La psychologie de l'artiste est elle nécessaire a la compréhension de son oeuvre ?

Les ressources de l'oeuvre se montrent dans sa matérialité (pour un peinture, les couleurs utilisées, la technique picturale [pinceau, couteau, éponge...], etc.) et non dans un prétendu message qui lui préexisterait. Ce n'est pas que l'oeuvre n'a pas de signification, mais qu'elle ne se comprend qu'à partir d'elle-même. Autonome en tant que texte, l'oeuvre l'est aussi bien face au spectateur que face à l'artiste. Cependant, qu'est-ce qu'une telle position engage vis-à-vis de l'art lui-même ? Précisons ce dernier point, qui sera l'occasion de nuancer notre thèse.     III - Umberto Eco et l'interprétation des oeuvres               Le recours à la psychologie de l'artiste répond à deux exigences : 1° le sens de l'oeuvre ne nous apparaît pas clairement, alors nous « le » demandons à l'artiste. 2° L'oeuvre ne nous semble pas pouvoir avoir plusieurs sens ; le demander à l'artiste permettrait donc de lui donner un sens et un seul. Or, nous n'avons jusqu'ici envisagé que la première perspective : le sens est dans l'oeuvre, non dans l'esprit de l'artiste ; autonome, l'oeuvre développe son sens. Mais, qu'en est-il de la seconde ?

Notre sujet nous place d’emblée du côté d’une « esthétique de la réception « : cela signifie que nous devons déterminer ce qui se passe pour un spectateur au contact d’une œoevre. Plus précisément, nous devons nous demander quels recours permettent au spectateur de comprendre l’oeuvre : parmi ceux-ci, la psychologie de l’artiste est-elle nécessaire à la compréhension de l’œuvre ? Afin de répondre, nous allons devoir déterminer ce qu’il faut entendre par « psychologie de l’artiste « ; nous pourrons nous aider en cela d’une analyse de la signification de l’oeuvre. En somme, l’œuvre transmet-elle un message qui se trouverait déjà dans l’esprit de l’artiste ? De ce point de vue, comprendre la psychologie de l’artiste serait alors comprendre l’œuvre elle-même. Qu’en est-il véritablement