : l'illusion religieuse est bien une croyance dans laquelle domine la réalisation d'un désir. L'illusion religieuse est bien le moyen pour l'homme civilisé de supporter « le poids de la vie », de compenser « la réalité cruelle ». Ceci est la thèse même de Freud, acceptée par son contradicteur supposé. Ce qui, de la thèse, fait l'objet du débat, c'est le caractère nécessaire, oui ou non, d'une telle illusion.   III.                  La première réponse est oui. Oui absolu, de la part du contradicteur : « l'homme ne saurait absolument pas se passer de la consolation... ». Oui, aussi, de la part de Freud, mais un oui relatif : oui actuellement, oui pour l'homme qui a reçu un certain type d'éducation : « Oui [pour celui] à qui vous avez istillé dès l'enfance le doux poison ».
psychanalyse

« Telles sont les questions que Freud examine à partir du chapitre IV de « L'avenir d'une illusion », au cours d'un dialogue entre lui et un contradicteur imaginaire.

Le texte étudié est un plaidoyer pour une éducation sans religion. Commentaire du texte. I.

Ce que Freud met en cause est la thèse exprimée par un contradicteur (supposé) : l'homme ne saurait se passer de la consolation qu'apporte l'illusion religieuse. II.

Mais la réponse apportée doit varier, en oui ou en non, selon le type d'éducation donnée à l'enfant. III.

Jusqu'à présent la réponse est oui, mais on peut d'ores et déjà envisager la nouvelle situation qui résultera pour l'homme, d'une « éducation en vue de la réalité ». IV.

Car dépasser le stade de l'infantilisme est un progrès possible que Freud appelle de ses voeux. I.

La discussion déjà engagée antérieurement (« lorsque poursuivant vos déduction ») se relance avec le « ainsi » qui ouvre le texte où chacun est le contradicteur de l'autre.

La thèse adverse est rapportée clairement : « L'homme ne saurait absolument pas se passer de la consolation que lui apporte l'illusion religieuse ».

Mais Freud est en désaccord avec une telle position et la suite du texte va permettre à Freud de retourner cette thèse : l'homme pourrait vivre sans « l'illusion religieuse » non pas en partant de la réalité d'aujourd'hui mais en l'inscrivant comme programme éducatif d'une société adulte à venir. II.

Cependant, c'est Freud , par le procédé littéraire du pseudo-dialogue, qui est bien sûr amené à rédiger la thèse de son contradicteur.

Aussi dans la formulation on retrouve le vocabulaire Freud ien.

Plus particulièrement le terme d'illusion. Une telle notion n'est pas remise en cause : l'illusion religieuse est bien une croyance dans laquelle domine la réalisationd'un désir.

L'illusion religieuse est bien le moyen pour l'homme civilisé de supporter « le poids de la vie », de compenser « la réalité cruelle ».

Ceci est la thèse même de Freud , acceptée par son contradicteur supposé.

Ce qui, de la thèse, fait l'objet du débat, c'est le caractère nécessaire, oui ou non, d'une telle illusion. III.

La première réponse est oui.

Oui absolu, de la part du contradicteur : « l'homme ne saurait absolument pas se passer de la consolation... ».

Oui, aussi, de la part de Freud , mais un oui relatif : oui actuellement, oui pour l'homme qui a reçu un certain type d'éducation : « Oui [pour celui] à qui vous avez istillé dès l'enfance le doux poison ».

Les termes de Freud dénoncent le crime : un empoisonnement, son caractère prémédité et lent (« instillé »), la faiblesse particulière de la victime (« dès l'enfance ») ce qui rend le crime plus o Dieu x encore. Mais la réponse de Freud est un non, implicite.

Car, pense-t-il, une autre éducation est possible, bien qu'elle n'ait jamais encore été tentée, sans drogue (une éducation dans « la sobriété »), sans « l'ivresse » de cette drogue, de ce poison qui fait oublier (« qui étourdit ») la souffrance. La réponse de Freud est aussi un non explicite.

Car, pense-t-il, une autre éducation est possible, mais on n'a point de témoin de cela car elle n'a jamais encore été tentée (« Qui a été élevé ? »).

Une éducation qu'on peut imaginer (« peut-être ») ne produisant aucune névrose.

Donc une éducation ne fabriquant pas de malades (de névrosés) , et par conséquent, ne nécessitantle recours à aucune drogue (une éducation dans la « sobriété »), à aucun poison (aucune potion) qui fournit « l'ivresse » pour « étourdir » (et faire oublier). IV.

Il faut imaginer une telle situation (« alors »), avec sa part d'incertitude (« sans aucun doute »), tout entière décrite dans le futur (« l'homme alors se trouvera », « il sera », « il ne sera plus », « il se trouvera »). Tout à l'heure nous parlions de l'enfance, maintenant nous parlons de l'homme, comme si l'histoire de l'humanité était unehistoire qui fait passer l'homme de l'état d'enfance à celui de l'adulte.

Cependant, contrairement à une pente habituelleconsistant à enjoliver les rêveries qui concernent l'avenir, Freud ne se rive pas ici de peindre en sombre la « situation » de l'homme.

Mais cette situation n'est en rien nouvelle, sa peinture est simplement réaliste (et concerne aussi bien sasituation d'aujourd'hui) : détresse de l'homme, source possible d'une angoisse prête à l'étreindre ; petitesse de l'hommedans l'immensité (« l'ensemble ») de l'univers. On songe à la description pascalienne de la petitesse de l'homme sans Dieu .

Mais ici point de renversement possible justifié par la croyance en l'existence de Dieu , compte tenu de la position strictement athée de Freud .

D'où l'impossibilité d'un mensonge qui cacherait cette situation, la nécessité d'un aveu (« il serait contraint de s'avouer »), qui est le prix d'une éducation fondée sur la vérité.

Par rapport à l'éducation qui a eu cours jusqu'à présent il s'agit d'une révolutioncomparable à la révolution copernicienne.

L'héliocentrisme se substituant au géocentrisme : l'homme n'est plus le centrede la création (divine).

L'hypothèse d'une Providence au bon vouloir, pourvoyant au bien-être de l'homme (« bénévole ») n'est plus nécessaire.

Même si cette Providence était comparable à une tendre mère (« les tendres soins ») sensible aux prières de son enfant.

Cela, c'était du passé.

C'est encore le présent.

Ce ne saurait être le futur. Il faut bien que le devenir de l'histoire s'accomplisse : quel enfant n'a-t-il pas fini par quitter le foyer (« la maison paternelle »), source de chaleur (« où il avait chaud »), et lieu de protection (« où il se sentait si bien ») face aux atteintes du monde réel.

Analogie entre l'histoire individuelle (l'enfant hors du giron doit faire ses années d'apprentissage) etl'histoire sociale : c'est l'humanité tout entière qui doit faire son apprentissage.

Pour Freud la notion de stade est applicable à l'humanité.

Il ne s'agit pas, comme pour les ethnologues, de passer de la sauvagerie, puis à la civilisation,mais du stade infantile au stade adulte, qui réalisera enfin l'humanité qui est en l'homme. Passage d'un stade à l'autre, où l'histoire , loin de se répéter, dépasse la situation précédente.

Car il s'agit bien d'histoiredonc de devenir, et non pas d'une « éternelle » répétition du même, mais au contraire du nécessaire développement : naissance, maturation, mort. Ce développement impose un éloignement.

Si la demeure (le foyer) était le centre, il faudra se lancer « à l'aventure »,. »

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